Réduites au silence et invisibilisées : l'enfer des femmes afghanes sous les talibans

Effacées de la société
Plus de fenêtres dans les espaces où vivent les femmes
La construction de murs devant les fenêtres existantes
Les mairies sont chargées de surveiller les chantiers de construction
Les Afghanes sont de plus en plus invisibilisées
Des progrès réduits à néant
Interdiction de scolariser les filles de plus de 12 ans
Interdiction de se déplacer seules sur de longues distances
Des tenues réglementées
Rester à la maison
Bannies de certains lieux publics
Interdiction d'aller à l'université
Interdiction de travailler avec des ONG
Interdiction de travailler pour l'ONU
Fermeture des salons de beauté 
Interdiction d'avoir un téléphone portable
Interdiction de montrer son visage
Interdiction de parler en public
Interdiction de se faire entendre pendant la prière
Plus de 80 décrets limitant les droits des femmes
Des organisations internationales impuissantes
Effacées de la société

Jusqu'où iront-ils ? Depuis le retour des talibans au pouvoir en Afghanistan, en août 2021, les restrictions imposées aux femmes n'ont cessé de se durcir, les excluant progressivement de la vie publique. Aujourd'hui, les Afghanes sont presque entièrement effacées de la société, et il leur est désormais interdit de se trouver, chez elles, dans des pièces comportant des fenêtres donnant sur l'extérieur.

Plus de fenêtres dans les espaces où vivent les femmes

Le 28 décembre dernier, le bureau des affaires administratives des talibans a publié un décret en cinq points interdisant l'installation de fenêtres dans les nouvelles constructions résidentielles. Cette interdiction concerne spécifiquement les espaces où les femmes passent généralement du temps, tels que "la cour, la cuisine, le puits des voisins et d'autres lieux qu'elles utilisent habituellement", indique le communiqué.

 

La construction de murs devant les fenêtres existantes

Pour les bâtiments déjà équipés de telles fenêtres, le décret stipule que les propriétaires devront construire un mur à hauteur d’homme afin d’en bloquer la vue, invoquant la nécessité de "prévenir les nuisances pour le voisinage".

Les mairies sont chargées de surveiller les chantiers de construction

"Le chef des talibans a demandé aux municipalités et aux autorités compétentes de surveiller les projets de construction afin d'éviter que les fenêtres ne donnent sur les maisons voisines", rapporte Rukshana Media, un site d'information afghan en exil tenu par des femmes journalistes.

Les Afghanes sont de plus en plus invisibilisées

Cette nouvelle règle semblerait poursuivre un objectif unique : calmer les ardeurs des hommes. Ou, peut-être simplement, renforcer davantage l’invisibilisation des femmes. "Le fait de voir des femmes travaillant dans des cuisines, dans des cours ou collectant de l'eau dans des puits peut engendrer des actes obscènes", indique le document, diffusé par Zabihullah Mujahid, porte-parole des talibans, sur le réseau social X.

Des progrès réduits à néant

"Le seul droit qu’on nous laisse, c’est de respirer. Et encore...", constatait la journaliste afghane Hamida Aman sur France Culture. En quelques mois seulement, des décennies de progrès en Afghanistan ont été balayés, tandis que la liste des droits perdus par les femmes s'allongent année après année. Retour sur trois ans et demi de répression et de régression.

Interdiction de scolariser les filles de plus de 12 ans

Septembre 2021 : les filles afghanes âgées de plus de 12 ans ne peuvent plus aller à l'école (collège et lycée).

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Interdiction de se déplacer seules sur de longues distances

Décembre 2021 : les femmes doivent être accompagnées d'un homme pour se déplacer à plus de 72 km de leurs domiciles.

Des tenues réglementées

Mai 2022 : les femmes doivent se couvrir de la tête aux pieds, et doivent porter un voile intégral, de préférence une burqa, dans l'espace public.

Rester à la maison

Mai 2022 : il est conseillé aux Afghanes de rester principalement à la maison, sauf en cas de nécessité. Les hommes de la famille doivent veiller à ce que cette règle soit appliquée.

Bannies de certains lieux publics

Novembre 2022 : les femmes ont l'interdiction de se rendre dans des parcs, des salles de sport, des fêtes foraines, des gymnases, des piscines et des hammams.

Interdiction d'aller à l'université

Décembre 2022 : les femmes n'ont plus le droit d'aller à l'université.

Interdiction de travailler avec des ONG

Décembre 2022 : les femmes afghanes ont l'interdiction de travailler avec des ONG nationales ou internationales. Les talibans ont annoncé qu'ils fermeraient toutes les ONG qui emploient des femmes en Afghanistan.

Interdiction de travailler pour l'ONU
Fermeture des salons de beauté 

Juillet 2023 : les salons de beauté, dernier lieu où elles pouvaient se retrouver, ont été fermés.

Interdiction d'avoir un téléphone portable

Mars 2024 : les femmes n'ont plus le droit de posséder un téléphone portable.

Interdiction de montrer son visage

Août 2024 : les femmes ont l'obligation de couvrir entièrement leur corps et leur visage lorsqu'elles sortent de chez elles. Elles doivent ainsi porter un masque sur la bouche, semblables à ceux que nous utilisions pendant la pandémie du Covid-19, dans l'espace public.

Interdiction de parler en public

Août 2024 : les femmes ont l'interdiction de faire entendre leur voix en public. "Les femmes ne doivent pas non plus être entendues en train de chanter ou de lire à haute voix, même à l'intérieur de leur maison", détaille Rukshana Media.

Photo : Kristina Flour / Unsplash

Interdiction de se faire entendre pendant la prière

Octobre 2024 : les femmes ont l'interdiction de réciter le Coran à voix haute, même lorsqu'elles ne sont qu'entre elles. Cette mesure a suscité des questions inquiétantes sur l’avenir de toute forme de communication entre femmes : pourront-elles encore échanger entre elles à l’avenir ?

Plus de 80 décrets limitant les droits des femmes

D’après Rukshana Media, les talibans ont édicté plus de 80 décrets limitant les droits des femmes depuis leur retour au pouvoir. Pourtant, le régime taliban affirme que la loi islamique vise à "garantir" les droits de tous les Afghans.

 

Des organisations internationales impuissantes

Malgré une condamnation internationale unanime, les talibans persistent à imposer des mesures toujours plus liberticides à l’encontre des femmes.

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