Élections américaines : quelles conséquences une victoire de Trump aurait-elle sur l’industrie du cinéma ?

À l'approche des élections présidentielles américaines, Hollywood attend avec impatience les résultats qui pourraient affecter complètement l'industrie du divertissement telle qu'on la connaît.

D'une part, les artistes semblent soutenir massivement Kamala Harris, à qui ils témoignent leur soutien en faisant des dons importants et en participant à des rassemblements pour être vus aux côtés de la candidate démocrate.

Ils savent que le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche pourrait les affecter au niveau de leur emploi, mais aussi avoir un impact considérable sur l'État de droit tel que les États-Unis le connaissent aujourd'hui.

Mais il y a aussi les producteurs et les studios, qui investissent des sommes colossales à Hollywood et qui pensent que le retour de Donald Trump signifierait une réduction substantielle des impôts et une révision des lois antitrust actuelles.

En réalité, comme le rapporte Variety, en 2017, Donald Trump a abaissé les taux d'imposition des sociétés de 35 % à 21 % et a déjà déclaré que s'il gagnait à nouveau, il les laisserait à 15 %. Pour remettre les choses dans leur contexte, cette baisse a permis à Disney et Comcast d'économiser 6 milliards de dollars d'impôts (environ 5 milliards d'euros), selon les données de l'Institute on Taxation and Economic Policy.

Le problème est que la politique de Donald Trump avec l'industrie cinématographique pourrait être plus influencée par ses griefs personnels (et passés) que par son idéologie républicaine, et cela pourrait être un handicap pour les studios et les grandes entreprises également.

Sans aller plus loin, le candidat républicain a déjà menacé de retirer les licences de diffusion à CBS et ABC et a également prévu d'enquêter sur Comcast pour la manière dont la chaîne couvre l'actualité russe, comme l'ont rapporté des médias américains tels que le New York Times.

En réalité, en 2017, le ministère de la Justice a poursuivi AT&T pour l'empêcher de prendre le contrôle de Time Warner, ce que beaucoup ont considéré comme des représailles contre CNN pour leur couverture de sa campagne et de ses années de présidence.

Donald Trump ne cache pas ses intentions et, comme le rapporte le New York Times, il a déjà promis de traquer ses "opposants". Par conséquent, tout film ou série qui critiquerait ou ironiserait sur sa figure serait poursuivi. En d'autres termes, le président des États-Unis pourrait utiliser sa position de force pour aller à l'encontre de la liberté d'expression qu'il revendique tant, lorsque cela est dans son intérêt.

L'avocat Schuyler M. Moore a déclaré à Variety qu'il ne serait pas surpris si Donald Trump "demandait aux Républicains d'adopter une loi stipulant que tout ce qui s'oppose au gouvernement est une trahison ou d'essayer d'abroger l'actuelle loi sur la diffamation afin de faciliter les poursuites judiciaires. Cela aurait un effet dissuasif sur la liberté d'expression".

Et puis il y a le marché international. Et Donald Trump, comme l'assure 'Variety', a déjà confirmé un tarif douanier de 10 % sur toutes les importations de 60 % de tout ce qui vient de Chine, dans une mesure similaire à celle qu'il a approuvée en 2018.

Cette décision a manifestement été fatale pour l'industrie cinématographique qui souhaitait étendre ses réseaux au marché chinois en pleine croissance et, pour l'instant, aucune option d'expansion n'a été résolue. De toute évidence, il faudra attendre le 5 novembre pour savoir ce qui attend Hollywood à court et à moyen terme.

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