Canicules historiques en Inde et au Pakistan : le drame en images
Une vague de chaleur inhabituelle frappe l'Inde et le Pakistan depuis maintenant près deux mois. La population souffre de cette chaleur extrême qui rend la vie insupportable.
L'Inde a connu la température la plus élevée en mars 2022 depuis le début des relevés en 1901, et le Pakistan a atteint des températures jamais vues auparavant en avril.
Lors de la cinquième vague de chaleur en Inde depuis le mois de mars, les températures ont récemment atteint un record de 49,2 ºC à Delhi, la capitale. Selon le département météorologique de l'Inde, quinze États ont été touchés par cette chaleur dévastatrice.
Alors que le département météorologique indique que la température pourrait baisser de 2 à 4 ºC dans certaines régions, de nombreuses régions ne sentiront pas les températures baisser de sitôt.
Au Pakistan, les températures ont atteint un niveau inégalé de 49 °C en avril (inégalé jusqu'à présent), et 30 % de la superficie du pays a été touchée par la chaleur extrême.
Cette canicule n'est pas sans conséquence. Au Pakistan, un glacier a éclaté, provoquant des inondations en aval. Dans le village de Hassanabad, un pont s'est effondré à cause des crues soudaines.
En raison de la perte de récoltes causée par la canicule, l'Inde ne peut plus se permettre d'exporter du blé vers d'autres nations aux prises avec des pénuries alimentaires causées par la guerre en Ukraine.
L'Inde a également vu ses réserves de charbon s'épuiser en raison d'une augmentation de la consommation d'électricité, dans une tentative des citoyens de lutter contre les températures élevées.
En conséquence, le pays est en proie à des coupures de courant importantes, qui affectent la vie de millions de personnes.
La chaleur extrême s'accompagne également de problèmes de santé et, à ce jour, au moins 90 personnes sont mortes en Inde et au Pakistan, selon la BBC. Cependant, les autorités pensent que le nombre de morts est beaucoup plus élevé en raison d'un enregistrement insuffisant des décès.
Selon une étude réalisée par un groupe international de scientifiques et publiée lundi dernier, cette canicule va probablement se poursuivre dans la région.
L'organisme 'World Weather Attribution' a analysé l'historique des données météorologiques. Il affirme que le niveau actuel du réchauffement climatique a multiplié par trente la probabilité de vagues de chaleur comme celle que connaît la région.
Arpita Mondal, climatologue à l'Indian Institute of Technology de Mumbai, et qui a participé à l'étude, affirme que si le réchauffement de la planète atteint 2 °C de plus que les niveaux préindustriels, des vagues de chaleur intenses seraient aussi plus fréquentes. Ainsi, tous les cinq ans, il y aurait une nouvelle canicule.
Toutefois, certains pensent que les résultats de l'étude sont trop prudents. La semaine dernière, le Bureau météorologique du Royaume-Uni a déclaré que les vagues de chaleur provoquées par le changement climatique serait plus susceptibles de se produire tous les trois ans.
Néanmoins, tous les experts s'accordent à dire que le changement climatique est la principale cause de cette canicule dans la région.
Roxy Mathew Koll, climatologue à l'Indian Institute of Tropical Meteorology, a déclaré à la BBC que si "plusieurs facteurs atmosphériques ont conduit à la vague de chaleur actuelle", le réchauffement climatique en est le principal responsable.
M. Koll a déclaré au média : "C'est la cause fondamentale de l'augmentation des vagues de chaleur." Il a également ajouté que d'autres recherches doivent être menées pour "établir un lien entre le changement climatique et d'autres fluctuations météorologiques moins extrêmes."