Devoir de visite : faut-il forcer les pères à voir leurs enfants ?

Une proposition présidentielle
Le devoir d’être parent
Un devoir d’accompagnement
L’intérêt des enfants
Majoritairement chez la mère
Responsabiliser les pères
Un coup de communication ?
Différents cas de figure
Une absence préjudiciable pour l’enfant
Une dissymétrie des droits et des devoirs
Une démarche dangereuse ?
Une responsabilité partagée
Quel parent en cause ?
Des relations conflictuelles
Prévenir plutôt que guérir ?
Une proposition de loi
Des sanctions pénales
Bientôt mis en place ?
Une proposition présidentielle

Le Président de la République française, Emmanuel Macron, a récemment proposé la création d’un « devoir de visite » aux pères séparés ou divorces dont les enfants sont gardés par la mère.

Le devoir d’être parent

« C’est un devoir d’être parent et c’est un devoir qui ne s’arrête pas au moment du divorce ou de la séparation », a déclaré le chef de l’État dans une vidéo publiée par le magazine ‘Elle’.

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Un devoir d’accompagnement

« Je veux qu’on puisse ouvrir ce débat, qui est, au fond, à la fois un débat sur la parentalité et un débat sur l’égalité entre les femmes et les hommes, qui est celui d’instaurer un devoir de visite, un devoir d’accompagnement jusqu’à l’âge adulte, des enfants », a-t-il ajouté.

@ Brittani Burns / Unsplash

L’intérêt des enfants

Emmanuel Macron considère en effet « qu’un enfant qui ne voit jamais son père, c’est un enfant qui se sent abandonné » et « dont le développement affectif et éducatif n’est pas le même ».

@ Victor Chaidez / Unsplash

Majoritairement chez la mère

Selon des données de l’Insee, 86 % des enfants issus de couples séparés vivaient principalement chez leur mère en 2020 (avec un droit de visite et d’hébergement accordé au père), contre 12 % seulement en garde alternée à parité.

@ Alexander Dummer / Unsplash

Responsabiliser les pères

Alors que les débats sur la politique familiale et la natalité occupent le devant de la scène en cette année 2024, cette proposition vise à responsabiliser les pères de famille. Mais serait-elle efficace ?

@ Juliane Liebermann / Unsplash

Un coup de communication ?

Interrogé par ‘La Voix du Nord’, le psychiatre Serge Hefez n’y va pas par quatre chemins : il s’agit selon lui d’une « idée de com’ », qui imposerait « une espèce d’injonction morale dans des situations concrètes qui sont parfois très complexes ».

Différents cas de figure

« Il y a des pères qui se désengagent parce qu’ils n’ont pas envie d’assumer leur paternité, d’autres parce qu’ils sont dans une situation de séparation extrêmement conflictuelle », souligne le spécialiste. Sans oublier ceux qui manquent simplement de moyens matériels.

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Une absence préjudiciable pour l’enfant

Citée par le même journal local, Sarah Margairaz, de l’association Collective des mères isolées, dénonce le préjudice psychologique lié à l’absence du père « pour l’enfant, qui attend (en vain) à la porte ».

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Une dissymétrie des droits et des devoirs

La responsable associative dénonce aussi une « dissymétrie des droits et devoirs » entre les pères, qui peuvent décider à la dernière minute du moment de leur visite, et les mères, dont l’emploi du temps en dépend et qui risquent de lourdes sanctions pénales en cas de non-présentation de l’enfant.

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Une démarche dangereuse ?

Pour l’association Osez le féminisme, il est dangereux de favoriser les visites lorsque le père est violent. Et contreproductif de les imposer à ceux qui ne souhaitent pas s’occuper de leur enfant.

@ Rene Böhmer / Unsplash

Une responsabilité partagée

« La difficulté de l’accès à l’enfant est à la fois de la responsabilité de la mère et du père », souligne Audrey Ringot, vice-présidente de l’association pour la médiation familiale (APMF), citée par ‘La Voix du Nord’.

Quel parent en cause ?

« C’est vrai, des pères ne prennent pas les mesures suffisantes pour rencontrer régulièrement leur enfant, mais il arrive aussi, et dans de nombreuses situations, que les mères empêchent cet accès », précise-t-elle.

@ Xavier Mouton Photographie / Unsplash

Des relations conflictuelles

Selon Audrey Ringot, chaque parent dispose d’une arme en cas de conflit : le non-paiement de la pension alimentaire pour le parent non-gardien (la plupart du temps le père), le refus de présenter l’enfant pour le parent gardien (le plus souvent la mère).

Prévenir plutôt que guérir ?

D’après Serge Hefez, la prévention et l’incitation seraient plus judicieuses que l’introduction de sanctions pour les pères. Le psychiatre rappelle l’existence d’un dispositif d’aide et de médiation, introduit en 1999, mais insuffisamment connu des parents.

Une proposition de loi

L’idée d’un devoir de visite figure en tout cas déjà dans une proposition de loi du député LR Thibault Bazin, qui vise à transformer le « droit de visite et d’hébergement » en un « devoir de visite et d’hébergement de l’enfant » pour le parent non-gardien, comme l’indique ‘Le Monde’.

Des sanctions pénales

Cette initiative parlementaire prévoit une peine d’un an de prison et une amende de 15 000 euros pour les parents qui ne respecteraient pas ce devoir de visite, précise le quotidien du soir.

@ Jochen van Wylick / Unsplash

Bientôt mis en place ?

Le devoir de visite des pères va-t-il bientôt être mis en place en France ? Si tel est le cas, plusieurs années d’expérience seront nécessaires pour savoir si la mesure est efficace ou non.

@ Kelly Sikkema / Unsplash

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