Le Canada devrait connaître une croissance supérieure à celle des États-Unis en 2025
La situation économique du Canada devrait s'améliorer au cours des deux prochaines années, selon le Fonds Monétaire International (FMI). Toutefois, les Canadiens ne sont pas satisfaits de l'état de leur économie à l'heure actuelle.
Une inflation galopante et des prix de l'immobilier extraordinairement élevés ont inquiété les observateurs de l'économie canadienne. Malgré les inquiétudes financières, le Canada connaît un atterrissage en douceur, selon un nouveau rapport du FMI.
Pour en arriver à cette conclusion, le rapport du FMI se base sur le fait que les hausses de taux d'intérêt de la Banque du Canada ont suffi à ralentir l'inflation sans entraîner de récession, selon l'agence de presse britannique Reuters.
Le FMI a indiqué que "l'économie canadienne a enregistré une croissance positive cette année, bien que les économistes la jugent faible, et le taux d'inflation s'est constamment maintenu dans la fourchette cible de la Banque de 1 % à 3 %, bien qu'il se situe dans la partie supérieure de cette fourchette".
Statistics Canada, l'agence gouvernementale canadienne chargée de recueillir et de compiler des statistiques sur le Canada et ses habitants, a publié un rapport dans lequel elle indique que l'indice des prix à la consommation n'a augmenté que de 2,7 % entre 2023 et 2024. Ce rapport du 16 juillet, qui traite sur l'inflation en juin 2024, a également noté que l'inflation au Canada a ralenti pour se situer en dessous du taux cible de 3 % de la Banque du Canada.
Bonne nouvelle pour les Canadiens : le ralentissement du prix de l'essence d'une année sur l'autre est largement lié à la récente décélération, selon les rapports de l'agence gouvernementale, qui a également indiqué que l'indice des prix à la consommation a diminué par rapport à la hausse de 2,9 % enregistrée en mai 2024.
L'agence de presse britannique Reuters a rapporté que dans l'article IV de son rapport, le FMI explique que "l'inflation est presque revenue à son niveau cible, tandis qu'une récession a été évitée, la croissance du PIB étant amortie par une immigration dynamique, même si le revenu par habitant a diminué".
Les prévisions de croissance du FMI pour le Canada sont de 1,4 % en 2024 et de 2,4 % en 2025, soit un peu plus que certains autres pays développés. Le Fonds Monétaire International a en effet revu à la hausse ses prévisions pour ce pays en raison du ralentissement de l'inflation.
La croissance mondiale devrait se maintenir à un taux de 3,2 % en 2024 et de 3,3 % en 2025. le Royaume-Uni devrait croître de 0,7 % en 2024 et de 1,5 % en 2025. De leurs côtés, les États-Unis devraient connaître une croissance de 2,6 % en 2024, mais seulement de 1,9 % en 2025.
"La bonne nouvelle, c'est qu'avec l'atténuation des grandes tendances, l'inflation a baissé sans qu'il y ait eu de récession", explique Pierre-Olivier Gourinchas, conseiller économique et directeur de la recherche au FMI.
Mais le conseiller du FMI ajoute : "La mauvaise nouvelle est que l'inflation des prix de l'énergie et des denrées alimentaires a presque retrouvé ses niveaux d'avant la pandémie dans de nombreux pays, ce qui n'est pas le cas de l'inflation globale. Les pressions exercées sur les services et les salaires pourraient maintenir l'inflation à un niveau plus élevé que souhaité".
L'agence de presse britannique Reuters a rapporté que la Banque du Canada a légèrement réduit ses taux d'intérêt de 25 points de base pour les ramener à 4,75 %, faisant du Canada le premier pays du G7 à agir de la sorte après les années chaotiques et inflationnistes qui ont suivi la pandémie.
La stratégie de la Banque du Canada semble avoir fonctionné puisque l'inflation s'est ralentie et que tous les indicateurs économiques suggèrent que le pays est parvenu à un atterrissage en douceur, et ce même si les taux étaient à leur plus haut niveau depuis plus de vingt ans.
Le FMI précise : "Les nouvelles baisses de taux devraient continuer à être soigneusement calibrées et dépendre des données". Un sentiment qui, selon Reuters, fait écho aux commentaires de Tiff Macklem, directeur de la Banque du Canada, sur la possibilité de nouvelles baisses de taux. Toutefois, il n'est pas certain que ces bonnes nouvelles conduisent à de nouvelles baisses de taux d'intérêt cette année.
Selon la chaîne d'information américaine CBC News, le directeur de la Banque du Canada a par ailleurs déclaré en juin, lorsque les taux d'intérêt ont été abaissés : "Nous avons parcouru un long chemin dans la lutte contre l'inflation. Et notre confiance dans le fait que l'inflation continuera à se rapprocher de l'objectif de 2 % s'est accrue au cours des derniers mois".
Tiff Macklem poursuit : "Les Canadiens peuvent raisonnablement s'attendre à d'autres baisses tant que l'inflation continue de diminuer et que la banque reste convaincue que l'inflation se rapproche régulièrement de l'objectif de 2 % qu'elle s'est fixée".
Tiff Macklem a finalement déclaré : "Nous ne voulons pas que la politique monétaire soit plus restrictive qu'elle ne doit l'être pour ramener l'inflation à son niveau cible. Mais si nous abaissons notre taux directeur trop rapidement, nous pourrions mettre en péril les progrès que nous avons réalisés".