Les travailleurs humanitaires frappés par un nombre de victimes inédit en 2024

Une année noire
Un record qui dépasse le précédent
Qui étaient ces travailleurs humanitaires ?
La plupart travaillait à l'UNRWA
D'autres zones d'une extrême dangerosité
Augmentation du nombre de civils tués
Plus d'acteurs sur le terrain
Une stratégie de guerre totale
Affaiblissement du droit international humanitaire
Une
Une violence
Une année noire

Bien que l'année 2024 ne soit pas encore terminée, elle est déjà considérée comme la plus meurtrière pour les travailleurs humanitaires. Selon l'ONU, 281 d'entre eux ont perdu la vie dans le monde depuis janvier, un chiffre inédit.

Un record qui dépasse le précédent

D'après le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), qui s'appuie sur la base de données sur la sécurité des travailleurs humanitaires (Aid Worker Security Database), ce nombre constitue un triste record dans l'histoire des Nations Unies. L'année 2023 avait enregistré la mort de 280 travailleurs humanitaires, ce qui était déjà un record par rapport aux années précédentes.

Qui étaient ces travailleurs humanitaires ?

La plupart de ces travailleurs ont été tués dans l'exercice de leur fonction, alors qu'ils étaient en train de fournir une aide humanitaire. L'ONU indique que "la majorité des décès concerne le personnel local travaillant avec des organisations non gouvernementales, des agences des Nations Unies et le Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge".

La plupart travaillait à l'UNRWA

Jens Laerke, porte-parole de l’OCHA, souligne que la majorité des humanitaires ayant perdu la vie en 2024 étaient employés par l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Depuis le début du conflit à Gaza en octobre 2023, cette organisation a déploré la mort de 243 membres de son personnel.

"Au moins 333 travailleurs humanitaires" tués depuis le début du conflit à Gaza

Lors d’un point presse tenu à Genève, Jens Laerke a souligné que le conflit actuel à Gaza était le principal facteur expliquant la hausse des chiffres. Il a indiqué qu'"au moins 333 travailleurs humanitaires ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre en octobre 2023".

D'autres zones d'une extrême dangerosité

Mais la Palestine n'est pas le seul territoire dangereux pour les humanitaires. L'ONU précise que des "niveaux élevés de violence, d’enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire" ont été signalés en Ukraine, au Yémen, au Soudan, en République démocratique du Congo, en Afghanistan et au Soudan du Sud.

"Un rythme sans précédent"

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré Tom Fletcher (photo), chef des affaires humanitaires des Nations Unies.

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Augmentation du nombre de civils tués

Ce nombre record de travailleurs humanitaires tués est étroitement lié à l'augmentation des victimes civiles dans les conflits, comme l'a affirmé Jean-François Corty, président de Médecins du Monde (MdM), lors d'une interview avec France 24. "Il y a un empilement de conflits actifs qui tuent de nombreux civils, aidants et humanitaires", a-t-il déclaré, précisant qu'en 2023, "33 000 civils" ont perdu la vie "dans une quinzaine de conflits actifs".

Plus d'acteurs sur le terrain

Ce nombre peut également s'expliquer par le fait qu'il y a désormais davantage de personnes présentes sur le terrain. "Le nombre d’acteurs humanitaires a augmenté par rapport aux années 1980-1990, car il y a plus d’agences et d’ONG", indique Jean-François Corty.

Une stratégie de guerre totale

De plus, selon le président de Médecins du Monde, tuer des médecins et des soignants peut être une stratégie délibérée de la part de l'agresseur. "On a vu par le passé, notamment dans le conflit syrien, que le fait de tuer des soignants fait souvent partie des stratégies de guerre totale. Médecins et infirmiers sont alors délibérément tués pour affaiblir la capacité de réponse sanitaire et terroriser la population", explique-t-il.

Affaiblissement du droit international humanitaire

"Le droit international humanitaire n’est globalement pas respecté", déplore Jean-François Corty auprès de France 24. "Aujourd'hui, les États occidentaux continuent de soutenir la politique i s r a é l i e n n e, ce qui affaiblit le droit international humanitaire et réduit l'espace humanitaire qui est censé être sanctuarisé", affirme-t-il.

Une "forte impunité"

Selon lui, cette situation est liée à un contexte de "forte impunité" à l'égard de chefs de guerre et d'État qui  "devraient subir des pressions".

Une violence "inadmissible et dévastatrice"

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité", a déclaré Tom Fletcher, soulignant que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

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