Des scientifiques auraient-ils percé le secret de l'immortalité grâce à une méduse ?
Le secret de l'immortalité et la clé qui permettra d'arrêter le vieillissement hantent les humains depuis la nuit des temps. Une découverte scientifique va peut-être changer le cours des choses, et ce, grâce à une méduse. En effet, il existe une espèce en particulier (la Turritopsis dohrnii), qui possède une caractéristique hors du commun : elle pourrait se régénérer indéfiniment. Serait-il donc possible d'appliquer ce processus à l'homme et prolonger ainsi son espérance de vie ? À vous de le découvrir !
Photo : Dr. Karen J. Osborn, Wikimedia Commons
Un groupe de scientifiques espagnols vient de publier une étude où ils expliquent la manière dont ils ont réussi à décrypter le code génétique de la ''méduse immortelle''. Cette créature remarquable peut revenir à un état plus jeune après avoir atteint la maturité. Concrètement, cela signifie que les gènes identifiés pourraient être pertinents pour combattre le vieillissement humain, et pourraient, à terme, inspirer la médecine régénérative.
Maria Pascual-Torner, Victor Quesada et leurs confrères de l'université d'Oviedo ont publié une étude sur le sujet dans la revue scientifique 'Proceedings of the National Academy of Sciences'.
Le groupe a réussi à cartographier la séquence génétique de la Turritopsis dohrnii, la seule méduse connue jusqu'à ce jour pour redevenir une larve après s'être reproduite.
Photo : Bachware, Wikimedia Commons
À première vue, la méduse Turritopsis dohrnii semble similaire à d'autres espèces, car elle a également un cycle de vie en deux parties, mais pourtant elle n'est pas tout à fait identique...
Toutes les méduses commencent leur vie sous la forme de larves. Celles-ci dérivent ensuite pour aller se fixer dans les fonds marins. Puis, elles se transforment en polypes semblables à des germes.
Photo : Zina Deretsky, National Science Foundation, Wikimedia Commons
Peu à peu, ces petits animaux gélatineux des grandes profondeurs se clonent pour former de nombreuses colonies sédentaires. Elles finissent ensuite par se détacher et peuvent 'nager' jusqu'à nos côtes.
Pour de nombreuses méduses, une fois qu'elles se détachent d'elles-mêmes, elles n'en n'ont plus pour longtemps à vivre.
Les scientifiques de l'université d'Oviedo soulignent que si plusieurs espèces de méduses peuvent, en partie, inverser le processus de vieillissement jusqu'au stade larvaire, la majorité d'entre elles perdent cette capacité dès qu'elles sont en mesure de se reproduire.
Cette espèce est unique en son genre, ce qui lui vaut le surnom de "méduse immortelle".
Si l'environnement devient trop rude ou si cette méduse se blesse, celle-ci peut liquéfier son corps en un kyste amorphe, pour se rattacher à nouveau au fond de la mer et redevenir un polype puis se retransformer, et ainsi de suite.
Le magazine 'New Scientist' et la communauté scientifique sont surpris de constater que la Turritopsis dohrnii "peut recommencer le cycle indéfiniment pour 'déjouer' la vieillesse".
Les scientifiques espagnols ont étudié comment la Turritopsis dohrnii différait de sa cousine la plus proche : la Turritopsis rubra (en photo). Ils ont ensuite comparé leurs séquences génétiques.
Photo : Tony Wills, Wikimedia Commons
Les auteurs de l'étude ont découvert que la Turritopsis dohrnii est plus à même de copier et de réparer son ADN en raison de variations dans son génome.
Photo : Capture d'écran, YouTube, Animal Educate
Les scientifiques ont également découvert que la Turritopsis dohrnii possédait deux fois plus de gènes associés à la réparation et à la protection de l'ADN.
Photo : Warren Umoh / Unsplash
De plus, la Turritopsis dohrnii préserve mieux ses télomères (les extrémités des chromosomes) que ses congénères. Chez les humains et autres espèces, ces régions hautement répétitives ont tendance à raccourcir avec l'âge.
Photo : Capture d'écran YouTube, Real Science
Au cours de l'étude, les scientifiques ont déterminé la manière exacte dont la Turritopsis dohrnii parvenait à se transformer en polype et ont réussi à identifier les gènes actifs au cours de la métamorphose inverse.
Ils ont découvert que cette espèce en particulier "éteignait" ou réduisait au silence des gènes de développement afin de pouvoir revenir à son état plus primitif tout en réactivant les cellules en développement.
La responsable de l'étude, Maria Pascual-Torner, affirme que la combinaison de ces deux altérations génétiques protège la ''méduse immortelle'' des ravages du temps qui passe.
Photo : Capture d'écran YouTube, Real Science
Si cette découverte semble fascinante, les scientifiques sont encore loin de trouver la recette miracle qui nous empêchera de vieillir.
Toutefois, comme le soulignent les auteurs de cet article scientifique, l'identification de ces gènes pourrait être utile en médecine chez l'homme.
Cette découverte pourrait très certainement contribuer au développement de la médecine ou aider les professionnels de la santé à mieux comprendre les maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson et autres démences).
Maria Pascual-Torner a déclaré : "Naturellement, la prochaine étape consistera à explorer ces variantes génétiques sur les souris et les hommes."