La France s'attaque à la "fast fashion" et le monde entier suit le mouvement
Le Parlement français a approuvé une série de mesures visant à rendre la "fast fashion" moins attrayante pour les consommateurs. La France devient ainsi le premier pays au monde à réglementer ce phénomène de mode éphémère.
Une taxe environnementale a été introduite pour les produits de ce segment de l'industrie vestimentaire. Une interdiction de la publicité pour les textiles bon marché fait également partie des mesures prises par les parlementaires.
Ces mesures visent également à préserver les entreprises de confection locales qui ont fait faillite en raison du trop-plein de vêtements étrangers bon marché.
Mais il s’agit avant tout de mesures d’ordre environnementales cherchant à atténuer les effets contaminants de la "fast fashion" en France.
Ce segment de l'industrie textile est l'un des plus polluants, comme le soulignent différents rapports sur les conséquences environnementales de la "fast fashion".
10 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) annuelles mondiales proviennent de l'industrie de la mode, indique le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat des Nations unies (GIEC).
Chaque année, le secteur de la mode utilise environ 1,5 trillion de litres d'eau, selon le journal britannique The Guardian. Il s'agit donc d'un problème bien plus important que les émissions de gaz à effet de serre.
De plus, les décharges du monde entier sont encombrées de déchets de tissus et de vêtements dont la durée de vie est très courte. Et qui plus est, les produits chimiques utilisés dans la production des textiles polluent l'eau.
Mais l'élaboration de mesures législatives visant à réduire la consommation de "fast fashion" et à la rendre moins attrayante pour les consommateurs n'est pas un phénomène purement français.
En effet, les États-Unis ont adopté la loi "FABRIC" (Fashioning Accountability and Building Real Institutional Change), la première loi fédérale sur la mode de l'histoire du pays, selon Greenly, une start-up qui aide les particuliers et les entreprises à se rendre compte de leur empreinte carbone au quotidien.
Cette loi américaine a pour but de protéger les employés de l'industrie textile en réglementant les horaires et les salaires, et en imposant des amendes en cas d'infraction au droit du travail. Mais le projet de loi est encore loin du bureau ovale.
Par ailleurs, les entreprises qui rapatrient leur production aux États-Unis au lieu de produire à l'étranger et d'importer ensuite leurs produits textiles bénéficieront d'une réduction d'impôt de 30 %, prévoit le projet de loi
Cette mesure représente un énorme avantage pour l'environnement. Les besoins en transport seront réduits, ce qui diminuera les émissions de CO2 de ces industries, selon Greenly. À condition toutefois que les entreprises décident de rapatrier leur production aux États-Unis.
Aider les consommateurs à comprendre les impacts environnementaux et sociaux de la production de vêtements. C'est la mission que s'est donnée l'État de New York en proposant une législation visant à réduire l'attrait de la mode éphémère.
Mais cette loi sur la mode comporte également d'autres dispositions. Le volet transparence permettra au public de demander des comptes aux industries textiles. De plus, les grandes entreprises de mode devront dévoiler leurs chaînes d'approvisionnement à tous les niveaux de production et réduire leur impact sur l'environnement, selon le New York Times.
Photo : Megan Lee / Unsplash
L'Union européenne s'efforce également d'améliorer la transparence des matériaux utilisés par les entreprises de mode et leur durabilité, selon la start-up Greenly, qui cite certaines lois environnementales, notamment la directive européenne sur l'écoconception pour les produits durables.