13 tonnes de produits chimiques destinés à la Russie interceptées dans le port de Barcelone
La police nationale espagnole, en collaboration avec la surveillance douanière et l'Office européen de lutte antifraude (OLAF), a intercepté dans le port de Barcelone une cargaison de 13 tonnes de produits chimiques destinés à la Russie. L'opération s'est soldée par l'arrestation de quatre personnes accusées de contrebande de produits prohibés.
La cargaison a été interceptée dans un conteneur dans la zone douanière du port de Barcelone, selon la police nationale espagnole. Au cours de l'opération, quatre suspects ont été arrêtés à proximité. Une vidéo de la police nationale montre des agents déchargeant des dizaines de barils de substances non identifiées, selon CBS News.
Photo : Ministère de l'Intérieur, Police nationale, SVA Aduanas - Agence fiscale
L'enquête a révélé que la structure commerciale avait déjà été utilisée dans le passé pour exporter des produits chimiques faisant l'objet de sanctions internationales, dont certains pourraient être des précurseurs d'armes chimiques ou d'agents neurotoxiques. C'est ce qu'ont déclaré conjointement la police nationale espagnole et l'administration fiscale, rapporte Reuters. Les produits chimiques saisis n'ont pas été détaillés.
L'entreprise impliquée dans la contrebande a utilisé des sociétés écrans en Arménie et au Kirghizstan pour cacher la véritable destination des marchandises, qui se sont retrouvées en Russie. Bien que les envois aient été enregistrés comme étant destinés à ces pays, ils ont en fait été détournés. Cette stratégie, courante dans les réseaux de contrebande, visait à échapper aux sanctions imposées par l'Union européenne.
« La fourniture à la Russie de la substance saisie, ainsi que les exportations précédentes qui ont été documentées au cours de l'enquête, sont strictement interdites par le règlement européen prévoyant des mesures restrictives motivées par les actions de la Russie déstabilisant la situation en Ukraine, et ses mises à jour ultérieures », ont déclaré la police nationale et le ministère de l'Intérieur dans leur communiqué.
L'enquête a débuté en 2022, après le début du conflit en Ukraine, en réponse aux sanctions imposées par les pays occidentaux pour empêcher la Russie d'acquérir des équipements et des technologies susceptibles de soutenir son invasion, selon CBS News.
La police a annoncé l'arrestation de quatre membres présumés d'un réseau criminel opérant par l'intermédiaire d'une société écran dirigée par des « citoyens d'origine russe », a rapporté US News.
Les détenus sont accusés d'avoir continué à faire passer du matériel interdit, tandis que les autorités continuent d'enquêter pour identifier d'autres personnes impliquées.
Depuis que le président Vladimir Poutine a lancé l'invasion en février 2022, il n'y a pas eu d'utilisation confirmée d'armes chimiques par la Russie en Ukraine. Toutefois, les États-Unis ont mis en garde Moscou contre les conséquences d'un recours à ces armes, en réponse aux accusations du Kremlin, aujourd'hui démenties, selon lesquelles l'Ukraine était responsable de l'utilisation de telles armes, d'après CBS News.
Cette opération est considérée comme une étape clé dans la lutte contre la contrebande et la violation des sanctions internationales. Les autorités soulignent que ces actions sont essentielles pour démanteler les réseaux qui fournissent des matériaux interdits aux régimes soumis à des sanctions.