Être locataire est-il un facteur de vieillissement et de mauvaise santé ?
Être locataire accélère-t-il le vieillissement ? L’idée peut sembler curieuse à première vue, mais de récents travaux de recherche scientifique vont dans ce sens.
C’est en tout cas ce qu’affirme une étude menée sur 1 420 ménages britanniques, publiée récemment dans le ‘Journal of Epidemiology and Community Health’.
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L’enquête conclut en effet que louer son logement peut nuire à la santé en provoquant des dommages cumulés sur les tissus et les cellules de l’organisme.
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Par rapport aux propriétaires, les locataires souffriraient d’un vieillissement biologique plus rapide. Citées par ‘The Guardian’, les autrices de l’étude ont déclaré que les conditions de logement peuvent « se glisser sous la peau ».
Ainsi, une location dans de mauvaises conditions aurait un effet deux fois plus important sur le vieillissement que l’obésité, mais tout de même deux fois moins élevé que le tabagisme.
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La première explication de ce phénomène est la vétusté de nombreux logements : l’humidité ou le délabrement de l’habitat peut avoir un impact très important sur la santé physique, notamment à cause de la présence de moisissures.
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Une situation causée par le non-respect des normes. Selon une enquête citée par ‘The Guardian’, 23 % des logements loués dans le parc privé au Royaume-Uni ne respectaient pas les standards nationaux pour un logement décent en 2021, contre 10 % des logements sociaux et 13 % des logements occupés par leurs propriétaires.
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Autre facteur de risque pour la santé : la précarité énergétique qui pousse de nombreux ménages à se priver d’énergie, en particulier de chauffage. Une situation qui ne va pas s’améliorer avec la crise énergétique actuelle.
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Dans les pays où les locataires peuvent être expulsés facilement et sans motif, l’angoisse du lendemain peut aussi contribuer à accélérer leur vieillissement.
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Un facteur qui semble confirmé par l’étude, dont les résultats sont très différents chez les locataires de logements sociaux, pour lesquels le risque d’expulsion est beaucoup plus faible.
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Facteur de vieillissement, le mal-logement est aussi une source de mortalité. Selon l’OMS Europe, 130 000 décès seraient liés chaque année à des conditions de logement inadéquates sur l’ensemble du continent.
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Santé publique France note que « les effets de la mauvaise qualité du logement et de sa suroccupation sur la santé mentale, l’anxiété, la dépression, l’agressivité, ont été scientifiquement démontrés. »
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Cependant, l’étude britannique sur le vieillissement est purement observationnelle. Comme l’indique ‘Slate’, « la recherche n'a pas pu déterminer avec certitude la cause du lien entre la location et l'accélération du vieillissement biologique ».
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La véritable causalité pourrait être liée au niveau de vie : les personnes aisées sont plus souvent propriétaires de leur logement, tout en bénéficiant de meilleures conditions de travail et d’un accès aux soins plus favorable.
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Quoi qu’il en soit, les chercheuses estiment qu’il est possible d’inverser la tendance : « la fin des expulsions sans faute, la limitation des augmentations de loyer, ou encore l'amélioration des conditions de location contribuent à réduire les impacts négatifs sur la santé des locataires », indiquent-elles, citées par ‘Slate’.
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Et si les locataires n’étaient pas les seuls concernés par les problèmes de santé et le vieillissement prématuré ? Il reste à faire une étude sur l’impact des coûts élevés et des soucis matériels sur la santé des propriétaires !
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