La réélection d’Emmanuel Macron vue de l’étranger

Le second mandat commence
Une victoire jugée mitigée
Le leader de l’Europe pour les États-Unis ?
Scepticisme au Royaume-Uni
Des doutes sur le fonctionnement de la Ve République
Soulagement en Allemagne
La montée du racisme dénoncée
Macron vu comme gestionnaire de crise aux Pays-Bas
Une bonne nouvelle, vu de Suisse
Moins de difficultés en politique étrangère ?
Plus de modestie souhaitée en Espagne
Une victoire aigre-douce
Pas d’état de grâce selon la presse argentine
La progression de l’extrême-droite relevée en Grèce
Un désenchantement pour la presse israélienne
Un pays amèrement divisé
Le second mandat commence

Emmanuel Macron a été réélu président de la République française en battant largement son adversaire Marine Le Pen au second tour. Mais le scrutin a été marqué par une forte abstention dans une France plus mécontente et divisée que jamais. Découvrez avec nous comment l’élection présidentielle française a été commentée par la presse étrangère.

Une victoire jugée mitigée

La plupart des titres de la presse internationale se sont montrés soulagés pour l’Europe et le monde de la réélection d’Emmanuel Macron. Mais pour certains d’entre eux, la victoire est mitigée compte tenu de la relative faiblesse de son score par rapport à 2017, de la progression de Marine Le Pen et des fractures qui continuent de déchirer le pays.

Le leader de l’Europe pour les États-Unis ?

Le ‘Washington Post’ a estimé que la réélection du président français le renforçait dans « son rôle de leader de facto de l’Union européenne, maintenant qu’Angela Merkel est partie et que son successeur est submergé par les problèmes liés à la guerre en Ukraine. » Les États-Unis voient-ils en Emmanuel Macron leur partenaire privilégié de l’autre côté de l’Atlantique ?

Scepticisme au Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, la BBC a relevé que « de plus en plus de Français sont aujourd’hui prêts à flirter avec les extrêmes. » L’audiovisuel public britannique doute de la capacité du président réélu à recréer un lien avec les Français : « Il écoutera davantage. Il sait qu’il y a des blessures à guérir. Le problème est qu’il a déjà dit tout cela avant, et beaucoup de gens ne le croient plus. »

Des doutes sur le fonctionnement de la Ve République

Dans ce pays à la longue tradition parlementaire, des doutes se font entendre sur le fonctionnement de la Ve République. Comme l’écrit le ‘Financial Times’ : « La légitimité de la Ve République atteint ses limites lorsque les seules possibilités, à part un européiste centriste, sont l’extrême-droite et l’extrême-gauche. »

Soulagement en Allemagne

Principal partenaire de la France en Europe, l’Allemagne est soulagée par la défaite de Marine Le Pen, sans non plus voir de réélection triomphale dans le résultat du second tour. Pour le ‘Tageszeitung’, si la France est « passée à deux doigts du désastre », le président en exercice ne dispose pas d’une majorité de ses concitoyens en sa faveur.

La montée du racisme dénoncée

Mais le quotidien allemand de gauche ‘Süddeutsche Zeitung’ s’est surtout indigné de la progression des idées xénophobes qui se traduisent par le vote en faveur de Marine Le Pen : « Comment se fait-il que le racisme ne soit plus qualifié de racisme aujourd’hui ? Pourquoi laisse-t-on Marine Le Pen s’ériger en toute impunité en protectrice des classes populaires ? Une sérieuse remise en question s’impose. »

Macron vu comme gestionnaire de crise aux Pays-Bas

Pour le journal néerlandais NRC, Emmanuel Macron est perçu par les Français comme un « bon gestionnaire de crise » malgré des désaccords des électeurs de gauche comme de droite avec sa politique. Le président réélu aurait également profité de « l’absence de concurrents forts ».

Une bonne nouvelle, vu de Suisse

Vu de Suisse, la réélection d’Emmanuel Macron est une bonne nouvelle pour une économie marquée par une collaboration intense avec la France et par la présence en Suisse de nombreux travailleurs frontaliers français. Pour la directrice de l’organisation patronale interrogée par le journal ‘Le Temps’ : « La France est déjà un pays très bureaucratique, une vague de protectionnisme n’aurait pas été dans l’intérêt de la Suisse. »

Moins de difficultés en politique étrangère ?

Pour le ‘Corriere della Sera’ italien, le dirigeant français aura les coudées franches sur la scène internationale et européenne dans les cinq années à venir. En revanche, ce journal s’interroge sur « le courage et l’énergie nécessaires » pour réformer dont il devra faire preuve en politique intérieure.

Plus de modestie souhaitée en Espagne

Le quotidien espagnol ‘El Pais’ a relevé que la victoire du président-candidat a été beaucoup plus serrée qu’en 2017 et qu’il n’y « aucun motif de célébration » cette année. Pour ‘El Mundo’, la pratique du pouvoir d’Emmanuel Macron doit être « moins arrogante » pour éviter que les extrêmes ne continuent de monter.

Une victoire aigre-douce

Le journal colombien ‘El Espectador’ a titré sur la « victoire aigre douce » d’Emmanuel Macron en France, rappelant le niveau historiquement élevé de l’extrême-droite et de l’abstention, avant de conclure qu’une « rude épreuve » attend le président.

Pas d’état de grâce selon la presse argentine

Emmanuel Macron a été réélu en grande partie grâce aux voix d’électeurs de gauche qui n’adhèrent pas nécessairement à ses idées, comme l’a relevé le média argentin Pagina12, qui a conclu que le chef de l’État ne devait pas s’attendre à un « état de grâce » pour entamer son second mandat.

La progression de l’extrême-droite relevée en Grèce

En Grèce, c’est la progression continue du Rassemblement national qui a attiré l’attention. Pour le journal ‘Ta Nea’, Marine Le Pen « peut déjà se tourner vers 2027 » car l’élargissement de son socle électoral pourrait lui permettre d’accéder au pouvoir.

Un désenchantement pour la presse israélienne

En Israël, le journal Haaretz a rappelé que la victoire d’Emmanuel Macron a été plus serrée qu’en 2017, tout en évoquant le « désenchantement » des Français qui s’est manifesté à travers une forte abstention.

Un pays amèrement divisé

Pour le média émirati ‘The National News’, le résultat de l’élection est le reflet d’un pays « amèrement divisé ». Le président réélu aura notamment la tâche difficile de redresser l’économie du pays.

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