Ces dirigeants politiques qui gèrent leur pays de père en fils
Ce n’est pas sans remous que “Bonbong” est devenu le nouveau président des Philippines. “Bonbong” est en réalité le surnom de Ferdinand Marcos Jr., fils unique du dictateur Ferdinand Marcos, qui régna sur le pays de 1965 à 1986.
De nos jours, le clan Marcos n'est cependant pas la seule dynastie politique qui fait de la gouvernance une affaire de famille.
Photo : Ferdinand Marcos et son fils en 1986, peu de temps avant sa destitution.
L'histoire de l’Amérique latine regorge de dictateurs et despotes, et parmi eux, l’un des plus infâmes qui soit : le dictateur du Nicaragua, Anastasio Somoza, qui arrive au pouvoir en 1937. Il a fait trembler l’Amérique centrale jusqu’a son assassinat en 1956.
Le règne de la dynastie des Somoza ne prend fin qu’en 1980, lorsque Anastasio Somoza Debayle, qui, évincé du pouvoir et contraint à l'exil en 1979, meurt assassiné au Paraguay. Cette dynastie a régné en personne, ou par le biais de présidents fantoches, avec le soutien des États-Unis.
Toutes les familles politiques de la région ne sont pas à mettre dans le même panier. Misael Pastrana, président de Colombie entre 1970 et 1974 et son fils Andrés Pastrana, qui fut président entre 1998 et 2002 en sont un bon exemple.
Bien évidemment, l'Amérique latine n’a pas le monopole des dynasties politiques, bien au contraire. La Corée du Nord, elle, est gouvernée par la famille Kim depuis sa création, en 1948.
Le fondateur de la dynastie et du pays est Kim Il-sung, qui a fait de la Corée du Nord un état Communiste, régnant d’une poigne de fer sur son peuple jusqu'à sa mort en 1994.
L’aîné de la famille Kim mort, ce fut à son fils de reprendre le flambeau. Kim Jong-il deviendra le nouveau chef du pays, et se fera connaître pour son excentricité, jusqu'à son trépas, en 2011.
Combien de générations de dictateurs se succéderont avant que le gouvernement n’avoue que le pays est gouverné par une monarchie ? En 2011, Kim Jong-un revêt donc les habits de Chef Suprême de la Corée du Nord.
La Syrie est un pays du monde arabe. Hafez al-Assad en deviendra le chef en 1970, fondant un culte dédié à sa personne, jusqu'à sa mort en 2000.
Depuis lors, c’est son fils, Bashar al-Assad qui gouverne le pays, en tant que président de Syrie. Et même de nombreuses années de guerre civile et un exode massif ne semblent pas décider la famille à quitter le palais présidentiel.
Soulignons tout de même que toutes les lignées de président ne sont pas autoritaires. La preuve, lors des élections présidentielles des États-Unis en 1988, c’est George Bush qui fut démocratiquement élu. Si le père ne fait qu’un mandat, son fils, George Walker Bush, lui, en fera deux, en 2000 et 2004.
Cependant, l’arbitrage de la cour suprême en faveur de Bush et le recomptage des voix en Floride lors de l'élection présidentielle de l’an 2000 fait toujours débat dans le pays.
Mais saviez-vous que les Bush ne sont pas les premiers dans le pays de l’oncle Sam à compter deux présidents dans la famille ? En 1797, John Adams devient le second président des États-Unis d'Amérique. Son fils, John Quincy Adams (sur la photo) en deviendra le sixième en 1825.
Dans la plupart des monarchies constitutionnelles, le chef du gouvernement est le premier ministre. Et le Canada, dont le souverain est la reine d’Angleterre, en est un bon exemple.
Et c’est Pierre Trudeau qui occupera le poste, de 1968 à 1979, et ce pendant 9 ans. Il rempilera même pour un second mandat, de 1980 à 1984, pendant 4 ans cette fois-ci. Car au Canada, contrairement à la plupart des pays, le premier ministre n’a pas de durée de mandat fixe.
En 2015, Justin Trudeau reprend le flambeau, marchant dans les pas de son père, à la tête du gouvernement du Canada.
C’est en 1947 que Śrī Pandit Jawāharlāl Nehru prendra la tête d’une Inde fraîchement indépendante, et en sera le tout premier Premier ministre, et ce jusqu'à sa mort en 1964. Il est également le père de la deuxième femme au monde à la tête d'un gouvernement, Indira Priyadarshini Gandhi.
Indira Priyadarshini Gandhi deviendra à son tour premier ministre de l'Inde, de 1966 à 1977, et de 1980 à 1984. Elle sera nommée “Femme du millénaire” à titre posthume lors d’un sondage de la BBC en 1999.
À titre posthume, car son mandat prendra brutalement fin en 1984, lorsqu’elle sera assassinée par ses deux gardes du corps. C’est son fils, Rajiv Gandhi qui lui succédera en tant que premier ministre en 1984, jusqu’à sa démission en 1989. Il sera lui aussi assassiné deux ans plus tard.