La NASA parvient à recycler 98 % de l'urine des astronautes, une belle avancée pour les futures missions spatiales !
Les astronautes vivant à bord de la Station internationale ont réalisé une avancée majeure dans leur capacité à recycler l'eau dans l'espace et cette nouvelle méthode pourrait constituer la première grande étape d'un fabuleux voyage. Mais, il y a un hic : il faut être prêt à boire de l'urine...
En fait, il s'agirait d'urine recyclée. Toutefois, la méthode consistant à réutiliser chaque goutte d'eau constituerait une étape importante dans le développement des outils et de la technologie nécessaires pour assurer la vie dans l'espace sans réapprovisionnement, selon Robert Lea, du site Space.com.
Robert Lea a constaté que les membres de l'équipage de la station spatiale internationale ont actuellement besoin d'environ trois litres d'eau par jour pour accomplir leurs tâches quotidiennes : préparer la nourriture, s'hydrater et maintenir leur niveau d'hygiène et cela n'a pas toujours été facile à gérer.
Les astronautes en orbite autour de la Terre avaient pour objectif de trouver un moyen de recycler au moins 98 % de l'eau qu'ils avaient à bord de la station spatiale internationale. Après plusieurs tentatives pour trouver une solution, un équipage semble finalement avoir atteint son but.
Comment y sont-ils parvenus ? Principalement en améliorant le système de contrôle de l'environnement et de survie des stations spatiales, selon un communiqué de la NASA, et plus particulièrement celui qui va collecter les eaux usées et les transformer en eau potable.
Le système de collecte va non seulement envoyer l'ensemble des eaux usées de la station afin de les traiter, mais va également récupérer l'humidité de la sueur et de la respiration des astronautes.
Le système d'alimentation en eau de la station est également équipé d'un processeur d'urine pour la transformer en un liquide propre à la consommation. C'est grâce à ces améliorations que la NASA a pu atteindre un taux de récupération de 98 %.
Un ensemble de traitement de la saumure a été ajouté à l'unité de collecte de l'urine, permettant à l'équipage d'extraire jusqu'à la dernière goutte et de récupérer une plus grande partie de leurs déchets corporels.
"Il s'agit d'une étape très importante dans l'évolution des systèmes de survie", explique Christopher Brown, membre de l'équipe au sol de la station spatiale internationale basée au Centre spatial Johnson, qui gère les systèmes des astronautes.
"Admettons que vous recueillez 45 litres d'eau dans la station. Vous en perdez 1 litre et les 98 % restants continuent de tourner. Maintenir ce rythme est une performance assez impressionnante", a ajouté Christopher Brown dans un communiqué publié sur le site web de la NASA.
Avant l'ajout de l'ensemble de traitement de la saumure, les équipages de la station spatiale internationale ne pouvaient récupérer que 94 % de leurs eaux usées, mais ce chiffre atteint désormais 98 % grâce à une membrane spéciale traversée par l'urine au moment de l'opération.
"Le traitement est fondamentalement similaire à certains systèmes terrestres de distribution d'eau, mais en microgravité", a expliqué Jill Williams, responsable du système de contrôle de l'environnement et de survie de la station spatiale internationale, dans un communiqué de la NASA.
Les astronautes ne boivent pas vraiment de l'urine, explique Jill Williams. Il s'agit plutôt d'eau recyclée qui a été filtrée et nettoyée, si bien qu'elle est bien plus propre à la consommation que celle qui se trouve sur Terre.
"Nous avons mis en place de nombreux processus et effectué une série de tests sur le terrain pour nous assurer que nous produisons de l'eau propre et potable", a ajouté Jill Williams.
'BBC News' a constaté que le nouveau processus de collecte des eaux usées à bord de la station spatiale internationale permettra de fournir non seulement de l'eau potable aux astronautes, mais aussi représentera d'importantes économies pour la NASA (chiffrées en millions d'euros) en réduisant la nécessité d'approvisionner en eau propre les équipages.
"Les systèmes ECLSS régénératifs deviennent de plus en plus importants à mesure que nous dépassons l'orbite terrestre basse. L'impossibilité de se réapprovisionner pendant l'exploration signifie que nous devons être en mesure de récupérer toutes les ressources dont l'équipage a besoin au cours de ces missions", a ajouté Jill Williamson.
"Moins il y a d'eau et d'oxygène à embarquer, plus il y a de données scientifiques à ajouter au véhicule de lancement. Grâce à des systèmes de régénération fiables et robustes, l'équipage n'a pas à s'en préoccuper et peut se concentrer sur le véritable objectif de sa mission", a conclu Jill Williams.