Censure du gouvernement Barnier : et après ?

Le gouvernement de Michel Barnier censuré
Une alliance de deux blocs
Le socle commun derrière Barnier
Le budget de la Sécurité sociale en cause
Une tentative de 49-3
Une motion du RN sans objet
Une première depuis 1962
Et maintenant ?
Un nouveau Premier ministre
Un autre profil de droite ?
Ou un fidèle du président ?
Aucune garantie de survie
Une ouverture à gauche ?
Une alliance entre le centre et la gauche ?
Un pacte de non-censure
Pas d’obstruction à droite
Vers une démission d’Emmanuel Macron ?
Le gouvernement de Michel Barnier censuré

Mercredi 4 décembre, l’Assemblée nationale française a adopté la motion de censure déposée contre le gouvernement de Michel Barnier. Le texte a été voté par 331 députés, soit 43 de plus que la majorité absolue requise.

Une alliance de deux blocs

Sans majorité au Parlement, l’exécutif dirigé par l’ancien commissaire européen a trouvé une majorité contre lui, car les partis de gauche et l’extrême-droite du Rassemblement national (RN) ont voté ensemble la censure.

Le socle commun derrière Barnier

Emmené par Gabriel Attal et Laurent Wauquiez, les patrons des groupes Renaissance et La Droite républicaine à l’Assemblée, le socle commun qui soutenait le gouvernement a voté contre la censure. Mais il n’a pas su convaincre les députés des autres partis d’en faire autant.

Le budget de la Sécurité sociale en cause

La motion avait été déposée par le parti de gauche La France insoumise (LFI), à l’occasion de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).

Une tentative de 49-3

Michel Barnier avait engagé la responsabilité de son gouvernement en utilisant l’article 49-3 de la Constitution, laissant aux députés le choix entre adopter la loi en l’état ou censurer son gouvernement.

Une motion du RN sans objet

À noter que le RN avait déposé de son côté une seconde motion de censure, devenue sans objet avec l’adoption de celle déposée par LFI.

Une première depuis 1962

Bien que de nombreuses motions de censure aient été présentées depuis, aucune n’avait été votée depuis 1962, au tout début de la Vᵉ République. Le gouvernement de Georges Pompidou en avait alors fait les frais et le général de Gaulle avait dissous l’Assemblée nationale.

Et maintenant ?

De l’avis des observateurs, la chute du gouvernement Barnier constitue un saut dans l’inconnu, dans un contexte d’instabilité politique, de crise économique et internationale, et alors que l’État et la Sécurité sociale n’ont toujours pas de budget pour 2025.

Un nouveau Premier ministre

Le président de la République, Emmanuel Macron, va devoir nommer dans les prochains jours un nouveau Premier ministre, le quatrième depuis le début de l’année et le sixième depuis son élection en 2017.

Un autre profil de droite ?

Plusieurs noms de personnalités de droite ont déjà circulé, comme ceux du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, du maire de Troyes, François Baroin, ou du président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand.

Ou un fidèle du président ?

D’autres noms qui reviennent sont ceux de membres historiques de l’ancienne majorité présidentielle, comme le ministre de la Défense, Sébastien Lecornu, ou le leader du Mouvement démocrate, François Bayrou.

Aucune garantie de survie

Cependant, aucun de ces profils n’aurait plus de garanties de survie politique que Michel Barnier, le bloc central restant minoritaire et les autres partis décidés à ne pas le laisser gouverner seul.

Une ouverture à gauche ?

Première force à l’Assemblée nationale sans non plus disposer de majorité, la gauche pourrait imposer un nouveau Premier ministre issu de ses rangs, comme Lucie Castets, le nom sur lequel l’alliance s’était déjà accordée cet été, ou bien l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve.

Une alliance entre le centre et la gauche ?

À l’image du sénateur vert Yannick Jadot, plusieurs voix à gauche et au centre ont d’ores et déjà proposé une alliance a minima contre le RN pour doter le pays d’un gouvernement plus stable et plus légitime.

Un pacte de non-censure

Cité par France Bleu, le député socialiste Philippe Brun a plaidé pour un gouvernement de « centre-gauche » reposant sur un « accord de non-censure avec le bloc central » et de nécessaires « compromis ».

Pas d’obstruction à droite

De son côté, Laurent Wauquiez a déclaré sur France 2 que son groupe « ne fera pas tomber un gouvernement », mais que sa « participation à un gouvernement ne sera pas automatique ». Le député LR a refusé ce qu’il nomme la « stratégie du pire ».

Vers une démission d’Emmanuel Macron ?

Il sera toutefois difficile de trouver un gouvernement assez consensuel pour pouvoir durer. En cas d’instabilité gouvernementale chronique, l’hypothèse d’une démission d’Emmanuel Macron et d’élections présidentielles anticipées fait son chemin dans l’opinion.

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