La Floride, État maudit ou facteur-clé des élections présidentielles américaines ?

Le Sunshine State
Facteur-clé ou malédiction ?
Ron DeSantis officiellement candidat
L’alternative aux MAGA ?
Le retour du trumpisme
Un outsider déjà battu ?
Soutenu par Elon Musk
DeSaster
Un potentiel électoral discutable
Aucun président issu de Floride dans l’histoire
Ni même de candidat
Une comparaison défavorable avec le Texas
Et avec la Californie
Même Hawaï fait mieux
Plusieurs tentatives
Un lieu d’évasion
Le seul absent du top 10
Un « swing state »
Une longue hégémonie démocrate
Un renouveau républicain depuis les années 1960
L’État qui se trompe rarement
Le chaos de l’élection de 2000
Un facteur-clé ?
Le Sunshine State

Connue pour ses plages ensoleillées et ses décors de carte postale, la Floride, souvent surnommée le « Sunshine State », pourrait de nouveau jouer un rôle particulier lors de l’élection présidentielle américaine de 2024.

Facteur-clé ou malédiction ?

Dans le passé, cet État est fréquemment apparu comme un facteur-clé des scrutins nationaux. Mais il semble aussi frappé d’une malédiction. On vous explique tout.

Ron DeSantis officiellement candidat

La Floride a de nouveau fait parler d’elle à travers l’investiture du candidat républicain pour l’élection de l’an prochain. Gouverneur de l’État, le très conservateur Ron DeSantis s’est lancé officiellement dans la course.

L’alternative aux MAGA ?

Face au fiasco des candidats « MAGA » (de « Make America Great Again », littéralement « Rendre sa grandeur à l'Amérique ») soutenus par Donald Trump aux élections de mi-mandat de 2022, DeSantis a tenté de se présenter comme l’alternative à l’ancien président.

Le retour du trumpisme

Mais Trump, lui-même installé en Floride depuis plusieurs années, n’a pas dit son dernier mot et les derniers sondages le donnent désormais favori pour représenter un Parti républicain très droitisé en 2024.

Un outsider déjà battu ?

Avec environ 20% des intentions de vote à la primaire du parti contre 50% pour Trump, DeSantis peine à s’imposer comme la relève qui permettrait de tourner la page du trumpisme. Est-il déjà battu dans la conquête de l’opinion républicaine ?

Soutenu par Elon Musk

Le gouverneur du Sunshine State a annoncé sa candidature dans un « Space » sur Twitter en compagnie de son soutien Elon Musk, qui a racheté ce réseau social l’an dernier.

DeSaster

Mais une série de bugs pendant l’annonce a suscité les moqueries, valant à DeSantis le surnom de « DeSaster » - contraction de son nom et du mot « désastre » en anglais.

Un potentiel électoral discutable

Selon ‘Slate’, son « incapacité à déployer un programme allant plus loin que la dénonciation du "wokisme" et des politiques sanitaires durant la pandémie » en fait un candidat au potentiel électoral discutable.

Aucun président issu de Floride dans l’histoire

Au-delà de ses propres faiblesses, DeSantis semble lui aussi atteint par une malédiction qui frappe la Floride : aucun homme politique issu de cet État n’a jamais été élu président des États-Unis dans l’histoire.

Ni même de candidat

Pire : le Sunshine State n’a jamais réussi à imposer de candidat en près de deux siècles de présence au sein des États-Unis - ni chez les Démocrates ni chez les Républicains.

Une comparaison défavorable avec le Texas

En comparaison, le Texas, qui a rejoint l’Union 9 mois après la Floride, a déjà envoyé 3 représentants à la Maison Blanche – et même 4 en comptant Dwight Eisenhower, natif de l’État.

Et avec la Californie

État le plus peuplé du pays, la Californie a eu deux présidents issus de son territoire : Herbert Hoover et Ronald Reagan.

Même Hawaï fait mieux

Même Hawaï, qui ne fait partie des États-Unis que depuis 1959, a fait mieux avec l’élection de Barack Obama en 2008.

Plusieurs tentatives

Plusieurs tentatives ont pourtant eu lieu. En 2016, le gouverneur de l’État Jeb Bush (fils et frère des deux anciens présidents) ainsi que Marco Rubio (sur la photo) ont tous les deux tenté leur chance à la primaire républicaine, avant d’être balayés par Donald Trump.

Un lieu d’évasion

Selon ‘Politico’, la Floride souffre également d’être « avant tout un lieu où l'on va pour s'évader, jouer. » « Ce manque de sérieux, qu'on le veuille ou non, colle à la peau des politiciens locaux, qui n'obtiennent pas le même respect que ceux des États dont les identités sont construites autour d'industries plus traditionnelles. »

Le seul absent du top 10

Le bilan est en tout cas sans appel : troisième État américain le plus peuplé après la Californie et le Texas, la Floride est le seul du top 10 à n’avoir jamais été représenté au sommet de l’État fédéral, comme l’a noté ‘Politico’.

Un « swing state »

Mais pour qui votent les habitants de Floride ? Cet État fait partie des « swing states », ceux qui ne sont pas toujours dominés par le même parti et qui ont par conséquent une influence déterminante lors des élections nationales.

Une longue hégémonie démocrate

Pendant la seconde moitié du XIXe et la première moitié du XXe siècle, la Floride a été majoritairement démocrate, ne votant qu’une seule fois pour le candidat républicain à la présidentielle (Herbert Hoover en 1928).

Un renouveau républicain depuis les années 1960

Mais la situation a évolué depuis : lors des élections présidentielles qui ont eu lieu entre 1960 et 2020, les électeurs ont préféré le candidat républicain à 11 reprises, contre 5 pour le candidat démocrate.

L’État qui se trompe rarement

Sur la même période, la Floride a aussi eu la particularité de rarement se tromper : le candidat qui y arrive en tête a toujours été élu au niveau national – à part en 1960, en 1992 et en 2020.

Le chaos de l’élection de 2000

Le Sunshine State a également fait parler de lui en 2000. L’écart de voix très faible entre le Démocrate Al Gore et le Républicain George W. Bush a conduit à des recomptages et à une décision de justice favorable à ce dernier.

Un facteur-clé ?

À l’issue de cet imbroglio électoral, la Floride a donc été le facteur-clé dans l’élection de Bush fils. Sera-t-elle de nouveau un État déterminant au résultat fiable en 2024, ou la malédiction va-t-elle continuer de frapper ?

Et aussi