Avec Javier Milei, l'Argentine va-t-elle vers une "détérioration institutionnelle" ?
L'ONG Human Rights Watch (HRW) a publié son rapport annuel sur la situation des droits de l'homme dans le monde et y a inclus une section sur l'Argentine, qui n'a pas épargné la critique de certaines actions du gouvernement de Javier Milei. Mais, alors, après deux ans de mandat du président, quel est le bilan ?
Selon Clarín, l'organisation reconnaît que l'économie s'est stabilisée, mais d'un autre côté, elle dénonce la détérioration des institutions.
"Le plan d'austérité du président Javier Milei a considérablement réduit les dépenses publiques, ce qui a eu des conséquences sur le financement de plusieurs programmes sociaux", a indiqué HRW, selon le DiarioAR.
Selon les chiffres publiés dans le rapport, au cours des quatre premiers mois de 2024, les projets destinés aux victimes de violence conjugales ont subi des réductions allant de 70 à 100 %. Des coupes budgétaires ont également été opérées dans les programmes de soins contre le cancer et d'intégration des personnes handicapées.
HRW a également observé "des freins à l'exercice du droit de manifester pacifiquement et une rhétorique gouvernementale hostile à l'égard des journalistes et des personnes LGBT+".
Pour l'organisation, la détérioration institutionnelle va de pair avec l'absence de "chiffres clés de la protection des droits de l'homme", faisant référence au manque d'indication du procureur général, du médiateur et des juges de la Cour suprême.
Le rapport met également l'accent sur le protocole "anti-piquet". Selon El País, l'organisation considère que cette mesure "criminalise en pratique toute entrave à la circulation résultant d'une manifestation" et "donne à la police de larges pouvoirs pour disperser les dissidents".
HRW estime également que "l'utilisation d'armes à feu dans un éventail de circonstances inacceptables" est abusive et que cette autorisation "sape la responsabilité administrative et judiciaire".
Le rapport critique également vivement la nomination d'Ariel Lijo à la Cour suprême, qui, selon HRW, faisait l'objet, en octobre 2024, de cinq enquêtes disciplinaires en cours au s e i n du Conseil de la magistrature.
"Javier Milei a pris ses fonctions dans un contexte de grave crise économique et sociale. Deux ans plus tard, il est parvenu à une plus grande stabilité économique, grâce à un immense redressement fiscal, mais les signes institutionnels témoignent d'une détérioration encore plus importante", a expliqué à Clarín Juanita Goebertus, directrice de HRW pour l'Amérique latine.
Ce n'est pas la première fois que le gouvernement de Javier Milei reçoit des critiques de la part d'organisations internationales. Comme le rappelle El País, dans son rapport annuel, présenté en décembre dernier, Amnesty International a constaté que 2024 a été "une année de graves revers dans l'exercice du droit de manifester en Argentine", avec des "chiffres alarmants" et des "actes répressifs".
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