Ces femmes politiques qui ont exercé les plus hautes responsabilités dans le monde
Lors de la journée internationale des droits des femmes de 2022, l’ONU avait signalé un nombre record de femmes chefs d’État ou de gouvernement à travers le monde. Certaines d’entre elles ont eu un passage remarqué aux plus hautes responsabilités : retrouvons en images les plus marquantes.
Son nom ne vous est peut-être pas familier, mais Sirimavo Bandaranaike est la première femme dans l’histoire à avoir été élue démocratiquement à la tête d’un gouvernement, en 1960. Elle a dirigé le Sri Lanka à trois reprises jusqu’à son décès en l’an 2000.
Le continent asiatique est décidément à l’honneur puisque la deuxième femme chef de gouvernement, Indira Gandhi, a été élue en Inde. Première ministre de 1966 à 1977, puis de 1980 à son assassinat en 1984, son passage a été marqué par la guerre indo-pakistanaise et par le développement du programme nucléaire indien.
Golda Meir a été la première femme à diriger un gouvernement israélien, de 1969 à 1974. Après avoir grandi en Ukraine et vécu aux États-Unis, la « grand-mère d’Israël » a participé au processus d’indépendance du pays en 1948. Son passage a été marqué par la victoire israélienne lors de la guerre du Kippour en 1973.
Troisième femme de Juan Perón, le célèbre homme d’État argentin, Isabel Martínez de Perón a succédé à son mari à sa mort en 1974. Renversée par la junte militaire deux ans plus tard et emprisonnée pendant plusieurs années, elle s’est exilée en Espagne en 1981.
Figure controversée mais marquante pour le Royaume-Uni, Margaret Thatcher a été la première femme à diriger un gouvernement britannique, à partir de 1979. Sa fermeté à l’intérieur comme à l’extérieur de son pays lui ont valu le surnom de « Dame de fer ».
La première présidente des Philippines, de 1986 à 1992, est à l’origine d’une nouvelle constitution adoptée en 1987. Mais Corazon Aquino a aussi dû résister à plusieurs tentatives de coups d’État militaires.
Tansu Çiller a été la première et reste la seule femme à avoir dirigé le gouvernement turc. Cette économiste de formation a permis à la Turquie de conclure un traité de libre-échange avec l’Union européenne.
On ne présente plus Angela Merkel, devenue en 2005 la première chancelière de la République fédérale d’Allemagne, et qui s’est maintenue au pouvoir pendant seize ans. Ses mandats ont été marqués par une série de crises et de décisions fortes, de la crise financière de 2008 à celle du Covid-19, en passant par la sortie du nucléaire et l’accueil des migrants en 2015.
La première femme chef d’État en Afrique (et celle qui est restée le plus longtemps aux affaires sur ce continent) est Ellen Johnson Sirleaf, élue au Libéria en 2006. Jusqu’à son départ en 2018, « Ma Ellen » s’est employée à réduire la dette élevée de son pays.
La même année, Michelle Bachelet est devenue la première femme à présider la République chilienne, après avoir été la première femme ministre de la Défense dans toute l’Amérique latine. Elle a ensuite dirigé le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.
Toujours dans la région des Andes, la femme de Nestor Kirchner a succédé à son mari à la présidence de l’Argentine en 2007. Après avoir exercé deux mandats jusqu’en 2015, elle est revenue au poste de vice-présidente de 2019 à 2023.
Dans le grand État voisin du Brésil, Dilma Roussef a succédé à l’emblématique Lula en 2011. Le mandat de la première femme présidente du pays a été marqué par une dégradation de la situation économique brésilienne et par des affaires de corruption, jusqu’à sa destitution en 2016.
Contrairement à son mari Bill, Hillary Clinton n’est pas parvenue à se faire élire présidente de la première puissance mondiale : elle a été battue par Donald Trump aux élections américaines de 2016. Mais elle a dirigé durant plusieurs années la diplomatie des États-Unis et elle a été jusqu’ici la seule femme en mesure de briguer la fonction suprême par les urnes.
À la suite du référendum perdu par David Cameron sur le Brexit, Theresa May est devenu la deuxième femme Premier ministre du Royaume-Uni en 2016. Son passage à Downing Street a été marqué par ses difficultés à négocier la sortie de l’Union européenne, tant avec ses propres députés qu’avec l’Union. Boris Johnson lui a succédé en 2019.
L’ancienne ministre allemande n’a pas réussi à succéder à Angela Merkel à la chancellerie mais elle préside la Commission européenne depuis 2019. Après avoir fait face à des défis comme la crise du Covid-19, le plan de relance européen et le conflit ukrainien, elle brigue désormais un second mandat à la tête de l'exécutif européen.
En janvier 2021, l’Estonienne Kaja Kallas est devenue Première ministre de l’État balte. En mars 2024, les gouvernements de cinq pays d’Europe du nord (Estonie donc, Lettonie, Lituanie, Danemark et Islande) étaient dirigés par des femmes. L’amorce d’un mouvement de fond ?
En France, les femmes ont occupé tous les postes du gouvernement mais aucune n’a jamais été élue présidente de la République, même si Ségolène Royal n’est pas passée loin en 2007. L’avenir dira si cette exception française peut être corrigée.
Trente ans après Édith Cresson, Élisabeth Borne est devenue la deuxième femme à diriger le gouvernement français sous la Vᵉ République, avant d'être remplacée par Gabriel Attal en janvier 2024.
De nombreuses femmes, comme on peut le voir, ont exercé ou exercent encore les plus hautes fonctions aux quatre coins de la planète. Mais les inégalités persistent, puisque leur proportion parmi les chefs d'État ou de gouvernement reste très minoritaire dans le monde. L’égalité hommes-femmes en politique progresse petit à petit mais le chemin est encore long…