Ces personnes se mobilisent pour le climat aux États-Unis, malgré le retour de Donald Trump
Avec le retour aux affaires de Donald Trump, les États-Unis se sont de nouveau retirés des accords de Paris sur le climat. L’un des plus gros pollueurs de la planète se soustrait donc encore à ses engagements de limiter ses émissions de gaz à effet de serre.
Face à cette décision prévisible, certains acteurs de la société américaine réagissent dès maintenant pour que la première puissance mondiale continue d’apporter sa pierre à l’édifice de la lutte contre le changement climatique.
À la suite de la décision de Trump, l’ancien maire de New York, Michael Bloomberg, a annoncé qu’il allait contribuer personnellement à un financement international pour le climat, à la place du gouvernement fédéral.
Le milliardaire va prendre en charge le financement américain de la Conférence cadre des Nations unies sur les changements climatiques qui est notamment à l’initiative des COPs, les conférences internationales annuelles sur le climat.
Michael Bloomberg va donc assurer sur ses fonds personnels 20 % du budget de cet organisme, dont les coûts de fonctionnement ont été évalués à 88,4 millions d’euros pour les années 2024 et 2025, comme l’indique Libération.
L’association « Bloomberg Philanthropies et d’autres bailleurs de fonds américains pour le climat veilleront à ce que les États-Unis respectent leurs obligations mondiales en matière de climat », a déclaré Bloomberg dans un communiqué.
En 2017, lors du précédent retrait américain des accords de Paris sous le premier mandat de Donald Trump, l’homme d’affaires avait déjà versé 15 millions de dollars pour soutenir la branche de l’ONU responsable de la transition écologique.
Par ailleurs, il avait lancé avec l’ancien gouverneur de Californie, Jerry Brown, l’initiative America’s Pledge qui fédère des autorités locales et des entreprises américaines engagées pour le climat.
« En l'absence d'un leadership fédéral global sur le climat, America's Pledge s'engage à collecter, regrouper et rendre compte des progrès réalisés par les acteurs non fédéraux américains dans la réduction des émissions en vue d’atteindre nos objectifs de l'Accord de Paris », indique le site web d’America’s Pledge.
L’année 2017 avait également vu la création de l’initiative « America is All in », une coalition de gouverneurs, de maires, d’entreprises et d’ONG dédiée à la lutte contre le changement climatique.
Réactivée après le retour de Trump à la Maison-Blanche, cette coalition est « déjà sur le pied de guerre », selon Rachel Cleetus, la directrice politique du programme sur le climat et l'énergie de l'Association des scientifiques préoccupés, citée par France 24.
Dans un pays comme les États-Unis, les États fédérés disposent de moyens importants pour lancer leurs propres politiques en faveur du climat. Une urgence en Californie dont le territoire vient d’être dévasté par de terribles incendies !
Comme l’indique France Inter, l’État américain le plus peuplé tente d’imposer ses propres normes concernant les véhicules polluants, avec pour objectif l’interdiction des moteurs thermiques d’ici à 2035.
L’administration de Joe Biden, qui vient de quitter le pouvoir, a lancé des centaines de milliards de dollars d’investissements publics dans les infrastructures et les technologies vertes sur une période allant jusqu’en 2030.
Or, « 80 % des investissements liés au développement des énergies renouvelables, et donc à cet Inflation Reduction Act, profitent aux États républicains » en termes d’emplois et de revenus, selon Gautam Jain, spécialiste du financement de la transition énergétique à l’université de Columbia.
« Certains Républicains ont ainsi d'ores et déjà appelé à ne pas revenir sur cette mesure et Trump pourrait se retrouver face à une opposition bipartisane », ajoute ce spécialiste, cité par France 24. La Maison-Blanche va-t-elle bientôt subir une fronde de son propre parti ?
L’ancien vice-président démocrate, Al Gore, et le candidat à la présidentielle de 2004, John Kerry, restent deux personnalités politiques emblématiques de l’engagement pro-climat aux États-Unis.
Au-delà du monde politique et économique, certaines célébrités américaines se sont engagées de longue date en faveur de la protection de l’environnement. L’une des plus célèbres n’est autre que Leonardo DiCaprio, cofondateur de l’ONG Earth Alliance.
La star hollywoodienne a fait des dons à hauteur de plusieurs millions de dollars pour l’Amazonie en 2019 et pour l’Australie ravagée par les incendies en 2020, tout en essayant de sensibiliser le public à la cause environnementale.
« Le changement climatique est réel, et il se passe maintenant. Il est la menace la plus urgente pour notre espèce tout entière, et nous devons travailler collectivement, ensemble, et cesser de tergiverser », avait déclaré l’acteur en recevant son Oscar pour « The Revenant », en 2016.
Pour une autre icône de Hollywood, Robert Redford, la défense de la cause ne date pas de l’élection de Donald Trump. L’acteur avait en effet rappelé qu’il était engagé depuis 40 ans pour le climat lors de la première élection du Républicain, en 2017.
Membre honoraire de l’ONG Green Cross International, Robert Redford a tenu plusieurs discours marquants pour alerter sur le changement climatique, notamment à l’Assemblée générale des Nations Unies et à la COP 21 qui a débouché sur les accords de Paris en 2015.
« Trump peut nier le changement climatique autant qu'il le veut, la réalité se rappellera à lui, comme le montrent les feux qui sévissent actuellement à Los Angeles. En attendant, nous continuerons à nous mobiliser », conclut Rachel Cleetus. Avec ou sans le gouvernement fédéral, les États-Unis continuent le combat contre le dérèglement climatique mondial !