États-Unis : faut-il avoir peur de l'amibe "mangeuse de cerveau" ?

Un adolescent est décédé après avoir été exposé, fin septembre, à une amibe "mangeuse de cerveau" alors qu’il se baignait dans les eaux chaudes du lac Mead, près de Las Vegas, dans le Nevada, aux États-Unis.

Les responsables ont indiqué dans un communiqué de presse que leur enquête a révélé que l'adolescent avait probablement été exposé à l'amibe ''mangeuse de cerveau'' qui se trouvait dans les eaux chaudes du lac Mead, près du barrage Hoover, environ une semaine avant le début de ses symptômes.

Le 'South Nevada Health District' n'a pas donné beaucoup de détails sur l'affaire, mais a précisé qu'il s'agissait d'un adolescent de moins de 18 ans du comté de Clark au Nevada.

"Mes plus sincères condoléances à la famille de ce jeune homme", a déclaré dans un communiqué le Dr Fermin Leguen, responsable sanitaire dans le district où l'événement a eu lieu.

"Je souhaite également rassurer la population sur le fait que ce type d'infection est un événement extrêmement rare", a poursuivi le Dr Leguen, et ''je sais pertinemment que cela ne changera rien à la douleur éprouvée par la famille et les amis de ce jeune homme en ce moment même".

Le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) a depuis confirmé que l'infection avait été causée par l'amibe unicellulaire Naegleria fowleri, appelée également ''mangeuse de cerveau''.

Il s'agit en réalité d'un micro-organisme invisible à l'œil nu, qui prospère dans les eaux chaudes à une température comprise entre 25 et 46 °C, comme les lacs ou les rivières. À ce jour, il s'agit de la seule amibe de son espèce capable d'infecter les êtres humains.

Mais alors, pourquoi ce nom ? Les gens sont généralement exposés à ce type d'amibe au moment de la baignade. Le micro-organisme pénètre dans les voies nasales et remonte vers le cerveau pour aller détruire les tissus cérébraux. Cette infection dévastatrice est connue sous le nom de méningo-encéphalite amibienne primitive (MEAP) et malheureusement, dans la plupart des cas, l'issue est presque toujours fatale.

Selon les chiffres du CDC, le taux de mortalité des personnes infectées par l'amibe Naegleria fowleri est supérieur à 97 %. Aux États-Unis, seules quatre personnes ont survécu à leur infection entre 1962 et 2021.

Mais pas de panique ! Comme l'a indiqué le Dr Leguen dans son discours, l'infection est extrêmement rare.

Selon les statistiques du CDC, cinq cas d'amibe Naeglari fowleria ont été diagnostiqués entre 2012 et 2021.

Sur les 31 cas signalés pendant cette période, 28 étaient dus à une exposition dans les milieux aquatiques chauds et naturels. Deux autres personnes ont été infectées après avoir consommé de l'eau potable mais contaminée. La dernière 'victime', quant à elle, aurait pu contracter la maladie via une source d'eau tarie qui se trouvait dans son jardin.

Les symptômes se manifestent généralement entre un à douze jours après l'infection.

Au début de l'infection, il est possible d'éprouver des maux de tête, de la fièvre, des nausées et des vomissements. À un stade plus avancé, cela inclut une raideur de la nuque, puis un syndrome confusionnel, qui est caractérisé par une incapacité à prêter attention, une désorientation, une incapacité à penser clairement, entraînant des fluctuations du niveau de vigilance. Les malades peuvent aussi présenter des convulsions, des hallucinations, voire tomber dans le coma.

Après l'apparition des symptômes, l'infection progresse rapidement et entraîne généralement la mort dans les cinq jours. Selon les cas, la maladie sera plus ou moins longue (de 1 à 18 jours).

Il n'existe pas vraiment de test pour détecter l'amibe Naegleria fowleri, mais il est possible de prendre des mesures préventives pour réduire les risques d'infection. Au moment de vous baigner dans des sources d'eau chaude, évitez d'avoir de l'eau dans le nez et ne remuez pas trop les résidus au fond des lacs et des rivières, car ces micro-organismes sont susceptibles de se trouver dans ces sédiments.