Venezuela : de nombreux soldats désertent l'armée du président Nicolás Maduro
Une augmentation significative des désertions au sein de l'armée vénézuélienne a été signalée ces dernières semaines. Bien que les chiffres exacts ne soient pas connus, de nombreux soldats ont profité des fêtes de fin d'année pour ne pas reprendre leur poste de travail, a rapporté le site web El Debate.
Le président Nicolás Maduro, qui a prononcé son discours d'investiture le 10 janvier 2025 est confronté à la plus grande désertion de l'Armée vénézuélienne (FANB), ce qui l'a amené à déployer 1 200 militaires et policiers chargés du contre-espionnage afin d'assurer sa sécurité et celle de ses proches.
Des habitants de Caracas, la capitale du Venezuela, ont signalé la présence inhabituelle de forces spéciales en tenue anti-émeute à proximité du palais de Miraflores et de la place O'leary El Silencio, a rapporté le journal ABC.
C'est sur cette même place que les manifestations contre le résultat des élections, qui ont donné la victoire à Nicolás Maduro, ont été réprimées en juillet dernier. Les contestataires demandent la certification des listes électorales face aux doutes raisonnables sur la légitimité du processus.
En réalité, Nicolás Maduro a décidé de libérer 146 personnes qui avaient été arrêtées après les émeutes du mois de juillet, sur un total de 2 000 détenus, rapporte La Voz de América. Cette annonce est une tentative de calmer les esprits, à quelques jours du début du troisième mandat du président du Venezuela.
Nicolás Maduro a confié la tâche de déployer les 1 200 agents de sécurité au colonel Alexander Granko, chef du contre-espionnage militaire, qui a été épinglé par des organismes de défense des droits de l'homme tels que l'ONU pour crimes contre l'humanité. Ce haut fonctionnaire était responsable de la répression qui a suivi les élections présidentielles.
"Notre pays est menacé, nous avons mené des opérations contre les opposants et cette année ne fera pas exception", a prévenu le colonel Granko. "Nous allons garantir la paix au Venezuela, et ce, à partir du 10 janvier", a-t-il ajouté, selon le journal ABC.
Le chef de l'opposition, Edmundo González, est exilé en Espagne. Ce dernier a été reçu le 6 janvier par le président américain Joe Biden à la Maison-Blanche, qui l'a qualifié de "président élu du Venezuela".
Pour consolider son leadership, Edmundo González poursuivra sa tournée dans les pays d'Amérique latine qui ont mis en doute la transparence des élections au Venezuela. Il a également rappelé aux forces armées que leur mission est de restaurer la souveraineté populaire sur la base de la constitution.
"Certains secteurs de l'opposition tremblent parce qu'il y a des mesures de sécurité tout autour du palais de Miraflores, bien que cela soit normal", a déclaré le ministre vénézuélien de l'Intérieur, Diosdado Cabello (en photo), cité par la BBC.
Le procureur général et le président de l'Assemblée nationale du Venezuela ont déjà averti Edmundo González que s'il retournait dans le pays, il serait arrêté sur le champ.
Les ambassadeurs de l'UE n'ont pas assisté à l'investiture de Nicolás Maduro. Le bloc européen maintient le consensus de ne pas reconnaître sa victoire aux élections présidentielles, bien qu'il ne se soit pas rangé du côté de l'opposant Edmundo González.
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