Douze fois la vitesse du son : le missile hypersonique de Kim Jong-un, une révolution mondiale
Le président nord-coréen Kim Jong-un a commencé le mois de janvier par une annonce. Son pays a lancé un nouveau missile hypersonique de portée intermédiaire qui « est sûr de tenir à distance tout rival dans la région du Pacifique », rapporte la BBC.
Les armes hypersoniques sont plus difficiles à repérer et à abattre car elles peuvent se déplacer à plus de cinq fois la vitesse du son. Kim Jong-un a affirmé que son missile avait volé à 12 fois la vitesse du son, parcourant environ 1 500 km.
Le lancement du missile hypersonique a eu lieu le premier lundi de janvier, alors que le secrétaire d'État américain Antony Blinken se trouvait à Séoul pour s'entretenir avec certains des principaux dirigeants sud-coréens dans le cadre de la crise gouvernementale que traverse le pays.
Selon les déclarations de Kim Jong-un, les essais de ce missile se veulent purement défensifs. Le dirigeant communiste assure que le missile hypersonique est une « arme stratégique » dont l'objectif est de faire face aux différentes menaces de sécurité auxquelles le pays est confronté « de la part de forces hostiles », rapporte El País.
L'armée sud-coréenne a déclaré qu'elle renforçait sa vigilance à l'égard des futurs essais de missiles de Kim Jong-un et qu'elle partageait toutes les informations relatives au lancement avec les États-Unis et le Japon.
La Corée du Sud et les États-Unis souhaitent examiner l'événement en profondeur et vérifier si le missile hypersonique lancé par la Corée du Nord est capable d'ajuster son vol, de changer de cap et même de maintenir ou de regagner de l'altitude, plutôt que de suivre la trajectoire habituelle d'un missile.
Si la nature plus avancée de ce missile nord-coréen est confirmée, il sera beaucoup plus difficile à intercepter, car il modifiera les prévisions concernant sa trajectoire. Ces missiles pourraient ainsi échapper aux systèmes de défense, qui ne peuvent détecter que les missiles dont la trajectoire balistique est prévisible.
Lors de son voyage en Corée du Sud, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré que les États-Unis soupçonnaient la Russie de vouloir s'allier à la Corée du Nord pour partager des informations sur les développements spatiaux et les technologies satellitaires, selon la BBC.
L'Union européenne est également en alerte face à l'implication de la Corée du Nord dans la guerre en Ukraine et au pacte entre Kim Jong-un et Poutine sur la défense mutuelle en cas d'agression. Les analystes estiment que le Kremlin compensera l'assistance du régime nord-coréen en lui donnant des technologies clés dans le domaine nucléaire.
Ce n'est pas la première fois que la Corée du Nord procède à de tels essais. Le 5 novembre, elle a lancé plusieurs missiles à courte portée, ce que Washington a qualifié de provocation, car cela coïncidait avec le jour de l'élection présidentielle américaine, remportée par Donald Trump, rapporte France 24.