Aux États-Unis et en Australie, près de la moitié des propriétaires de véhicules électriques envisagent de repasser à l'essence
Selon l'étude "2024 Mobility Consumer Pulse" du cabinet international de conseil en stratégie McKinsey & Co, près de la moitié des Américains et des Australiens qui sont passés aux véhicules électriques envisagent désormais de revenir à l'essence.
D'après l'étude, 45 % des Américains ont exprimé un désenchantement important, tandis que 49 % des Australiens envisageraient de recourir à nouveau à l'essence, et ce, en raison du manque d'infrastructures. L'étude a été menée sur une période de trois ans auprès de 30 000 automobilistes du monde entier.
Dans différents pays, le nombre moyen d'automobilistes envisageant de renoncer à la voiture électrique est de 29 %, notamment aux États-Unis, au Brésil, en Chine, en Allemagne, en Norvège, en France, en Italie et en Australie, selon le site web spécialisé dans l'automobile Motor1.com.
Le Japon, l'Italie, la France et la Norvège sont les pays où les propriétaires de véhicules électriques semblent les plus enclins à opter pour la nouvelle technologie, puisque seuls 13 % des automobilistes japonais envisagent de renoncer à leur véhicule électrique, contre 15 % des conducteurs italiens et 18 % des Français et des Norvégiens.
Note positive, 38 % des personnes interrogées qui possèdent une voiture à essence envisagent d'acheter un véhicule électrique ou hybride lors de leur prochain achat. En revanche, 38 % des Brésiliens, 24 % des Allemands et 28 % des Chinois ont déclaré qu'ils renonceraient aux voitures électriques.
La Chine est à l'origine de l'engouement pour les véhicules électriques. Selon le site d'information Bloomberg, les ventes mondiales de véhicules électriques ont augmenté de 35 % entre 2022 et 2023, avec 14 millions d'achats. En septembre 2023, les ventes de véhicules touristiques en Chine étaient composées à 38 % de véhicules électriques.
Il semblerait cependant que les constructeurs automobiles américains revoient leurs objectifs à la baisse en matière de véhicules électriques, et Elon Musk n'est pas très enthousiaste quant aux résultats de Tesla pour 2023, selon le site d'information Bloomberg. En effet, le marché américain des véhicules électriques accuse un retard par rapport à la Chine et à l'Europe.
Aux États-Unis, l'achat d'un véhicule revêt désormais une connotation politique, selon le site d'information Bloomberg. Alors que les États républicains s'en tiennent à des technologies plus traditionnelles, la plupart des véhicules électriques sont achetés dans des États où les démocrates sont en majorité.
L'étude révèle que les principaux obstacles à l'achat d'une voiture électrique sont les suivants : 35 % des personnes interrogées déplorent l'absence d'installations de recharge publiques, 34 % estiment que le coût initial du véhicule est trop élevé et 32 % considèrent que la voiture ne peut pas parcourir les mêmes distances qu'une voiture à essence sans être rechargée.
À mesure que le nombre de véhicules électriques augmente, les points de recharge gagnent en viabilité économique. Le site d'information Bloomberg a rapporté qu'en 2023, 1,4 million de points de charge avaient été installés dans le monde, ce qui porte à croire qu'il y a des raisons d'être optimiste en ce qui concerne ces infrastructures.
Selon une étude du site web spécialisé en technologies propres Clean Technica, aux États-Unis, une très petite proportion (3 %) des véhicules électriques sont vendus à un prix inférieur à 37 000 dollars. En revanche, une proportion beaucoup plus grande (plus de la moitié) des véhicules à essence ou hybrides sont vendus en dessous de ce même prix. Un rapport de la Bank of America a d'ailleurs indiqué que "la croissance de la demande de véhicules électriques a fortement ralenti en 2024, notamment en raison d'un manque d'accessibilité financière".
Le journal australien The Canberra Times a rapporté que 40 % des personnes interrogées dans l'étude de McKinsey & Co ne connaissent pas les aspects pratiques de la technologie des véhicules électriques.
Il semble que le marketing des véhicules électriques nécessite encore du travail, puisque l'analyse du rapport du cabinet de conseil McKinsey par Clean Technica a souligné le fait qu'un nombre important de personnes pensent qu'un véhicule électrique ne peut pas être conduit sous la pluie ou dans une flaque d'eau, probablement par crainte des électrocutions...