Élections législatives en France : les programmes des différents partis sur les questions écologiques
Moins médiatique que les sujets liés à l’économie ou à la sécurité, l’environnement reste l’un des enjeux politiques majeurs en France et dans le monde. Quelles sont les propositions dans ce domaine des partis qui se présentent aux élections législatives anticipées ?
Sans surprise, les différents bords politiques affichent des divergences majeures, tant sur la méthode que sur les objectifs à atteindre. Un résumé en images.
Union des partis de gauche, le Nouveau Front populaire (NFP) milite pour la « planification écologique ». Un moratoire immédiat est prévu sur la construction d’infrastructures autoroutières (comme l’A69 près de Toulouse) et de méga-bassines d’eau.
Le NFP souhaite dans un second temps faire voter une grande loi énergie-climat dont l’objectif serait la neutralité carbone pour la France à l’horizon 2050.
Autre grand sujet lié à la consommation d’énergie et à l’environnement : la rénovation thermique des bâtiments. La gauche souhaite mettre en place une isolation complète, avec une prise en charge publique à 100 % des frais pour les ménages modestes.
Divisés sur la question du nucléaire, les partis de gauche souhaitent dans tous les cas accélérer sur le développement des énergies renouvelables, notamment en faisant de la France un leader européen de l’éolien en mer.
Concernant les sols et la biodiversité, le NFP compte « défendre les zones agricoles, naturelles et les zones humides, doubler et améliorer la protection des aires maritimes protégées, protéger la forêt en garantissant la diversité des essences », indique France 24. L’alliance souhaite aussi remettre en cause certains accords commerciaux pour protéger les agriculteurs français.
La coalition issue de la majorité présidentielle, Ensemble, maintient son objectif de réduction des émissions de CO2 de 55 % en 2030 par rapport à 1990, en visant une baisse supplémentaire de 20 % d’ici à 2027.
Une mesure-clé pour décarboner les transports : la mise à disposition de 100 000 véhicules électriques par an en « leasing social » pour les classes moyennes et populaires.
Par ailleurs, la majorité sortante souhaite mettre en chantier 14 nouveaux réacteurs nucléaires, à la fois dans un but de réduction des émissions de CO2 et d’indépendance énergétique du pays.
Favori des élections législatives, le Rassemblement national (RN) fait campagne contre ce qu’il nomme « l’écologie punitive » qui briderait l’activité économique du pays et le pouvoir d’achat des Français.
Le parti présidé par Jordan Bardella propose ainsi de revenir sur plusieurs mesures déjà adoptées, comme la fin de la vente de voitures thermiques à partir de 2035, la mise en place de zones à faibles émissions (ZFE) dans les grandes villes et les obligations liées au diagnostic de performance énergétique (DPE) des logements.
Le RN entend s’appuyer sur son principe de « préférence nationale » pour protéger l’environnement : relocalisations industrielles, priorité aux entreprises françaises dans les marchés publics et sortie des règles européennes de fixation des prix de l’énergie.
Opposé aux énergies renouvelables, le parti à la flamme souhaite relancer vigoureusement la filière nucléaire française, convertir les centrales à charbon en biomasse et développer d’autres technologies comme l’hydrogène ou la géothermie.
La droite parlementaire des Républicains maintient également sa position favorable au nucléaire, tout en s’opposant à l’interdiction définitive de la vente de véhicules thermiques à partir de 2035.
Sur la question de la biodiversité et des sols, LR n’a pas présenté de plan d’ensemble. Dans sa profession de foi, le parti indique qu’il fera « confiance aux acteurs de terrain pour préserver la biodiversité ».