Pourquoi le Japon a exterminé des dizaines de milliers de mangoustes, qui lui résistaient depuis 50 ans
Il existe des espèces capables de mettre en péril des écosystèmes entiers. Des prédateurs qui dévastent tout sur leur passage et qui, depuis des temps immémoriaux, ont obligé les gouvernements de tous bords à prendre des mesures énergiques.
Les autorités nippones ont découvert plusieurs spécimens du lapin d'Amami (le Pentalagus furnessi), un animal rarissime. Il a été retrouvé sur l'île d'Amami Oshima, située au sud de Kyūshū. Ce mammifère lagomorphe est considéré comme un "ancêtre" des lapins qui vivaient autrefois sur le continent asiatique.
Photo : Unsplash - Itsuka Iwaki
Jusqu'alors, cette espèce endémique de la région était considérée comme en voie d'extinction, en raison de la perte d'habitat et de l'impact des chasseurs.
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Il est évident que cette découverte extraordinaire a déclenché tous les mécanismes nécessaires à la conservation et à la reproduction d'une espèce considérée comme essentielle à la biodiversité de l'île, où elle coexiste avec d'autres animaux propres à la région.
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Il a d'ailleurs été jugé essentiel pour la survie du lapin d'Amami de contrôler, voire d'éradiquer si nécessaire, la population de serpents de l'île.
C'est ainsi que les autorités nippones ont introduit sur l'île une trentaine de mangoustes, prédateurs des serpents et en particulier du "Habu", la plus grande menace pour les lapins d'Amami...
Photo : Unsplash - Vikas Shankarathota
L'objectif était pourtant simple : les mangoustes réduiraient la population de serpents, les lapins commenceraient à se reproduire et, ce faisant, l'île serait débarrassée des couleuvres, ce qui la rendrait plus sûre pour tout le monde. Malheureusement, tout ne s'est pas passé comme prévu...
Photo : Unsplash - Julie Marsh
Il s'est avéré que l'animal introduit sur l'île n'était pas l'espèce idéale pour en venir à bout des serpents. La raison est simple : les mangoustes sont des animaux diurnes alors que les "Habus" sont noctambules. Par conséquent, ces derniers attaquent leurs proies la nuit.
De plus, les mangoustes, qui sont des prédateurs carnivores, ont commencé à s'attaquer à d'autres espèces indigènes de l'île.
Au fil du temps, le problème n'a fait qu'empirer. Les mangoustes se reproduisant à grande vitesse, elles sont vite devenues plus dangereuses que les serpents eux-mêmes. Selon le Japan Times, en 2000, la population est passée de 30 à 10 000 spécimens.
Pour lutter contre ce fléau, les autorités japonaises ont installé des pièges et des caméras pour contrôler et surveiller les mangoustes. Elles ont même fait appel aux Amami Mongoose Busters, des chasseurs de la région. C'est ainsi que 32 000 spécimens ont été capturés.
Le problème est que le travail d'éradication des mangoustes, qui a débuté en 1993, a été retardé jusqu'en 2018, date à laquelle le dernier Herpesticidé de l'île d'Amami Oshima a été capturé.
Près de 25 ans plus tard, soit presque 50 ans après le début de l’initiative, les autorités nippones ont déclaré que l’île était débarrassée des mangoustes.
"Il s'agit véritablement d'une bonne nouvelle pour notre département et pour la biodiversité d’Amami, site classé à l'UNESCO", a déclaré le responsable des opérations, Koichi Shiota, dans un communiqué de presse.
Photo : Wikipédia - Tsuyoshi Iwamoto
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