Arguments pour engager le débat et répondre aux antivax
La pandémie de coronavirus et les mesures prises au niveau mondial pour la combattre ont donné lieu à de longs débats sur la science et la vaccination. Avec le Covid-19, cependant, un autre phénomène s'est répandu : celui de la « désinformation », largement soutenu par les anti-vaccins.
Afin d'endiguer la vague de peur et de désinformation qui domine les conversations en ligne sur le virus depuis sa création, voici quelques points de discussion sur ce que nous savons et quelques stratégies pour savoir comment réfuter certains mensonges courants.
Cela dit, avant de vous lancer dans la discussion, nous vous recommandons de vous préparer en vous demandant tout d'abord si la personne avec laquelle vous vous apprêtez à échanger est prête à changer de point de vue, ou à écouter le vôtre.
Nous vous recommandons également de faire preuve de retenue lorsque vous échangez avec une personne qui a des réserves sur les vaccins ; mettez en avant les avantages individuels plutôt qu'une image plus abstraite et générale, et soulignez les méthodes utilisées pour diffuser la désinformation et la façon de les réfuter.
L'un des arguments les plus courants contre les vaccins est de dire qu'ils ne sont pas naturels et que les gens combattent les maladies sans aucune aide depuis des milliers d'années.
De nombreux produits ne sont pas non plus « naturels », mais ils ont contribué à allonger et à améliorer la vie de l'humanité, comme le lait pasteurisé ou l'élevage sélectif.
Cela fait plus de 200 ans que les vaccins existent, et ils nous ont permis d'augmenter globalement l'espérance de vie et de réduire la mortalité infantile. Si nous n'avons jamais entendu parler de maladies telles que la scarlatine ou la variole, c'est grâce aux vaccins.
Qualifié par certains journaux américains de « point de discussion anti-vaccins le plus pernicieux », les opposants à la vaccination affirment qu'aucun des vaccins Covid-19 ne protège totalement les personnes contre l'infection ou la contamination par le virus.
En septembre 2021, l'épidémiologiste Antoine Flahault a déclaré à France 24 que, concernant les résultats du vaccin, les chiffres parlent d'eux-mêmes.
Comme le souligne M. Flahault, les décès liés à la Covid restent faibles dans les pays où le taux de vaccination est élevé, malgré les pics d'infection. En revanche, les endroits où les populations sont moins vaccinées présentent des taux de mortalité beaucoup plus élevés.
« Bien sûr, il peut y avoir des dysfonctionnements et quelques personnes vaccinées peuvent quand même contracter le virus. Il y en a même qui peuvent avoir des complications graves et mourir », prévient M. Flahault. On le voit ici lors d'une conférence de presse, aux côtés du ministre français de la santé, Xavier Bertrand.
Et qu'en est-il des effets secondaires et de la sécurité des vaccins ? Les laboratoires pharmaceutiques travaillent jour et nuit à un rythme effréné... lls ne peuvent évidemment pas être aussi sûrs que d'autres développés dans des circonstances moins pénibles.
En mars 2021, des cas de caillots sanguins liés à des vaccins développés par AstraZeneca et Johnson & Johnson ont été signalés. Cela a renforcé les inquiétudes concernant les effets secondaires. Cependant, il s'agissait de cas plutôt rares et touchant des personnes présentant certaines vulnérabilités.
« Les effets secondaires les plus graves des vaccins de l'histoire ont tous été pris en charge dans les six semaines », a déclaré le Dr Paul Offit, membre du comité consultatif sur les vaccins de la FDA (Agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux). Des mesures immédiates ont été prises pour identifier les personnes vulnérables aux caillots sanguins en raison de leur âge et de leur état de santé.
D'après M. Offit (au milieu sur la photo), les effets secondaires éventuels sont négligeables par rapport à l'immunité de grande portée que procurent les vaccins. « Il peut arriver qu'on ne le détecte pas au départ parce que c'est extrêmement rare. Dans un essai portant sur 44 000 personnes, on ne va donc pas détecter un risque d'un sur un million. »
Un autre argument de discussion habituel concerne plutôt l'éthique, et non la science. Il affirme que le gouvernement ne devrait pas imposer la vaccination à l'ensemble de la population, car il s'agit d'une atteinte à la liberté individuelle.
Pour le docteur Salvador Macip, professeur à l'Université ouverte de Catalogne, en Espagne, il s'agit d'une question communautaire et non d'une affaire de liberté individuelle.
Comme le déclare le Pr Macip dans une directive publiée sur le site web de l'université : « Se faire vacciner concerne la société et les personnes qui nous entourent, c'est donc en partie une question de civisme. »