Quel sera l'impact des sanctions de Trump à l'encontre de la Cour pénale internationale ?
Les récentes sanctions prises par Donald Trump à l'encontre de la Cour pénale internationale (CPI) pourraient avoir des conséquences désastreuses sur la capacité de l'institution à traduire en justice les pires criminels de guerre du monde.
Basée à La Haye, aux Pays-Bas, la CPI est la seule cour permanente au monde ayant une portée mondiale qui peut punir des crimes tels que les génocides et les crimes contre l'humanité.
Mais à quoi correspondent exactement les sanctions de l'administration Trump et quel sera leur impact sur la capacité de la Cour à mener à bien sa mission de justice internationale ?
Au cours de son premier mandat, Trump a sanctionné une procureure de la CPI et son adjointe pour avoir enquêté sur des crimes de guerre commis en Afghanistan non seulement par les talibans, mais aussi par les troupes américaines et les agents des services de renseignement américains.
La CPI a également inculpé de crimes de guerre le commandant du Hamas, Mohammed Deif, bien qu'il ait été tué depuis lors dans le conflit.
Si les sanctions de Trump n'affecteront pas directement les activités de la CPI, elles pourraient bien entraver sa capacité à mener à bien ses enquêtes.
Cette fois, ce ne sont pas seulement les procureurs et les juges de la CPI qui ont été sanctionnés, mais aussi les employés et les agents de la CPI, ainsi que les membres de leur famille proche. Karim Khan, procureur britannique de la CPI, est considéré comme la première personne visée par les sanctions.
Les sanctions visent également toute autre personne susceptible de coopérer avec la CPI, tandis que les alliés des États-Unis devront s'opposer à toute action de la CPI dirigée contre les États-Unis ou Israël.
Les sanctions elles-mêmes impliquent le gel éventuel des biens et des avoirs des personnes mentionnées précédemment, ainsi que l'interdiction d'entrer aux États-Unis, rapporte DW News.
Selon Al Jazeera, l'action de Trump contre la CPI, dont le traité fondateur compte 125 pays signataires, a été largement condamnée.
En effet, 75 des 125 signataires se sont manifestés dans les 48 heures qui ont suivi l'annonce de Trump pour dénoncer les sanctions.
Reed Brody, procureur spécialisé dans les crimes de guerre, a déclaré à Al Jazeera : « Ce décret place les États-Unis du côté des criminels de guerre, au détriment des victimes de crimes graves qui cherchent à obtenir justice ».
La CPI a condamné 11 personnes depuis sa création officielle en 2002 et a délivré 33 mandats d'arrêt non scellés. Parmi les personnes visées figurent le dirigeant israélien Benyamin Nétanyahou, le Russe Vladimir Poutine et le chef de guerre ougandais Joseph Kony.
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