Pavel Durov : milliardaire russe, dissident de Poutine et fondateur de Telegram

Le Mark Zuckerberg russe
Une fortune estimée à 15 milliards de dollars
Natif de Leningrad
Dans les couloirs de l'université
Lancement d'un réseau social
Vkontakte
Des élections controversées
Contre la censure
Un tweet qui ne passe pas
L'idée de Telegram
Une guerre pour la liberté d'expression
Navalny
Si vous ne pouvez pas les battre, achetez-les
Un exil tropical
Un réseau social idéal pour tous les dissidents politiques
Trop laxiste ?
Saint Pavel
Un autre type de champ de bataille
Jouer le jeu du Kremlin
Un canal protégé, idéal pour Zelensky
Pouvoir
Le Mark Zuckerberg russe

Pavel Durov a été surnommé le "Mark Zuckerberg russe" par le Huffington Post en 2012. Bien qu'il ne soit pas une personnalité bien connue en Occident, ce magnat de la technologie est le cofondateur de l'application de messagerie Telegram, qui n'a cessé de s'opposer à la politique liberticide de Vladimir Poutine.

Une fortune estimée à 15 milliards de dollars

Mais quelle est l'histoire de cet homme, dont on estime la fortune à 15 milliards de dollars ? Découvrez quelle place occupe aujourd'hui Pavel Dubov dans la guerre opposant la Russie à l'Ukraine...

Natif de Leningrad

Pavel Durov est né à Saint-Pétersbourg (qui s'appelait Leningrad pendant l'Union soviétique) en 1984. Son père était professeur de philologie à l'université d'État de Saint-Pétersbourg.

Photo : Instagram

Dans les couloirs de l'université

Vladimir Poutine, autre ancien élève de l'université d'État de Saint-Pétersbourg, y a travaillé au début des années 1990, lorsque le père de M. Durov dirigeait le département de philologie classique.

Sur la photo : Vladimir Poutine dévoilant un monument à la mémoire d'Anatoly Sobchak, ancien professeur de l'Université d'État de Saint-Pétersbourg.

Lancement d'un réseau social

Pavel Durov a obtenu son diplôme universitaire en 2006. À peu près à la même époque où Mark Zuckerberg se lançait avec Facebook, Pavel Durov et son frère Nikolai ont lancé un réseau social populaire en Russie, Vkontakte.

Vkontakte

Vkontakte, plus connu sous le nom de VK, s'est d'abord inspiré de Facebook, qui venait tout juste de naitre. Toutefois, il s'en est rapidement distingué en étant beaucoup moins réglementé que le réseau social de Mark Zuckerberg.

Des élections controversées

Le premier affrontement de Durov avec les autorités russes a eu lieu en 2011, lors des élections législatives nationales pour la Douma, la chambre basse de l'Assemblée fédérale de la Russie.

Contre la censure

Le New York Times rapporte que M. Durov aurait refusé la demande du gouvernement russe de retirer de VK les pages concernant des politiciens de l'opposition.

Un tweet qui ne passe pas

Pavel Durov a publié le courrier sur son compte Twitter, accompagné de la photo d'un chien en sweat à capuche qui tire la langue, en guise de réponse. Un post qui n'a pas du tout plu au gouvernement russe. La police a envoyé une équipe à son domicile en représailles.

L'idée de Telegram

C'est après cet incident, rapporte le New York Times, que Durov a réalisé qu'il n'avait aucun moyen sûr de communiquer avec son frère et partenaire commercial. C'est alors que tous les deux ont eu l'idée de Telegram, lancé en 2013.

Une guerre pour la liberté d'expression

Les tensions entre VK et le gouvernement russe se sont poursuivies pendant des années. Au début de l'annexion de la Crimée, M. Durov a refusé de transmettre aux autorités russes les données des manifestants pro-ukrainiens.

Navalny

Le magnat russe de la technologie a également refusé de bloquer le compte du leader de l'opposition Alexei Navalny sur son réseau social.

Si vous ne pouvez pas les battre, achetez-les

Finalement, des entrepreneurs proches de Poutine ont fini par acheter 48 % de VK et ont forcé Durov à vendre ses actions et à quitter la société.

Un exil tropical

Pavel Durov s'est installé à Saint-Kitts-et-Nevis, dans les Caraïbes, où il a finalement obtenu la citoyenneté.

Photo : Holger Woizick / Unsplash

Un réseau social idéal pour tous les dissidents politiques

C'est pendant cette période qu'il a réussi à se consacrer pleinement à Telegram. La plateforme, avec sa promesse de communications cryptées de bout en bout, s'est avérée utile pour les dissidents politiques vivant dans des situations extrêmes comme en Iran, en Chine ou à Cuba.

Trop laxiste ?

Cependant, la politique laxiste de Telegram a également été critiquée. Les États-Unis et l'Union européenne l'accusent de favoriser la désinformation, les discours de haine et la circulation de contenus illégaux.

Saint Pavel

Telegram a été interdit en Russie par une décision de justice de 2018 à 2020. Les manifestants sont descendus dans les rues avec des photos de Pavel Durov représenté comme un saint.

Un autre type de champ de bataille

Telegram, qui, selon le magazine Time, a dépassé le milliard de téléchargements, est devenu un nouveau champ de bataille dans la guerre russo-ukrainienne.

Jouer le jeu du Kremlin

Certains, dont Alexeï Navalny, ont accusé Telegram de jouer le jeu du Kremlin, l'application ayant interdit un canal de "vote intelligent" lors des dernières élections régionales.

Un canal protégé, idéal pour Zelensky

L'application est toujours la préférée des opposants russes et des Ukrainiens. De nombreuses autorités de Kiev, comme le président Volodymyr Zelensky, y conservent un canal officiel pour rester en contact avec la population.

Pouvoir

Alors que Moscou et Kiev se livrent une guerre de l'information sur Telegram, le pouvoir de Pavel Durov en cette période de crise, est bien réel.

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