Les Français se sentent-ils bien représentés par leur classe politique ?
D’après un sondage réalisé en octobre dernier par l’institut Odoxa, cité par TF1, les Français sont 58 % à déclarer s’intéresser à la politique, soit le niveau le plus élevé depuis 2012.
Cependant, cet intérêt ne profite pas aux partis politiques en place : 85 % des personnes interrogées ne les trouvent pas assez « proches des préoccupations des Français », tandis que seuls 14 % les trouvent « crédibles » et 9 % « honnêtes ».
Par ailleurs, une majorité des sondés les trouve « trop centrés sur les élections » (72 %) et démagogiques (50 %). Au total, seuls 18 % de la population ont une bonne image de la classe politique française.
Alors que la composition du gouvernement à l’issue des élections législatives anticipées de 2024 a fait débat entre les différents partis, 84 % des Français jugent que « le pouvoir politique n'a pas bien tenu compte du vote des électeurs ». Une proportion alarmante !
L’insatisfaction actuelle peut-elle conduire à une remise en cause de la Vᵉ République ? Certains observateurs n’hésitent plus à évoquer une « crise de régime » à propos de la crise politique provoquée par la dissolution de l’Assemblée nationale.
Une évolution institutionnelle est en tout cas souhaitée par les citoyens. D’après le baromètre politique d’Odoxa de décembre 2024, 85 % d’entre eux souhaitent une réforme (parfois radicale) des institutions politiques.
Plus précisément, 56 % des personnes interrogées sont en faveur de la fin de la Cinquième République et de l’instauration d’une Sixième République, une idée défendue de longue date par Jean-Luc Mélenchon.
Par ailleurs, une courte majorité (52 %) se déclare favorable à un scrutin présidentiel unique interdisant au chef de l’État de se représenter pour un second mandat.
Alors que le scrutin majoritaire a tendance à favoriser le parti du président sous la Vᵉ République, près des trois quarts des Français (74 %) soutiennent la mise en place d’un scrutin proportionnel aux élections législatives, soit 5 points de plus qu'en 2023.
Selon ses partisans, la proportionnelle permettrait de mieux représenter l’ensemble des forces politiques et, par conséquent, la diversité de l’opinion publique à l’Assemblée nationale.
Dans The Conversation, le politiste Pierre Bréchon énumère plusieurs avantages de la proportionnelle, notamment la limitation des pouvoirs du président au profit du Parlement, mais aussi l’émergence d’une culture politique plus favorable au compromis.
« Le scrutin proportionnel devrait également faire augmenter la participation électorale, l’électeur ayant davantage le sentiment d’être représenté, sachant que toutes les voix comptent », ajoute Pierre Bréchon.
Cependant, selon ses détracteurs, la proportionnelle ne favoriserait pas la stabilité des majorités, nécessaire pour gouverner, contrairement au scrutin majoritaire. Par ailleurs, elle entraînerait un éparpillement des voix et des partis représentés au Parlement.
Afin de trouver un équilibre entre ces deux modes de scrutin, l’idée d’une « dose » de proportionnelle a été lancée par les trois derniers présidents de la République, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron. Sans que ces paroles soient suivies d’actions…
Hasard du calendrier ou non, la proportionnelle est une idée qu’a toujours défendue François Bayrou, le Premier ministre centriste nommé en décembre dernier par Emmanuel Macron. Cela va-t-il entraîner une réforme institutionnelle concertée avec les partis d’opposition ?
Une autre solution envisagée est la mise en place de procédures de consultation plus directe des électeurs. Selon le sondage Odoxa d’octobre, environ 7 Français sur 10 (71 %) souhaiteraient « plus de consultations directes des citoyens du type référendum ».
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