L'armée russe connaît une pénurie massive de chars
La demande de nouveaux chars pour l'armée russe dépasse les capacités de production du pays selon une enquête du média d'opposition 'Novaya Gazeta'.
En novembre 2022, le journaliste Gregory Aleksandrov de 'Novaya Gazeta' a révélé la précarité des capacités russes de production de chars. Il a indiqué que la seule usine du pays à produire cet équipement, à Nizhny Tagil, ne parvenait pas à honorer ses commandes.
"Il est évident que l'armée russe souffre d'une pénurie pour tous les types d'équipements", a déclaré au journaliste un employé de l'entreprise d'armement Rostec sous couvert d'anonymat.
"C'est pour cette raison que les commandes du gouvernement sont aussi urgentes. Il semblerait que la quantité soit désormais privilégiée à la qualité", a ajouté la source.
"En d'autres termes", a poursuivi la même source, "peu importe quels chars sont envoyés sur le front : le tout récent T-90M ou le vieux T-62 remis en état."
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L'employé de Rostec a déclaré au journaliste russe que l'entreprise publique UralVagonZavod avait reçu une commande de 400 chars lorsque la Russie a envahi l'Ukraine, mais qu'elle a eu du mal à en assurer la production.
"Personne n'était préparé pour cette guerre", a expliqué la source d'Aleksandrov. “Il faut du temps pour lancer un nouveau produit. Il faut tout d'abord impliquer les fournisseurs et les fabricants associés."
"Pour produire un char, on a besoin de métal, de fusils, d'engins, d'équipements électroniques et de communication, et de toutes sortes de mécanismes complexes", a ajouté la source.
"Tous ces éléments s'acquièrent sur une base contractuelle et ne peuvent pas être obtenus en un claquement de doigts", a déclaré la source. "Et il n'y avait rien en stock."
Selon le média 'Fortune', UralVagonZavod est le plus gros fabricant de chars, non seulement de Russie mais du monde entier, avec environ 30 000 salariés sur le site de production de Nizhny Tagil.
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Lorsque la guerre a éclaté, UralVagonZavod a eu des difficultés à produire des chars, selon Aleksandrov. Sa source lui a indiqué que l'usine ne pouvait produire que 200 à 250 engins par an.
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'The Economist' a diffusé l'enquête d'Aleksandrov en février 2023, ainsi que ses propres résultats qui ont confirmé les difficultés de la Russie à produire des chars.
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"Afin de satisfaire la demande, la Russie a accéléré la restauration d'anciens chars dont elle possède des milliers d'unités en stock", a écrit l'hebdomadaire britannique.
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“UralVagonZavod restaure environ huit chars par mois", a ajouté 'The Economist', "et trois autres usines de réparation de blindés en remettent en état environ dix-sept par mois chacune, selon les médias russes."
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Toujours selon 'The Economist', la Russie va disposer d'ici quelques mois de deux sites de production plus importants. Alors qu'elle ne produit que 20 chars par mois en ce moment, "elle pourrait bientôt être en mesure d'en ressuciter environ 90 par mois."
Mais même 90 chars remis en état par mois seraient très insuffisants par rapport aux besoins de l'armée. Selon 'Business Insider', le site de renseignement Oryx a évalué les pertes russes à environ 150 chars d'assaut par mois.
Oryx a évalué à 1 825 le nombre total de chars russes détruits, endommagés, capturés ou abandonnés en date du 11 mars 2023.