Turquie : une rare tête d'Hygie, la déesse grecque de la santé, découverte dans une ancienne cité romaine
Une équipe d'archéologues a récemment fait une importante découverte dans la cité antique de Laodicée, en Turquie : une tête monumentale en marbre vieille de 2 000 ans a été retrouvée à proximité d'une représentation d'Asclépios (ou Esculape, le nom français du dieu grec). Coincé entre deux rochers, le fragment appartient à une statue représentant la déesse Hygie. Mais, qui est cette divinité dans la mythologie grecque ?
Selon le Science Museum Group, Hygie (ou Hygée) est la déesse grecque de la santé, dont le nom a donné naissance à la philosophie de l'hygiène.
Hygie était la fille d'Asclépios, le dieu de la médecine et Épione, déesse de la santé. Elle avait cinq sœurs, Panacée (les remèdes), Iaso (récupération d'une maladie), Acéso (le processus de guérison), Églé (la beauté rayonnante surtout après une affection) et Méditrine (la guérisseuse). Elle avait également trois frères (Machaon, Podalire et Télesphore, ce dernier étant le dieu de la convalescence). Les Romains la connaissaient sous le nom de Valétudo, puis avec le temps, fut supplanté par Salus, l'ancienne déesse italienne du bien-être social.
Selon le directeur des fouilles Celal Simsek, les deux statues datent de la fin de la période hellénistique et du début de l'Empire romain. Cette découverte revêt donc une importance capitale non seulement pour la communauté archéologique, mais aussi pour les amateurs d'art ancien.
Tout au long de l'histoire, dans la sculpture classique, Hygie a souvent été dépeinte accompagnée d'un serpent, symbole de la médecine. Son influence perdure encore aujourd'hui dans l'architecture ou dans les arts, rappelant l'importance de la purification et de la guérison à travers les âges. Alors, pourquoi ne pas redécouvrir quelques représentations de la déesse ?
Louis XV, roi de France, a émis une médaille en argent à l'exergue de la Société de Chirurgie de Paris. L'avers affiche le buste d'un homme portant une couronne de laurier. Le revers représente Apollon tenant sa lyre, s'appuyant sur Hygie qui tient un bâton autour duquel s'enroule un serpent. À terre, on trouve des plantes et des instruments de chimie.
Conçue par le peintre Alexander Nasmyth en 1789, cette sculpture représente Hygie. Découverte en 1760, cette statue, considérée par la population locale comme ayant des pouvoirs de guérison, se trouve au bord de la rivière Water of Leith (Édimbourg, Écosse).
Le roi Gustave IV Adolphe de Suède se sacrifie à Hygie pour la santé de son père, 1792.
Cette œuvre de Johann Scholl s'inscrit dans la période moderniste (1800-1914) de la sculpture européenne.
La fontaine de la déesse Hygie, construite en 1896 dans la cour de l'hôtel de ville de Hambourg, commémore l'épidémie de choléra de 1892, qui a causé la mort de plus de 8 000 Hambourgeois.
La découverte de la tête est cruciale non seulement pour la communauté archéologique, mais aussi pour les amateurs d'art ancien qui pourront ainsi avoir une meilleure compréhension de la culture de la Grèce antique.
La tête de la statue d'Hygie a été retrouvée coincée entre deux rochers, sur le site archéologique de Laodicée en Turquie, une ancienne cité de la région de Denizli. Cette découverte offre un aperçu fascinant de l'histoire et de la culture de cette époque.
De nombreux monuments romains (gymnase, thermes, arène, théâtre, temples) sont encore visibles à Laodicée.
Appelée à l'origine "Laodicée sur les rives du Lico", cette ancienne cité grecque, située dans le sud-ouest de la Turquie actuelle, près de Denizli, a été fondée vers 261 avant J.-C. par Antiochos II. Sa proéminence était due en partie à son emplacement stratégique le long du fleuve et sur une route commerciale terrestre clé, selon un article paru sur esquire.com.
Selon la même source, après sa fondation grecque, Laodicée est passée aux mains des Romains. Elle abritait également l'une des sept églises mentionnées dans l'Apocalypse et se trouvait à proximité d'autres villes bibliques notables, comme celle située à environ 160 km à l'est d'Éphèse.
Malheureusement, la prospérité de Laodicée fut de courte durée, probablement en raison de tremblements de terre. L'un d'eux, survenu en 60 après J.-C., sous le règne de Néron, a marqué le début de son déclin. Bien qu'elle ait été reconstruite, les séismes de 494 et 602 après J.-C. ont entraîné de nouvelles difficultés, auxquelles se sont ajoutés des changements politiques. Enfin, la ville fut détruite lors de l'invasion des Turcs et des Mongols.
Cette découverte est une avancée significative pour la communauté archéologique et les amateurs d'art ancien, car elle enrichit notre compréhension de l'importance de la déesse de la santé dans deux des civilisations les plus influentes de l'histoire occidentale.