De nouveaux soupçons de fraude fiscale contre Donald Trump, éléments concrets à l'appui
Le 26 janvier dernier, la contrôleuse spéciale nommée par le juge suprême de Manhattan, Arthur Engoron, pour superviser les affaires de Donald Trump, a indiqué dans une lettre à Engoron que les informations financières communiquées par l'ancien président américain étaient problématiques.
La juge Barbara Jones a été chargée de surveiller la Trump Organization et d'inspecter les ramifications de l'empire commercial de l'ancien chef d'État. Dans son dernier rapport, elle indique avoir "identifié certaines lacunes dans les informations financières", selon sa lettre au juge Engoron.
Les lacunes constatées par la juge Jones comprenaient notamment "des informations incomplètes, présentant les résultats de manière incohérente et/ou contenant des erreurs". Mais les problèmes de Donald Trump ne s'arrêtent pas là.
Une note au milieu de la lettre révèle que Trump prétendait avoir une énorme dette envers lui-même. Une dette qui n'existait pas et qui n'a peut-être jamais existé, selon le 'Daily Beast'. Que savons-nous à ce sujet ?
Selon les informations de 'Business Insider', citées dans la lettre de la juge Jones, Trump pourrait avoir échappé à l'impôt sur 48 millions de dollars de revenus. Une somme qu'il affirme depuis des années être une dette envers l'une de ses sociétés.
"Lorsque j'ai posé des questions sur ce prêt, j'ai été informée qu'il n'y avait pas d'accord qui le documentait, mais qu'il s'agissait d'un prêt censé être entre Donald Trump à titre individuel et Chicago Unit Acquisition, pour un montant de 48 millions de dollars", a écrit la magistrate.
"Toutefois, lors de discussions récentes avec la Trump Organization, celle-ci a indiqué qu'elle avait déclaré ce prêt comme inexistant — et qu'il serait donc supprimé de tout formulaire soumis à l'Office of Government Ethics (OGE) ainsi que des versions ultérieures des [états financiers de l'entreprise]", a ajouté Barbara Jones.
Roger Sollenberger, du 'Daily Beast', a noté que si les découvertes de la juge Jones sont avérées, cela signifierait que la Trump Organization "a admis sur le principe" que l'ensemble des déclarations financières déposées par Trump auprès du gouvernement fédéral faisaient état d'une dette fictive.
Alan Garten, le conseiller juridique en chef de la Trump Organization, a contesté l'affirmation de la juge Jones et a déclaré au 'Daily Beast' que les commentaires de la contrôleuse adressés au juge Engoron au sujet de ce prêt étaient inexacts.
Garten a indiqué que la question de ce prêt de plusieurs millions de dollars était "l'une des nombreuses inexactitudes contenues dans la lettre de la contrôleuse". Il a ajouté que ce point serait soulevé devant les tribunaux. L'avocat de Donald Trump, Clifford Robert, a lui aussi affirmé que les conclusions de la juge Jones étaient erronées.
"Le fait que la contrôleuse cherche aujourd'hui à perpétuer cette folie dépasse l'entendement", a écrit Clifford Robert dans son dossier judiciaire, selon 'The Daily Beast'. "Les entités Trump n'ont jamais déclaré que le prêt n'existait pas".
Robert a déclaré que la Trump Organization avait envoyé une copie d'un mémorandum interne de l'entreprise indiquant que celle-ci n'avait alors "aucun passif ou obligation en suspens" pour le prêt. Il s'en est ensuite pris directement à la juge Jones.
"L'interprétation délibérément erronée de la contrôleuse jette un doute supplémentaire sur sa compétence et sur sa sincérité", poursuit Robert. "Il s'agit là d'un nouveau non-sujet et d'une nouvelle inexactitude matérielle de sa part, qui ne justifient aucunement la poursuite du contrôle".
L'avocat de Donald Trump a également accusé Barbara Jones de chercher "désespérément" à "justifier de continuer à percevoir des millions de dollars d'honoraires". Il a noté dans sa déclaration qu'elle avait reçu 2,6 millions de dollars pour sa mission de contrôleuse indépendante dans l'affaire Trump.
'The Daily Beast' rappelle que ce mystérieux prêt accordé par Trump à lui-même avait déjà fait la une des journaux dans le passé. L'ancien président l'avait évoqué lors d'une interview accordée au 'New York Times' en 2016, en expliquant la situation de manière très simple.
"Nous ne lui attribuons aucune valeur parce que nous nous en moquons", avait expliqué Trump à l'époque. "J'ai l'hypothèque. C'est tout ce qu'il y a. C'est très simple. Je suis la banque". Toutefois, ses actes pourraient maintenant avoir des conséquences bien réelles.