Les travailleurs humanitaires frappés par un nombre de victimes inédit en 2024
D'après le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), qui s'appuie sur la base de données sur la sécurité des travailleurs humanitaires (Aid Worker Security Database), ce nombre constitue un triste record dans l'histoire des Nations Unies. L'année 2023 avait enregistré la mort de 280 travailleurs humanitaires, ce qui était déjà un record par rapport aux années précédentes.
La plupart de ces travailleurs ont été tués dans l'exercice de leur fonction, alors qu'ils étaient en train de fournir une aide humanitaire. L'ONU indique que "la majorité des décès concerne le personnel local travaillant avec des organisations non gouvernementales, des agences des Nations Unies et le Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge".
Lors d’un point presse tenu à Genève, Jens Laerke a souligné que le conflit actuel à Gaza était le principal facteur expliquant la hausse des chiffres. Il a indiqué qu'"au moins 333 travailleurs humanitaires ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre en octobre 2023".
Mais la Palestine n'est pas le seul territoire dangereux pour les humanitaires. L'ONU précise que des "niveaux élevés de violence, d’enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire" ont été signalés en Ukraine, au Yémen, au Soudan, en République démocratique du Congo, en Afghanistan et au Soudan du Sud.
"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré Tom Fletcher (photo), chef des affaires humanitaires des Nations Unies.
"Le droit international humanitaire n’est globalement pas respecté", déplore Jean-François Corty auprès de France 24. "Aujourd'hui, les États occidentaux continuent de soutenir la politique i s r a é l i e n n e, ce qui affaiblit le droit international humanitaire et réduit l'espace humanitaire qui est censé être sanctuarisé", affirme-t-il.
Selon lui, cette situation est liée à un contexte de "forte impunité" à l'égard de chefs de guerre et d'État qui "devraient subir des pressions".
"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité", a déclaré Tom Fletcher, soulignant que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".