Le nombre de spermatozoïdes baisse dans le monde : vous ne devinerez jamais pourquoi

Le nombre de spermatozoïdes est en baisse dans le monde entier, poussant les scientifiques à rechercher la cause de cette moindre fertilité masculine. Selon une étude récente, ce sont les téléphones portables qui seraient en cause.

En 2020, un groupe de chercheurs a publié dans la revue 'Human Reproduction Update' un aperçu très inquiétant de la baisse de la production de spermatozoïdes chez les hommes, révélant que leur nombre était très inférieur à ce qu'il était il y a 50 ans.

Le nombre total de spermatozoïdes dans le monde a diminué d'environ 50 % en seulement un demi-siècle, ce qui a alarmé les scientifiques et déclenché un débat acharné sur les causes de ce recul considérable de la puissance masculine.

Selon Sandee LaMotte, de 'CNN', toutes les hypothèses possibles ont été avancées, de la pollution plastique aux toxines présentes dans notre alimentation. Mais une nouvelle étude menée par des spécialistes de la fertilité suggère que les téléphones portables pourraient faire baisser le nombre de spermatozoïdes.

Publiée dans la revue 'Fertility and Sterility', l'étude s'est penchée sur le rôle que jouent les téléphones portables chez les hommes âgés de 18 à 22 ans. Et elle a dévoilé des résultats surprenants.

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"La concentration médiane en spermatozoïdes et le nombre total de spermatozoïdes sont significativement plus élevés parmi le groupe d'hommes qui n'utilisent pas leur téléphone plus d'une fois par semaine (...) par rapport à ceux qui l'utilisent plus de 20 fois par jour", ont écrit les auteurs de l'étude.

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Concrètement, les hommes qui utilisent leur téléphone plus de 20 fois par jour présentent un risque accru de 21 % de diminution de leur nombre de spermatozoïdes. Ils ont par ailleurs un risque accru de 30 % d'avoir des concentrations de spermatozoïdes plus faibles par millilitre de sperme.

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Selon Sandee LaMotte, l'étude n'a pas détaillé le type d'activité des hommes sur leurs appareils mobiles. On ne sait donc pas si l'utilisation du téléphone consiste majoritairement en appels ou en envoi de messages.

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L'étude s'est basée sur 2 886 jeunes hommes suisses enrôlés dans l'armée entre 2005 et 2018. Par ailleurs, les chercheurs ont pu obtenir des précisions sur l'utilisation des téléphones.

Presque tous les participants ont donné un échantillon de leur sperme et répondu à un questionnaire très détaillé sur leur santé et leur mode de vie. 2 764 d'entre eux ont indiqué où se trouve leur téléphone portable lorsqu'ils ne l'utilisent pas.

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Les auteurs de l'étude ont noté que 85,7 % d'entre eux gardent leur téléphone portable dans leur poche lorsqu'ils ne l'utilisent pas, contre 4 % seulement qui le gardent dans leur veste et 9 % qui le rangent ailleurs que sur eux.

Cet aspect est important, car les chercheurs n'ont pas établi de lien entre le fait de garder un téléphone dans sa poche et des paramètres spermatiques plus faibles.

Les chercheurs ont également indiqué qu'ils n'avaient observé aucun lien entre l'utilisation du téléphone portable et la mobilité ou la morphologie des spermatozoïdes. Il semble donc que l'utilisation du téléphone n'affecte pas la structure et la fonction des spermatozoïdes mâles.

"Si le nombre de spermatozoïdes est essentiel, leur capacité à nager, la qualité de leur ADN et leur bonne forme sont au moins aussi importantes", a indiqué Alison Campbell, directrice scientifique de Care Fertility, dans une déclaration à 'CNN' à propos de l'étude.

Capture d'écran YouTube @ carefertility

Alison Campbell a trouvé "fascinante et novatrice" cette étude à laquelle elle n'a pas participé. Elle estime cependant que cela ne devrait pas constituer une cause d'alarme majeure ni modifier les habitudes d'utilisation du téléphone chez les hommes.

"Les hommes qui souhaitent concevoir un enfant ou améliorer la santé de leur sperme devraient faire de l'exercice", a-t-elle indiqué, ajoutant qu'ils devraient aussi "avoir une alimentation équilibrée, maintenir un poids sain, éviter de fumer et limiter leur consommation d'alcool, et demander de l'aide s'ils ont des difficultés à faire des enfants".