Des virus dangereux trouvés en Chine : une prochaine pandémie est-elle possible ?
Une étude récente a révélé la présence de dizaines de virus potentiellement dangereux dans les élevages d'animaux à fourrure chinois, ce qui suscite l'inquiétude quant au risque d'une nouvelle pandémie. Selon Newsweek, les chercheurs ont analysé des échantillons prélevés sur 461 animaux, dont 412 provenaient de fermes à fourrure chinoises. Au total, 125 espèces de virus ont été identifiées, dont 39 ont été classées comme « à haut risque ».
Edward Holmes, virologue spécialiste du Covid-19, a averti que l'industrie mondiale de l'élevage de mammifères à fourrure pourrait être l'une des voies les plus probables pour l'émergence d'une nouvelle pandémie. À la suite de la crise du Covid-19, les scientifiques ont mis en garde contre le risque que ces animaux facilitent la transmission de virus à partir de la nature, augmentant ainsi la probabilité de nouvelles épidémies, selon le Daily Mail.
La recherche, publiée dans Nature, a porté sur des fermes situées dans les principales provinces chinoises productrices de fourrure, à savoir Hebei, Shandong, Heilongjiang et Liaoning. Des tissus d'animaux tels que des visons, des renards roux et des chiens viverrins, provenant d'élevages et d'environnements sauvages, ont été analysés.
Sur les 125 virus identifiés, 36 étaient inconnus auparavant. Les 39 virus classés « à haut risque » sont susceptibles de se transmettre d'une espèce à l'autre, y compris à l'homme. Les virus découverts comprennent des coronavirus et des virus de la grippe A, indique Newsweek.
John Pettersson, de l'université d'Uppsala en Suède, coauteur de l'étude, a déclaré à Newsweek que « l'un des aspects essentiels de l'identification des virus est la détection de ceux qui ont le répertoire d'hôtes le plus large », c'est-à-dire la capacité de certains virus à infecter plusieurs espèces animales. « Dans notre cas, nous suggérons que les virus présents dans deux ordres taxonomiques ou plus pourraient présenter un risque pour la santé animale et humaine », a-t-il ajouté.
Les chiens viverrins (photo) ont été identifiés comme porteurs du plus grand nombre de virus à haut risque, avec 10 espèces trouvées. En outre, les cochons d'Inde, les lapins et les renards arctiques ont également été identifiés comme des hôtes potentiellement dangereux.
L'une des découvertes les plus inquiétantes est celle du coronavirus HKU5, transmis par les chauves-souris, qui a été trouvé chez des visons morts de pneumonie. Cette découverte met en évidence le risque de transmission entre espèces et la menace potentielle pour l'homme.
Les fermes d'élevage d'animaux à fourrure maintiennent souvent les animaux dans des conditions de surpopulation et avec des contrôles sanitaires insuffisants, ce qui favorise la propagation des maladies et le risque de mutations virales et de transmission entre espèces.
L'étude note que la pandémie de COVID-19, dont l'origine exacte n'a pas encore été déterminée, est probablement née d'un contact entre des animaux sauvages et des espèces intermédiaires sur les marchés chinois. Par ailleurs, en 2002, un coronavirus transmis par des chiens viverrins a causé près de 800 décès.
Parmi les virus identifiés, 11 sont zoonotiques (déjà observés chez l'homme) et 15 sont inter-organismes (observés dans au moins deux ordres de mammifères, mais pas chez l'homme). Cela souligne le potentiel de ces virus à provoquer des maladies chez l'homme, explique Heraldo dans un article.
Des travaux de recherche mettent en évidence les risques liés à l'élevage d'animaux pour l'industrie de la mode. Les fermes à fourrure, qui élèvent des animaux tels que les visons et les renards pour leur fourrure, pourraient être des foyers de pandémies futures.
L'étude mentionne l'apparition récente du virus H5N1 de la grippe A chez les visons d'élevage européens. Ces incidents ont conduit à des abattages massifs dans des pays tels que le Danemark et l'Espagne, soulignant la vulnérabilité de ces élevages aux maladies infectieuses.
Les chercheurs recommandent d'intensifier la surveillance de ces animaux afin de détecter les voies possibles de transmission virale entre les espèces, y compris la surveillance des virus susceptibles d'infecter le bétail et l'homme.
La présence de virus à haut risque dans les élevages d'animaux à fourrure constitue une grave menace pour la santé publique mondiale. Les épidémiologistes mettent en garde contre la mutation de ces virus qui pourraient infecter l'homme.
Certains experts, comme le virologue Edward Holmes, préconisent la fermeture de tous les élevages d'animaux à fourrure en raison du risque viral élevé qu'ils représentent.
Pour prévenir les pandémies futures, il faut réformer les conditions dans les élevages d'animaux à fourrure et les marchés d'animaux vivants. Toutefois, les obstacles économiques et culturels compliquent la tâche, en particulier dans les pays où ces pratiques sont profondément enracinées.
La découverte de ces virus à haut risque exige une réponse internationale coordonnée. Il est essentiel que les pays collaborent pour mettre en œuvre des mesures efficaces de surveillance et de contrôle dans l'industrie de la fourrure.
Ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives dans l'étude de l'écologie virale dans les environnements d'élevage. Cependant, d'autres études restent nécessaires pour élucider de toute urgence les mécanismes de transmission et de mutation de ces virus.
Les médias soulignent que les résultats de l'étude pourraient conduire à une surveillance et à une réglementation accrues des pratiques de l'industrie de la mode, en particulier dans le secteur de la fourrure.
La recherche souligne l'importance des enseignements tirés de la pandémie de COVID-19. Elle met en évidence la nécessité d'une préparation et d'une vigilance accrues face aux menaces zoonotiques potentielles.
Ces résultats pourraient catalyser des réformes politiques et réglementaires dans le domaine de l'élevage des animaux à fourrure, avec la mise en œuvre éventuelle de normes de biosécurité plus strictes et de contrôles sanitaires plus rigoureux.
La découverte de ces virus à haut risque dans les élevages d'animaux à fourrure chinois est un appel urgent à l'action. Des efforts coordonnés au niveau mondial sont nécessaires pour prévenir de futures pandémies, ce qui pourrait impliquer des changements importants dans l'industrie de la fourrure et dans notre approche de la santé publique.