Julian Assange, fondateur de Wikileaks, plaide coupable après 12 ans de cavale et rentre libre chez lui
Le lundi 24 juin, le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a accepté de plaider coupable d'un seul crime, à savoir l'obtention et la divulgation illégales de documents relatifs à la sécurité nationale des États-Unis, en échange de sa libération d'une prison britannique, rapporte The Guardian.
Julian Assange, qui, selon CNN, a été immédiatement renvoyé par avion dans son pays natal, l'Australie, comparaîtra devant un juge fédéral à Saipan, la capitale du territoire américain des îles Mariannes du Nord.
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Décrit par le New York Times comme l'un des avant-postes les plus éloignés du système judiciaire américain, cet archipel du Pacifique se trouve à environ 6 000 kilomètres à l'ouest d'Hawaï. Il est également plus proche de l'Australie, pays natal d'Assange, ce qui évite au fondateur de Wikileaks de se retrouver sur le continent américain.
Selon CNN, l'accord conclu par Assange avec le ministère américain de la Justice prendrait en compte les cinq années que le fondateur de Wikileaks a passées dans une prison de haute sécurité au Royaume-Uni et le condamnerait exactement à la même durée. Il pourrait ainsi se rendre en Australie en tant qu'homme libre presque immédiatement.
Cette décision a mis fin à l'une des sagas juridiques les plus folles et les plus controversées de ces dernières décennies. Comme l'écrit le New York Times, tout a commencé en 2006 lorsque Julian Assange a fondé Wikileaks, une plateforme dont l'objectif est d'utiliser l'internet pour aider les lanceurs d'alerte à mettre en lumière des informations cachées.
Le Guardian écrit que Wikileaks est devenu célèbre dans le monde entier en 2010, lorsque Chelsea Manning, ancienne analyste du renseignement de l'armée américaine, a divulgué un lot de documents, dont une vidéo de 2007 d'une attaque d'hélicoptères Apache à Bagdad qui a entraîné la mort de deux journalistes de l'agence Reuters.
Le gouvernement américain, alors sous l'administration Obama, a lancé une enquête criminelle qui a abouti à la condamnation de Manning pour avoir diffusé les vidéos, bien que sa peine ait été commuée par la suite.
En 2010 également, la Suède lance un mandat d'arrêt contre Assange. Le Guardian souligne qu'en 2012, alors qu'il se trouve en Grande-Bretagne, Assange perd son appel devant le tribunal suédois, viole sa liberté sous caution et demande l'asile à l'ambassade de l'Équateur à Londres.
CNN écrit que Julian Assange a affirmé que les accusations portées contre lui étaient motivées par des considérations politiques et qu'un transfert violerait la Convention européenne des droits de l'homme.
Assange n'a pas non plus perdu son temps alors qu'il est réfugié dans l'ambassade. Le New York Times écrit qu'au plus fort de l'élection présidentielle de 2016 entre Hillary Clinton et Donald Trump, Wikileaks a publié des documents fuités du parti démocrate.
En 2019, le nouveau gouvernement équatorien autorise la police métropolitaine à pénétrer dans l'ambassade et à arrêter Julian Assange pour "refus de se rendre au tribunal". La même année, souligne la BBC, la Suède abandonne les poursuites à son encontre.
Une longue bataille juridique s'en est suivie entre Assange et la justice américaine, Washington essayant (en vain) d'extrader le fondateur de Wikileaks.
La saga judiciaire d'Assange touche à sa fin, le fondateur de Wikileaks ayant plaidé coupable d'avoir enfreint la loi américaine sur l'espionnage (Espionage Act). Comme il a déjà purgé les cinq années de sa peine dans une prison britannique, Julian Assange sera libre pour la première fois depuis de nombreuses années.