Découverte archéologique en Irak : la statue du dieu antique Lamassu vient d’être retrouvée

Une statue dont la survie est aussi intéressante que sa découverte
Lamassu, la divinité assyrienne
Dur-Sharrukin
Érigée aux portes de Khorsabad
Une commande du roi Sargon II
Une découverte incroyable
Une réponse compliquée
Décapitée par des contrebandiers
Faire sortir la tête d’Irak
Le musée national d'Irak
Lamassu a survécu aux pillages
L'État Islamique d'Irak et de Syrie
Protégée par les habitants
Les fouilles d'après-guerre
Archéologie multidimensionnelle
Une statue dont la survie est aussi intéressante que sa découverte

Le dernier fragment d’une étonnante statue ancienne, découverte il y a des siècles, vient enfin d'être retrouvée par les archéologues. Et les périples par lesquels cette statue est passée sont bien plus intéressants que vous ne l'imaginez !

Lamassu, la divinité assyrienne

Cette statue grandiose a passé une grande partie de sa vie cachée sous le sable de l'Irak. C'est une statue géante de la divinité assyrienne Lamassu, une figure imposante qui mesure plus de 6,5 mètres de haut et pèse plus de dix-huit tonnes selon le journal américain "Smithsonian Magazine".

Dur-Sharrukin

Ici, nous nous penchons sur le passé le plus récent de la statue. Nous allons voir comment et pourquoi elle a été fabriquée, mais surtout comment elle a été découverte avant d'être finalement réparée. Mise au jour dans l'ancienne cité de Dur-Sharrukin, dans le nord de l'Irak, cette gigantesque statue a une histoire aussi intéressante que celle du dieu qu'elle représente.

Érigée aux portes de Khorsabad

C'est dans les ruines de la ville assyrienne de Khorsabad, à une quinzaine de kilomètres au nord de la ville irakienne moderne de Mossoul, que se dressait la statue de Lamassu il y a de cela 2 700 ans, selon l'Agence “France-Presse”.

Une commande du roi Sargon II

Commandée sous le règne de Sargon II d'Assyrie, qui a régné sur l'empire de 722 à 705 avant J.-C., la sculpture représente une tête humaine ayant le corps d'un taureau et les ailes d'un oiseau.

"Je n'ai jamais rien découvert d'aussi grand de ma vie”

Pascal Butterlin, professeur d'archéologie à l'université Paris-Sorbonne et chef du groupe qui a découvert l'énorme statue, a déclaré : "Je n'ai jamais rien découvert d'aussi grand de ma vie”.

Photo : LinkedIn @pascal-butterlin

Une découverte incroyable

Butterlin a ajouté que l'attention portée aux détails de la statue était "incroyable", précisant : "Normalement, ce n'est qu'en Égypte ou au Cambodge que l'on trouve des pièces de cette taille". Mais pourquoi les archéologues ont mis si longtemps à la découvrir ?

Une réponse compliquée

Égarée ou oubliée jusqu'à sa redécouverte au début des années 1990, la statue avait été mentionnée dans des documents datant du XIXe siècle. Mais pourquoi ? La question est certes simple, la réponse, elle, est très complexe !

Décapitée par des contrebandiers

Selon le magazine d'art américain "The Art News", en 1995, des marchands d'antiquités ont coupé la tête de la statue et ont essayé de la faire sortir clandestinement du pays. Pour ce faire, elle a été brisée en onze morceaux.

Faire sortir la tête d’Irak

La punition pour ce crime, c'est l'exécution, selon Lio Ibrahim, guide du musée. "Ils essayaient de faire passer les pièces en Turquie sur le marché noir, mais ils ont été capturés".

Le musée national d'Irak

La tête a ensuite été placée au musée national d'Irak à Bagdad. Mais lorsque les États-Unis ont envahi le pays en 2003, des pilleurs ont saccagé le musée, selon le magazine d'art en ligne "Hyperallergic".

Photo : Wiki Commons / Osama Shukir Muhammed Amin FRCP (Glasg) - travail personnel

Lamassu a survécu aux pillages

Tout comme la statue du corps de Lamassu dont elle a été retirée en 1995, la tête a survécu au pillage du musée, mais elle a dû faire face à une menace bien pire !

L'État Islamique d'Irak et de Syrie

La statue et sa tête ont été mises en danger après la guerre par l'État islamique d'Irak et de Syrie (ISIS), car le gouvernement irakien d'après-guerre n'a pas été en mesure de déterrer l'ancienne statue de Lamassu étant donné que la stabilité de la région se détériorait.

Protégée par les habitants

En fait, ce sont des résidents locaux qui ont contribué à empêcher la destruction du trésor antique en 2014, en cachant l'emplacement de la statue avant de fuir la zone, les autorités ayant enterré à nouveau la statue pour la protéger des pilleurs et des attaques, selon le "Smithsonian Magazine".

Les fouilles d'après-guerre

La statue est restée cachée jusqu'à ce que Pascal Butterlin et son équipe d'archéologues français et irakiens commencent à effectuer des fouilles. Ils espèrent maintenant réunir le dieu assyrien avec sa tête dans un avenir proche.

Archéologie multidimensionnelle

"Il s'agissait d'une archéologie multidimensionnelle. Il s'agit de l'archéologie des conflits et de l'archéologie urbaine, et le Lamassu est à la frontière des deux, avec des vies multiples", explique Butterlin à "Hyperallergic" à propos de la récente mise au jour de la statue.

Ces installations luxueuses ont été découvertes dans une prison vénézuélienne... gérée par des détenus eux-mêmes !

Et aussi