Les incendies de forêt du Canada ont été parmi les plus gros émetteurs de CO2 au monde en 2023
Les grands feux de forêt qui ont ravagé le Canada en 2023 ont produit plus de CO2 que la combustion des énergies fossiles de la plupart des pays, selon une nouvelle étude.
Seuls la Chine, les États-Unis et l'Inde ont produit plus de dioxyde de carbone que les incendies de forêt canadiens, selon le radiodiffuseur britannique BBC.
Avec une superficie équivalente à celle de la Floride, soit 37 millions d'hectares, les Canadiens ont connu en 2023 la plus grave période d'incendies de forêt de l'histoire, toujours selon la BBC.
Bien que la planète ait enregistré depuis lors près de douze des mois les plus chauds de son histoire, les experts attribuent la situation du Canada à des températures exceptionnellement élevées et à la sécheresse.
Le changement climatique est forcément affecté par des incendies de cette ampleur, et c'est ce que l'étude cherche à démontrer. Pourtant, les catastrophes naturelles ne sont généralement pas prises en compte dans les rapports nationaux sur les émissions de CO2.
La revue scientifique Nature a publié l'étude réalisée par des chercheurs de plusieurs pays, dont le California Institute of Technology aux États-Unis, des universités du Canada, des Pays-Bas et de l'État du Missouri.
Les chercheurs ont estimé qu'environ 647 téragrammes de carbone ont été rejetés par les incendies de forêt de 2023 qui ont ravagé le Canada. Selon le radiodiffuseur britannique BBC, un téragramme correspond à un million de tonnes métriques.
Au cours des dix dernières années, les incendies de forêt au Canada ont émis entre 29 et 82 téragrammes de CO2 par an. Or, les chiffres pour 2023 sont bien supérieurs à ceux des émissions de dioxyde de carbone précédentes.
D'autre part, le radiodiffuseur britannique BBC a rapporté que le taux d'émissions de CO2 de 2023 était également beaucoup plus élevé que les émissions annuelles de combustibles fossiles du Canada.
L'un des auteurs de l'étude, climatologue au Jet Propulsion Lab de la NASA, Brendan Byrne, a déclaré à la chaîne britannique que les résultats étaient "alarmants".
Brendan Byrne a également souligné que les experts sont très préoccupés par le fait que le changement climatique pourrait rendre les incendies plus fréquents et plus importants à l'avenir.
Les températures anormales devraient être monnaie courante en 2050, et les forêts pourraient alors devenir des sources d'émission au lieu d'absorber le CO2, selon le journal britannique The Guardian. Pourtant, l'humanité compte beaucoup sur les forêts pour absorber les émissions de CO2.
Mais les experts craignent que les calculs effectués pour établir le budget carbone mondial soient inexacts, car ils ne tiennent pas compte des émissions de CO2 liées aux feux de forêt.
C'est pourquoi le climatologue Brendan Byrne appelle à un changement dans la manière dont les experts calculent les émissions de CO2, afin d'inclure toutes les sources d'émissions, selon le journal britannique The Guardian.
En effet, à l'heure actuelle, seules les sources humaines d'émissions de CO2, telles que la consommation de combustibles fossiles, et non toutes les émissions, telles que celles provenant des feux de forêt, sont prises en compte dans le calcul des seuils d'émission de carbone.
Pour conclure, le climatologue Brendan Byrne a affirmé au journal britannique The Guardian que "ce carbone augmente dans l'atmosphère, quelle que soit la manière dont nous établissons notre système de calcul".