Ahmed al-Charaa : portrait du nouveau leader du gouvernement de transition syrien
La révolution syrienne, entamée en 2011, a déclenché des années de conflit et transformé le paysage politique du pays. Ahmed al-Charaa, leader du groupe rebelle islamique Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a joué un rôle crucial dans la lutte contre le régime de Bachar al-Assad, s'imposant comme l'une des figures les plus influentes de l'opposition.
Le porte-parole de la coalition armée, Hassan Abdel Ghani, a indiqué que le Parlement et les institutions étatiques de l'ancien régime ont été dissous, tout comme le parti Baas auquel appartenait al-Assad, rapporte l'agence EFE.
Al-Charaa représentera le pays lors des forums internationaux et aura la possibilité de former un conseil législatif temporaire pour gouverner jusqu'à la rédaction d'une nouvelle Constitution. L'agence de presse SANA a confirmé l'information, indique France 24.
Capturé par les forces américaines, il a été emprisonné entre 2006 et 2011. Sa libération a coïncidé avec le début de la révolution syrienne, ce qui lui a permis de fonder le Front al-Nosra en 2012 avec le soutien d'Al-Qaïda. Depuis lors, il a joué un rôle clé dans la guerre civile contre le régime de Bachar al-Assad.
Avec le temps, Ahmed al-Charaa s'est éloigné de l'idéologie jihadiste et a renforcé son contrôle dans le nord-ouest de la Syrie, où il a fondé Hayat Tahrir al-Sham (HTS) en 2017. Sous sa direction, le groupe s'est consolidé comme la principale force à Idlib et a mis en place une administration civile. Dans une tentative de projeter une image plus pragmatique, Al-Charaa a promis un gouvernement inclusif et la protection des minorités, tout en cherchant à éviter les abus du passé, selon Europa Press.
Le 29 janvier 2025, Ahmed al-Charaa a été nommé président de transition de Syrie. Cette nomination marque un tournant décisif dans sa trajectoire, passant de leader rebelle à figure politique centrale dans un pays dévasté par des années de guerre civile. Son leadership doit maintenant relever des défis cruciaux, tels que la reconstruction de l'État syrien et la réconciliation entre diverses factions et communautés.
Lors de la réunion du 29 janvier qui a désigné Ahmed al-Charaa comme président de transition, les Forces Démocratiques de Syrie, majoritairement kurdes, étaient absentes et n'ont pas fait de commentaires à ce sujet.
Le gouvernement de transition fait face à des défis cruciaux, notamment l'unification des forces armées et la reconstruction d'un pays marqué par des années de guerre et d'instabilité.
Le 28 janvier 2025, lors de la première visite d'une délégation du Kremlin depuis la chute de Bachar al-Assad, le gouvernement syrien a demandé à la Russie de reconnaître ses "erreurs du passé" et de payer des réparations de guerre. Ahmed al-Charaa et le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhail Bogdanov (sur la photo), ont discuté des mesures pour regagner la confiance du peuple syrien, y compris des compensations et la reconstruction, selon l'agence SANA.
La Russie, qui a soutenu al-Assad avec des milliers de frappes aériennes depuis 2015, a réaffirmé son "soutien inébranlable" à l'unité de la Syrie et sa volonté de contribuer à sa reconstruction. Selon BBC News, ces opérations ont causé plus de 21 000 morts, dont 8 700 civils.
La Russie a commencé à retirer des troupes et des armes de ses bases à Hmeimim et Tartous, bien qu'elle cherche à maintenir sa présence sur le territoire en raison de sa valeur stratégique.
Dans une interview accordée à Al Arabiya, Ahmed al-Charaa a souligné l'importance des liens stratégiques entre les deux pays et a affirmé qu'il ne souhaitait pas que la Russie se retire d'une manière qui nuirait à ses relations avec la Syrie. Il a rappelé que l'équipement militaire syrien provient de Russie et que de nombreuses infrastructures clés du pays dépendent des experts russes, ce qui renforce la nécessité de coopération à l'avenir.
Ahmed al-Charaa a annoncé une transition politique en Syrie, comprenant une conférence nationale, un gouvernement inclusif et des élections dans un délai pouvant aller jusqu'à quatre ans. Il a également proposé de créer une armée et des forces de sécurité unifiées, bien qu'il reste incertain de savoir comment il intégrera les différents groupes rebelles, chacun avec ses propres leaders et idéologies, indique Al Jazeera.
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