Élections européennes : un aperçu des résultats et du futur Parlement

Les électeurs ont tranché ! Dans les 27 États-membres de l’Union européenne (UE), les citoyens ont élu leurs nouveaux députés européens ce dimanche 9 juin. Un aperçu des résultats en images.

Dans de nombreux pays, les formations de droite et d’extrême-droite ont amélioré leurs scores par rapport à 2019, au détriment des partis de gauche et écologistes.

En France, la liste du Rassemblement national a obtenu plus que le double des voix de la majorité présidentielle. En Allemagne, les partis de la coalition de centre-gauche au pouvoir ont été devancés par les chrétiens-démocrates et par l’extrême-droite de l’Alternative pour l’Allemagne.

Dans d’autres pays, comme en Autriche avec le FPÖ ou aux Pays-Bas avec le PVV de Geert Wilders, l’extrême-droite a progressé et semble s’être banalisée dans de larges franges de l’électorat.

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Pour la politologue Catherine Fieschi, spécialiste des droites radicales européennes, citée par France Info, « il y a une légitimation de ces partis au niveau des électorats nationaux. Ils font partie des paysages politiques nationaux, et cela se traduit au niveau européen. »

« Il y a un ressentiment par rapport aux partis traditionnels. Les partis au pouvoir n'envoient pas de signaux forts vis-à-vis des jeunes », ajoute la spécialiste pour expliquer la montée du vote populiste.

Malgré la droitisation de l’électorat, l’équilibre global au sein du Parlement européen ne paraît pas substantiellement modifié à l’issue du scrutin de 2024. Voici quelle est la situation des différents groupes.

D’après des projections citées par Euronews, la droite du Parti populaire européen (PPE) et de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, reste le premier groupe, avec 184 eurodéputés, soit sept de plus qu’au cours de la mandature précédente.

La gauche modérée du S&D, dont font partie Olaf Scholz et Pedro Sánchez, devrait aussi conserver sa place de deuxième force au Parlement européen, avec 139 élus, soit seulement un de moins qu’avant l’élection.

Malgré une forte érosion par rapport aux élections précédentes (80 sièges contre 102), le groupe Renew Europe, constitué de partis centristes et pro-européens, comme celui d’Emmanuel Macron, se maintient à la troisième place pour les cinq prochaines années.

La droite radicale des Conservateurs et Réformistes européens (CRE), qui compte dans ses rangs Giorgia Meloni et Geert Wilders, connaît de son côté une légère progression, passant de 68 à 73 sièges.

Malgré les nets progrès de ses représentants des deux côtés du Rhin, l’extrême-droite du groupe Identité et Démocratie (ID) a échoué à réaliser une percée significative cette année, perdant même un siège (58 contre 59 auparavant).

Ayant enregistré une débâcle électorale en France comme en Allemagne, le groupe écologiste des Verts perd 20 eurodéputés (52 contre 72) par rapport à son plus haut historique de 2019.

Quant à la gauche radicale et communiste du groupe La Gauche, elle disposera désormais de 36 élus à Strasbourg, contre 37 jusqu’à l’élection du 9 juin.

Quelle majorité sera trouvée pour former la future Commission européenne ? Le trio PPE-S&D-Renew Europe s’était allié pour diriger l’exécutif européen durant la mandature 2019-2024.

Cependant, Ursula von der Leyen avait laissé entendre pendant la campagne européenne qu’elle pourrait intégrer dans son dispositif le groupe CRE. À moins que celui-ci ne préfère s’allier avec ID…

Entre ces deux formations, « le premier point de blocage, cela va être l'attitude vis-à-vis de Poutine, de la Russie », analyse Catherine Fieschi. Par ailleurs, « certains veulent changer l'Europe de l'intérieur vers une alliance des nations, d'autres veulent une destruction de l'UE », ajoute-t-elle.

L’incertitude règne à ce stade, alors que les tractations politiques ont probablement déjà commencé et que les chefs d’États et de gouvernements des pays membres doivent bientôt se réunir pour répartir les « top jobs » de l’UE. Affaire à suivre !

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