Le plan de Vladimir Poutine consistant à apprendre aux lycéens à se servir d’armes à feu et de grenades

Les pensées de Poutine semblent toujours tournées vers l'avenir. Ainsi, il cherche à recruter toujours plus de soldats pour faire face aux nécessités du pays, tandis que son "opération spéciale" en Ukraine se poursuit, s'avérant bien plus longue qu'espéré. Les pertes en soldats continuent de s'accumuler.

C'est pourquoi, il y a quelques mois, Poutine a décidé de la création d'un nouveau cours pour les écoliers russes, annonçant la mise à jour des programmes scolaires. Des vétérans de la guerre en Ukraine seront formés dans un centre spécialisé, afin de pouvoir enseigner aux lycéens les tactiques de guerre, selon un article de l'agence de presse britannique "Reuters".

En juillet 2023, Poutine a déclaré que les anciens combattants devaient avoir un objectif nouveau et jouer un rôle actif dans la vie civile. L'utilisation d'anciens combattants russes ayant servi en Ukraine pour former des jeunes est conforme à cette déclaration.

Dans une annonce faite en septembre 2023, le ministère russe de l'Éducation avait annoncé que les vétérans enseigneraient aux lycéens des compétences essentielles telles que l'utilisation de grenades et d'une kalachnikov.

Les adolescents apprendront également les bases de l'autodéfense dans ce cours, intitulé "Principes fondamentaux de la sécurité et de la défense de la patrie".

"Un centre a été créé cette année (...) pour recycler les enseignants vétérans de l'opération militaire spéciale, et ceux qui ont participé au combat, afin de mettre en œuvre le déploiement d'un nouveau cours qui donne la priorité à la formation pratique", a expliqué Sergueï Kravtsov, le ministre russe de l'Éducation, lors d'une déclaration le 6 septembre 2023, rapportée par l'agence de presse russe "TASS".

La raison de l'entraînement militaire et l'endoctrinement de la jeunesse du pays dès le lycée n'est pas niée par le gouvernement russe.

"Le nouveau programme poursuit trois objectifs : endoctriner les élèves selon le raisonnement du Kremlin pour ‘l'opération militaire spéciale’, inculquer aux élèves un état d'esprit martial et réduire les délais de formation pour la mobilisation et le déploiement ultérieurs", a ajouté le ministre de l'Éducation.

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Le  ministère de l'Éducation prévoit que le cours sera pleinement opérationnel d'ici le 1er septembre 2024. Pour l'heure, seules certaines parties du cours sont enseignées dans les lycées russes.

Les élèves de 1ère et de terminale commenceront par suivre une formation militaire de base, une formation aux premiers secours sur le champ de bataille et un cours spécialisé sur la manière d'utiliser les drones de combat, explique le radiodiffuseur canadien "CBC News", qui compare cela aux méthodes de l'ère soviétique.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, le gouvernement russe a décidé de réorganiser le programme scolaire. La création de ce cours de formation militaire pour les lycéens n'est que le plus récent des projets de Poutine visant à réformer le système scolaire et à accroître l'influence militaire parmi les civils russes.

Vladimir Poutine a également insisté pour que les manuels scolaires soient modifiés en septembre 2022,  et pour que les élèves du secondaire suivent un entraînement physique.

Tout en mettant l'accent sur la présidence de Poutine et sur tout ce qu'il a accompli pour le pays, les manuels décrivent une nouvelle interprétation de la chute de l'URSS, rapporte "CBC News".

Selon une déclaration du ministère britannique de la Défense du 6 septembre, les élèves doivent également répondre à des questions sur la "réunification" de la Crimée et sur "l'opération militaire spéciale" qui s’est déroulée en Ukraine lors d'examens d'histoire. Et la raison invoquée par Poutine pour justifier son opération spéciale en Ukraine fait partie des nouveautés au programme.

Pour que les jeunes continuent à soutenir une guerre qui ne semble pas près de s'achever, les adolescents russes doivent donc être endoctrinés.

Et tous ceux qui s'opposent à la guerre en Ukraine ou qui critiquent le gouvernement, qu’ils soient enseignants ou parents, pourraient risquer la prison.

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