Les États-Unis déclarent la guerre au président vénézuélien Maduro et augmentent la prime pour le capturer
L'investiture de Nicolás Maduro au Venezuela a été suivie d'une situation particulière : le département d'État américain a porté à 25 millions de dollars (contre 15 millions auparavant) la récompense pour toute information permettant de le capturer, selon NPR.
Les enquêtes menées par le bureau du procureur des États-Unis et le district sud de New York indiquent que Maduro et d'autres hauts fonctionnaires tels que Diosdado Cabello (photo) et Vladimir Padrino López (également récompensés par des millions de dollars pour toute information permettant de les localiser) seraient liés à des activités liées au trafic de stupéfiants.
Le journal vénézuélien El Nacional note que la récompense pour Maduro est déjà plus élevée que celle que le gouvernement colombien avait accordée pour la chute de Pablo Escobar en 1993 : environ 6,2 millions de dollars à l'époque.
Selon le journal chilien La Tercera, des documents américains révèlent que Nicolás Maduro Moros, Diosdado Cabello Rondón, Hugo Armando Carvajal Barrios et Clíver Antonio Alcalá Cordones « ont agi en tant que dirigeants et administrateurs du Cartel de Los Soles » depuis au moins 1999.
Le nom du groupe « fait référence aux insignes du soleil qui sont placés sur les uniformes des hauts gradés de l'armée vénézuélienne ». Cette organisation aurait également conclu des pactes avec les défuntes Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).
Le Cartel de Los Soles cherchait non seulement à enrichir ses membres et à accroître leur pouvoir, mais aussi à « inonder » les États-Unis de c o c a ï n e et à « infliger aux consommateurs les effets nocifs et addictifs de cette d r o g u e », explique le texte.
Les documents indiquent également que deux dirigeants des FARC, Luciano Marín Arango et Seuxis Paucis Hernández Solarte, « se sont mis d'accord avec les dirigeants du Cartel de Los Soles pour transférer certaines opérations des FARC au Venezuela, sous la protection du Cartel ».
Selon le rapport du tribunal, ce pacte entre Maduro et les FARC aurait facilité l'envoi d'énormes quantités de stupéfiants du Venezuela vers les États-Unis en échange d'armes militaires, explique le portail argentin El Cronista.
Les trafiquants de stupéfiants utiliseraient les voies maritimes et aériennes pour transporter les substances illicites. Les envois par voie maritime quittaient la côte vénézuélienne en direction des Caraïbes et de l'Amérique centrale. La voie aérienne partait de pistes d'atterrissage clandestines situées dans l'État vénézuélien d'Apure.
Dans une interview accordée à La Tercera, Fabián Andrés Pérez, professeur au département des sciences humaines de l'université Andrés Bello (Chili), voit la situation de la manière suivante : « C'est compliqué. Je crois que les États-Unis et l'opposition vénézuélienne misent sur une division interne au cœur du chavisme ».