La dernière interview exclusive d'Ismael Zambada dit "El Mayo", chef du cartel mexicain de Sinaloa

La dernière interview de Ismael
Une histoire de famille
Juillet 2024
On lui a demandé de laisser ses affaires dans la voiture
Un homme maigre qui boite
Il se dit pacifiste
Son fils lui manque
“Abrazos, no balazos”
Le narcotrafiquant et la politique
La ville de Culiacán transformée en une zone de guerre
La dernière interview de Ismael "El Mayo" Zambada

Le narcotrafiquant Ismael "El Mayo" Zambada, qui était à la tête du Cártel de Sinaloa, au Mexique, a récemment accordé un entretien à la fille du journaliste qui l'avait interviewé il y a 15 ans. Son arrestation, survenue il y a six mois, a été très médiatisée, même si elle a été effectuée à l'insu et sans le consentement du Mexique.

Une histoire de famille

Fin 2023, la journaliste María Scherer Ibarra a reçu une invitation lui proposant de rencontrer le narcotrafiquant. Elle est l'une des filles de l'éminent journaliste Julio Scherer García, qui fut le premier à interviewer le chef du cartel de Sinaloa en 2010.

Photo : Instagram @mariaschereribarra

Juillet 2024

Il s'agit là du dernier contact d'El Mayo avec la presse avant son arrestation aux États-Unis. L'interview, qui a eu lieu en juillet 2024, est relatée dans la version numérique de la revue hebdomadaire mexicaine Proceso, fondée par le journaliste Julio Scherer García en 1976.

On lui a demandé de laisser ses affaires dans la voiture

Maria Scherer Ibarra raconte qu'une fois arrivée sur place, le chauffeur du véhicule lui a demandé une chose inquiétante : "j'ai détaché ma ceinture de sécurité, j'ai remercié le chauffeur et je m'apprêtais à prendre mes affaires lorsqu'il nous a ordonné de laisser nos sacs à dos dans le véhicule. Il nous a également demandé de laisser nos téléphones, nos stylos et nos cahiers dans le véhicule". La rencontre a eu lieu dans l'un des ranchs d'El Mayo.

Un homme maigre qui boite

Un petit-déjeuner copieux avait été préparé pour la journaliste. Lorsqu'elle est arrivée, elle a constaté que le chef du cartel de Sinaloa boitait. Il lui explique alors qu'il a subi deux opérations du fémur et que la rééducation se passe bien. Le narcotrafiquant précise : "j'ai perdu l'équilibre. Je suis tombé et j'ai dû recommencer la thérapie. Le médecin était à peine là".

Il se dit pacifiste

Puis El Mayo passe brusquement à un autre sujet. Se frappant la poitrine à l'emplacement du cœur, il dit : « Ton père... », soulignant ainsi l'importance qu'il accorde à cette personne. Il révèle à la journaliste que la discussion qu'il avait eue avec son père 15 ans auparavant portait sur divers sujets de la vie. Il montre ensuite à Maria Scherer Ibarra une reproduction de la couverture du magazine mexicain Proceso sur laquelle figure une citation de Gandhi, Julio Scherer García et Ismael Zambada étant bras dessus bras dessous. Le caïd dit alors : "je suis un pacifiste".

Son fils lui manque

Lorsqu'il parle de son fils, Ismael Zambada dit : "il me manque tous les jours". Il avait auparavant montré des tableaux peints par ce dernier. Le fils du caïd a en effet témoigné contre Joaquín "El Chapo" Guzmán et est, pense-t-il, devenu un témoin protégé. On peut voir Vicente Zambada Niebla, le fils du narcotrafiquant, au centre de cette photo.

"Le fentanyl est très dangereux"

Lorsque Maria Scherer Ibarra a abordé la question des stupéfiants, El Mayo a répondu : "le fentanyl... non pas ça. Vous ne trouverez pas un seul petit magasin ici qui soit le mien. Le fentanyl est très dangereux". Toutefois, il a soigneusement évité d'aborder les sujets litigieux, esquivant la plupart des questions posées par la journaliste.

“Abrazos, no balazos”

Au moment de l'interview, Andrés Manuel López Obrador était encore président du Mexique. Lorsqu'on a demandé à Ismael Zambada ce qu'il pensait de la campagne "Abrazos, no balazos" ("des câlins, pas des balles") de l'ancien président, il a répondu : "le président a raison. Les balles sont dangereuses". Il a également approuvé les mesures de sécurité que ce dernier avait prises.

Le narcotrafiquant et la politique

Ismael Zambada a également évoqué les relations qui unissent les gouverneurs avec le narcotrafic : "il y a un peu de tout. Certains le font, d'autres non". En ce qui concerne les institutions publiques, il a déclaré : "je connais des personnes impliquées partout. Dans la police municipale, dans la police d'État, dans la police fédérale...".

La ville de Culiacán transformée en une zone de guerre

La ville de Culiacán et les régions voisines sont devenues une "zone de guerre" après l'arrestation d'Ismael El Mayo Zambada, selon le portail argentin d'information Infobae. En effet, des conflits territoriaux ont éclaté entre les factions de Los Chapitos et le Cartel de Sinaloa, désormais dirigé par Ismael Zambada Sicairos, dit "El Mayito Flaco", le fils d'Ismael.

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