Le géant gazier public russe Gazprom en grande difficulté
Le géant gazier public russe Gazprom envisage une réduction importante du nombre d'employés travaillant à son siège, selon certaines sources.
Business Insider a signalé que Gazprom avait enregistré ses premières pertes en 24 ans et que l'entreprise envisageait de réduire de 40 % les effectifs de son siège social afin de réduire ses coûts.
47News, un média basé à Saint-Pétersbourg, a relayé l'information en premier le 13 janvier, révélant que Gazprom envisageait de réduire ses effectifs de 4 100 salariés à 2 500.
Les suppressions de postes proposées par Gazprom ont été mentionnées dans une lettre rédigée par un membre du conseil d'administration de l'entreprise, datée du 23 décembre 2024, selon les informations de Business Insider.
L'authenticité de la lettre a été confirmée par l'agence de presse russe TASS et par l'AFP. Le vice-président de Gazprom, Sergueï Kouprianov, en a également confirmé l'existence auprès de Forbes, mais il s'est refusé à tout commentaire.
La vice-présidente du conseil d'administration de Gazprom, Elena Ilioukhina, a estimé que l'énergéticien pourrait redresser ses marges en sabrant dans ses effectifs.
"Les défis auxquels est confronté le groupe Gazprom nécessitent une réduction du temps nécessaire à la préparation et à la prise de décisions", a écrit la dirigeante au PDG de Gazprom, Alexeï Miller, selon Business Insider.
Ilyioukhina a suggéré que le géant de l'énergie pourrait s'appuyer sur "l'automatisation et la digitalisation" pour remplacer certaines tâches de bureau, comme la planification et la comptabilité de l'entreprise.
Comme l'a noté le Kyiv Independent, la lettre rappelait que Gazprom dépensait 50 milliards de roubles (environ 475 millions d'euros) par an pour rémunérer ses cadres.
Cependant, la lettre ne faisait référence qu'aux salaires des employés du siège. Les effectifs totaux de Gazprom sont beaucoup plus élevés, comptant 459 700 salariés au total. Selon Business Insider, l'entreprise a déclaré en juin 2024 qu'elle comptait 498 000 salariés en 2023.
Ces nouvelles récentes interviennent après plusieurs coups durs subis par l'industrie gazière russe.
"Gazprom a subi des pertes massives à la suite de l'effondrement de son marché gazier en Europe, avec une chute de plus de 80 % des exportations vers le continent depuis 2021", a indiqué le Kyiv Independent.
"Les actions de l'entreprise ont chuté à leur niveau le plus bas depuis janvier 2009, s'échangeant à 106,1 roubles (1,01 dollar) le 17 décembre, ce qui représente une baisse de 33,5 % depuis le début de l'année 2024", a ajouté ce journal.
Gazprom pâtit également d'une fiscalité élevée, selon ce média, qui indique que l'entreprise a payé l'équivalent de 28 milliards de dollars d'impôts en 2023, soit 9 % des revenus de l'État russe.
"La décision de l'UE de se tourner vers des sources alternatives de gaz après l'invasion de l'Ukraine a provoqué ce déclin, réduisant considérablement la dépendance de l'Europe vis-à-vis des approvisionnements russes, à l'exception de pays comme la Hongrie, la Slovaquie et l'Autriche", a poursuivi le Kyiv Independent.
Le 1ᵉʳ janvier dernier, l'Ukraine a interrompu le transit de gaz russe via le gazoduc Ourengoï–Pomary–Oujhorod, ce qui va encore accentuer les difficultés de Gazprom. Reuters a indiqué que la fin de l'exploitation de ce gazoduc coûtera environ 5 milliards de dollars de ventes à l'entreprise.
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