Aux États-Unis, des zones rurales souhaitent faire sécession pour se séparer des villes progressistes
De nombreuses propositions ont été soumises au vote des Américains lors des élections de 2024. L'une d'entre elles pourrait être une onde de choc sur la carte politique des États-Unis : le référendum sur la sécession.
L'idée de faire sécession du reste de l'État a remporté une majorité écrasante dans sept comtés de l'Illinois, selon les médias locaux. Le mouvement visant à séparer les zones rurales de Chicago s'est récemment amplifié.
Selon la chaîne de télévision locale WCIA, les sept comtés, parmi lesquels celui de Madison, une zone périurbaine plus peuplée, ont rejoint au moins 21 autres régions qui avaient voté pour cette proposition en 2020 et en 2022.
Le Wall Street Journal s'est entretenu avec le leader du mouvement New Illinois, qui fait pression depuis des années pour une sécession. Celui-ci considère la nouvelle administration Trump comme plus favorable à ses aspirations.
Ce mouvement affirme que les villes très peuplées et progressistes imposent des politiques qui ne correspondent pas aux valeurs conservatrices ni aux priorités des zones rurales.
Le Wall Street Journal a indiqué que de nombreux petits patrons des comtés ruraux se sentent irrités par les politiques de l'État gouverné par les Démocrates. Ils trouvent difficile de rivaliser avec les entreprises voisines de l'Indiana qui ont un niveau d'imposition beaucoup plus faible.
L'argent n'est toutefois pas la seule raison de cette volonté de sécession. Le droit d'avoir des armes à feu et l'assouplissement des réglementations motivent également ce désir de séparation pour créer un nouvel État.
Les autorités locales considèrent ce mouvement comme une tentative de chasser de l'État de l'Illinois la ville de Chicago et le comté de Cook, qui correspond à sa zone périurbaine. Une proposition jugée peu réaliste à ce stade.
Le cas de l'Illinois est loin d'être isolé. Selon The Washington Times, des mouvements équivalents existent en Californie, en Oregon ou encore en Virginie.
Comme l'analyse le Wall Street Journal, ces mouvements prennent de l'ampleur dans les États où de vastes zones rurales conservatrices sont dominées par des villes démocrates plus peuplées, mais de taille plus réduite.
La Californie en est l'exemple parfait. Comme dans l'Illinois, un mouvement sécessionniste milite pour la formation d'un nouvel État qui devrait être accepté par l'Union.
Les experts cités par le Wall Street Journal et le Washington Times considèrent comme très improbable le succès de cette démarche. La Constitution précise qu'elle devrait être approuvée par les législateurs des États concernés.
Cependant, le leader du mouvement New Illinois a déclaré au Wall Street Journal que l'exemple de la Virginie-Occidentale lui donnait de l'espoir. Cet État s'était séparé unilatéralement de la Virginie avec l'aide du Congrès au XIXe siècle.
Malgré l'impression que la nouvelle administration Trump pourrait être plus favorable, les obstacles juridiques semblent difficiles à surmonter. C'est pour cette raison que d'autres mouvements séparatistes ont adopté une approche différente.
Les comtés ruraux de l'est de l'Oregon proposent ainsi une modification des frontières de l'État qui leur permettrait de rejoindre l'Idaho plus conservateur.
Le gouverneur de l'Idaho soutient leurs efforts pour négocier de nouvelles frontières avec les autorités de l'Oregon. En effet, il est plus facile de faire approuver le déplacement des frontières entre États que de créer de nouveaux États.