À court de carburants ? La Russie interrompt ses exportations de pétrole
La Russie a longtemps été l'un des principaux producteurs de pétrole et de gaz au monde. Mais la guerre a tout changé. Nombreux sont ceux qui pensaient que la Russie pouvait utiliser les ressources naturelles comme levier contre l'Occident. Mais les problèmes liés au gaz peuvent aller dans les deux sens.
Al Jazeera a rapporté que le Premier ministre Mikhail Mishustin (photo) a approuvé une interdiction de six mois sur les exportations de carburant à partir du mois de mars.
Reuters explique que le pétrole, le gaz et les produits connexes sont de loin les principaux produits d'exportation de la Russie, représentant une source majeure de son économie de 1,9 trillion de dollars américains, malgré les sanctions et autres coups portés par la guerre et les sanctions qui ont suivi.
Plusieurs raisons ont poussé la Russie à prendre cette décision. Al Jazeera écrit que la mesure vise à éviter les pénuries et à freiner la flambée des prix sur le marché intérieur, où la demande a augmenté.
Cette décision, souligne Reuters, semble également répondre aux besoins des agriculteurs et des camionneurs travaillant dans l'agriculture. Après tout, la Russie est le plus grand exportateur de blé au monde.
Dans le même temps, quelques raffineries russes ont été touchées par des drones ukrainiens, ce qui a affecté leur production de pétrole.
Peut-être s'agit-il pour Poutine d'essayer de gagner des voix avant l'élection présidentielle russe du 15 mars, bien que le résultat semble acquis d'avance.
Selon Al Jazeera, cette décision n'affectera pas les partenaires de la Russie au sein de l'Union économique eurasienne, à savoir l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan et le Kirghizstan, ainsi que la Mongolie et l'Ouzbékistan.
L'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, régions sécessionnistes reconnues uniquement par le gouvernement de Moscou et quelques alliés de la Russie, sont également exemptées.
Reuters explique que la plupart des importateurs de pétrole russe sont des pays africains, notamment le Nigeria, la Libye et la Tunisie.
Ce n'est pas la première fois que le gouvernement russe prend une telle mesure. L'année dernière, une interdiction similaire a été appliquée entre septembre et novembre afin de maîtriser les prix et la consommation avant l'hiver.
L'économie russe est-elle dans l'ornière, a-t-elle trouvé son rythme tout en étant confrontée à un important dispositif militaire spécial, ou est-ce le signe que Vladimir Poutine est à bout de souffle ?