États-Unis : construction de mur, expulsions... jusqu'où Joe Biden ira-t-il pour stopper l'immigration ?
Le 2 octobre 2023, le gouvernement de Joe Biden a suscité l'inquiétude en annonçant la construction d'un mur frontalier d'environ 32 km dans le sud du Texas.
Cette nouvelle section rompt avec la promesse de campagne du président Biden selon laquelle son gouvernement n'autoriserait pas la construction d'un "autre pied" de mur frontalier.
Photo : Erin Scott
Le mur a également suscité des contradictions directes dans le discours de Joe Biden, qui a déclaré à la presse que le plan ne fonctionnerait pas le jour même de son annonce officielle.
Le président affirme que la nouvelle section du mur vise à respecter la loi, car le Congrès a affecté les fonds nécessaires à sa construction en 2019, sous le gouvernement de Trump.
D'autre part, l'ancien président a revendiqué la victoire dans un message sur Twitter (désormais connu sous le nom de X). Donald Trump a par ailleurs déclaré que Joe Biden devrait s'excuser d'avoir pris autant de temps.
Toutefois, le président Biden affirme que l'autorisation de construire la nouvelle section du mur découle de la nécessité de dépenser les fonds du Congrès, étant donné que ce dernier a refusé de les annuler.
Joe Biden et son secrétaire à la sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, ont déclaré aux médias que la politique du gouvernement n'avait pas changé, et qu'un mur ne résoudrait pas les problèmes liés à la migration.
Toutefois, dans le document publié dans le registre fédéral américain, Alejandro Mayorkas a déclaré "qu'il existe actuellement un besoin aigu et immédiat de construire des barrières physiques" pour empêcher les "entrées illégales".
Cette déclaration explique pourquoi le gouvernement fédéral devrait renoncer aux lois et réglementations, notamment en matière d'environnement, pour accélérer la construction du mur.
C'est pourquoi les principaux détracteurs de la nouvelle section du mur sont des groupes de défense de l'environnement et des migrations qui expriment leur déception à l'égard du gouvernement actuel.
Quelques jours après la controverse sur le mur, le gouvernement de Joe Biden a annoncé qu'elle reprendrait également les expulsions pour les migrants vénézuéliens.
Cette politique est une nouvelle fois en contradiction avec les précédents propos de Joe Biden. Quelques jours plus tôt, le gouvernement avait déclaré que les Vénézuéliens ne pourraient pas retourner dans leur pays en toute sécurité, car ceux qui étaient arrivés avant le 31 juillet bénéficiaient d'un statut de protection supplémentaire.
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Les Vénézuéliens sont devenus le visage de la sinistre crise migratoire à la frontière américaine. En septembre, leur chiffre a augmenté de 63 % par rapport au mois d'août.
L'immigration deviendra probablement l'une des questions cruciales de la prochaine course à la présidence. En tout cas, les patrouilles frontalières ont effectué 5,6 millions de contrôles au cours des deux années écoulées.
Après la fin du titre 42 en mai dernier, qui permettait le blocage et l'expulsion des migrants et demandeurs d'asile qui se présentaient à la frontière sud des États-Unis, le gouvernement de Biden a publié de nouvelles directives encore plus rigides au niveau des postes de contrôle.
Cette politique comprend davantage d'options administratives pour les demandeurs d'asile, telles qu'une application pour smartphone permettant de demander des rendez-vous et de présenter des documents à l'avance, ainsi qu'un système de libération conditionnelle pour les citoyens vénézuéliens, haïtiens, nicaraguayens et cubains.
Cependant, les nouvelles alternatives pour les demandeurs d'asile sont complexes pour la plupart des migrants. En raison de la forte demande, il est presque impossible de trouver un rendez-vous dans l'application, et les demandes de libération conditionnelle peuvent prendre beaucoup de temps.
Les conditions sont devenues plus strictes pour les migrants. Les demandeurs d'asile doivent d'abord demander la protection d'un pays tiers, et ceux qui franchissent la frontière en dehors d'un poste de contrôle peuvent faire l'objet d'une expulsion directe.
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