La guerre aux trottinettes électriques est déclarée à Paris !
Alors que la France est secouée par les grèves, notamment dans les transports, il est utile de pouvoir sauter sur un véhicule partagé, vélo ou trottinette, pour pouvoir se déplacer facilement et rapidement, sans dépendre des services publics.
Pourtant, après plusieurs années de débat, les habitants de Paris seront appelés à se prononcer le 2 avril sur la poursuite de l’utilisation des trottinettes électriques en accès libre dans la capitale.
La maire de la ville, Anne Hidalgo, a annoncé l’organisation d’un référendum local sur le sujet dans un entretien donné au ‘Parisien’ le 14 janvier dernier. Elle fera elle-même campagne en faveur de l’interdiction.
Le référendum intervient dans un contexte de mécontentement d’une partie de la population parisienne vis-à-vis des usages de ce mode de transport. L’adjoint d’Anne Hidalgo aux mobilités et à la voirie, David Belliard (à gauche sur la photo), cité par ‘L’Express’, s’est interrogé de son côté sur le « rapport coût/bénéfices » des trottinettes, et sur leur « coût environnemental ».
Toujours selon cet élu, la mairie de Paris aurait trop de remontées négatives sur les trottinettes, entre l’encombrement créé par les véhicules garés n’importe où et les problèmes de sécurité liés aux nombreux accidents causés par des trottinettes.
Selon les données de la préfecture de police citées par ‘L’Express’, 337 accidents impliquant un « engin de déplacement personnel motorisé » ont eu lieu dans la capitale entre janvier et août 2022, causant un mort et 373 blessés (une hausse de près de 40 % par rapport à la même période de l’année 2021). La majorité des victimes est constituée d’utilisateurs des trottinettes électriques.
Face à la hausse des accidents, les exploitants de trottinettes en libre-service avaient répliqué fin 2022 en proposant des mesures de sécurité, comme la mise en place d’une plaque d’immatriculation permettant de verbaliser plus facilement les conducteurs qui ne respectent pas les feux rouges ou qui roulent à deux sur un véhicule.
Selon les données des opérateurs citées par ‘L’Express’, les utilisateurs des trottinettes en libre-service sont majoritairement des locaux, avec 85 % d’habitants du Grand Paris. On note cependant un usage de plus en plus fréquent chez les touristes, notamment les jeunes.
Il s’agit par ailleurs d’une population plutôt jeune (33 ans en moyenne). Une étude citée par le Parisien indique que plus de la moitié des utilisateurs du service ont entre 25 et 34 ans.
Quoi qu’il en soit, l’interdiction éventuelle ne concernera que les trottinettes en libre-service. Les véhicules personnels des particuliers pourront toujours continuer à circuler.
Anne Hidalgo a estimé que le sujet était « très clivant ». D’un côté, une partie de la population de la capitale est excédée par l’utilisation abusive des trottinettes électriques. De l’autre, ce sont 800 emplois qui sont en jeu chez les exploitants de ces véhicules.
Le gouvernement s’est déclaré favorable à une régulation et non à une interdiction pure et simple. Selon le ministre délégué aux Transports Clément Beaune (sur la photo) cité par le site ‘gyro-phare’, des mesures supplémentaires de sécurité sont nécessaires.
Cependant, les trottinettes restent un moyen de transport alternatif pertinent, et leur interdiction nuirait à l’activité commerciale. En effet, elles permettent un accès facile à toutes les rues de la capitale, ce qui n'est pas le cas des usagers qui utilisent une voiture par exemple.
Le plan de régulation proposé le gouvernement prévoit l’instauration d’un âge minimum pour les utilisateurs, un nombre limité de kilomètres à parcourir chaque jour et un renforcement du respect des règles de sécurité.
Outre les pertes économiques pour les opérateurs, une interdiction stricte entraînerait un risque d’encombrement encore plus élevé des autres moyens de transport (vélo, automobile, transports en commun). Mais si le référendum est rejeté, c’est le plan de régulation du gouvernement qui s’appliquera.
Les trottinettes électriques en libre-service vont-elles définitivement disparaître à Paris ? Si les élus et les opérateurs affichent des positions divergentes, ce sera en tout cas aux Parisiens de trancher la question le 2 avril prochain !