Guerre en Ukraine : le Sri Lanka demande le rapatriement de ses citoyens engagés illégalement dans l'armée russe

La présence de Sri-Lankais combattant pour la Russie en Ukraine suscite des inquiétudes à Colombo. Le 30 mai dernier, l'ambassadeur de Russie au Sri Lanka, Levan Djagarianaux, et le secrétaire d'État sri-lankais aux Affaires étrangères, Tharaka Balasuriya, ont annoncé en conférence de presse que le gouvernement souhaitait obtenir le rapatriement de ses citoyens partis rejoindre l'armée russe, rapporte l'AFP.

Il y a quelques semaines, le Sri Lanka a ouvert une enquête sur le recrutement illégal de certains de ses citoyens par les forces russes. Selon le ministère des Affaires étrangères, 455 anciens militaires sri-lankais auraient rejoint l'armée de Vladimir Poutine.

Une délégation sri-lankaise devrait se rendre en Russie au cours du mois de juin pour négocier le retour de ses citoyens dans leur pays, et notamment celui des 37 Sri-Lankais qui ont été blessés pendant la guerre.

L'enquête a également permis d'identifier au moins 16 Sri-Lankais tués au combat, ainsi qu'une dizaine de prisonniers de guerre en Ukraine.

Le président du Sri Lanka Ranil Wickremesinghe devrait s'entretenir avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour négocier la remise en liberté de "10 à 12 prisonniers de guerre sri-lankais", a précisé Tharaka Balasuriya.

Pendant la conférence de presse, le secrétaire d'État aux Affaires étrangères a expliqué que de nombreux Sri-Lankais ont été dupés par des recruteurs russes qui leur promettaient des salaires élevés, des terres, ou encore, la possibilité de s'installer en Russie.

La police sri-lankaise aurait arrêté deux généraux à la retraite soupçonnés d'avoir enrôlé illégalement des Sri-Lankais pour le compte de mercenaires russes.

Levan Djagarianaux, l'ambassadeur de la Russie au Sri Lanka, a affirmé pendant la conférence de presse que "beaucoup" de visas russes ont été accordés à des citoyens sri-lankais au cours des derniers mois.

"Si des Sri-Lankais sont menacés et sont dans une situation dangereuse, le devoir du gouvernement […] est de faire en sorte qu’ils soient rapatriés dans des conditions sûres", a souligné Tharaka Balasuriya.

Les Sri-Lankais ne sont pas les seuls à avoir cru aux promesses russes. En février dernier, The Hindu révélait qu'une centaine d'Indiens issus de familles pauvres avaient été recrutés à leur insu par les forces armées russes. Selon les informations du journal indien, leurs passeports leur ont été confisqués à leur arrivée en Russie.

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Par ailleurs, entre "14 000 et 15 000 Népalais"  auraient rejoint les rangs de l'armée russe, selon la chaine de télévision américaine CNN. D'autres soldats "originaires d'Asie, du Moyen-Orient et peut-être d'Afrique" auraient également été enrôlés dans les forces russes, selon Oleg Ignatov, analyste à l'ONG International Crisis Group.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, des dizaines de milliers de soldats russes sont morts au combat. En avril 2024, la BBC a estimé que le nombre de victimes militaires russes en Ukraine avait dépassé la barre des 500 000. Une situation critique qui incite les responsables russes à recruter des étrangers dans les rangs de son armée.

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