Le pape François pourrait changer à jamais le rôle des femmes et des personnes LGBT dans l'Église catholique
En octobre 2023, le pape François appelait les évêques du monde entier à se réunir à Rome pour discuter de certaines des questions les plus sensibles de l'Église catholique.
Ce rassemblement des évêques, officiellement appelé synode, a pour la première fois convoqué des femmes et des laïcs qui, tel que précisé dans le New York Times, ont eu une voix et un droit de vote.
Le New York Times précise qu'au total, 70 laïcs ont fait partie du synode, dont la moitié étaient des femmes. De plus, le rassemblement a comporté la présence de cinq religieuses, qui ont eu aussi le droit de vote. Au total, les femmes ayant le droit de vote ont représenté 10 % des participants.
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Selon Reuters, le pape a alors prononcé une homélie devant 25 000 personnes sur la place Saint-Pierre le premier jour du synode, dans laquelle il a précisé qu'il ne s'agissait pas d'une "réunion parlementaire ou d'un projet de réforme".
Toutefois, François a ajouté que l'Église catholique devait éviter de devenir "rigide" ou "mitigée" et qu'elle devait maintenir ses portes "ouvertes à tous".
Néanmoins, les catholiques conservateurs se sont montrés méfiants à l'égard du synode, qui a examiné officiellement les questions les plus sensibles et les plus controversées concernant l'Église.
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Au moins cinq cardinaux catholiques conservateurs ont exprimé publiquement dans une lettre leur mécontentement à l'égard des positions du pape sur certains sujets.
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En août 2023, selon le Washington Post, le pape François a affirmé qu'il existait une "forte attitude réactionnaire" parmi les catholiques américains et qu'ils "vivaient d'idéologies".
Le père Gerard Murray, un prêtre de New York qui a participé au synode, a fait part de ses inquiétudes au Washington Post : "La principale préoccupation est que le pape autorise des choses qui ne sont pas contenues dans la doctrine catholique ou qui la contredisent, comme les femmes diacres ou la bénédiction des unions h o m o s e x u e l l e s."
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L'agence de presse AP souligne que le synode cherche à discuter de la manière de promouvoir les femmes à des rôles décisionnels dans l'Église, y compris à des postes de diacres. Globalement, l'idée est que les fidèles ordinaires devraient avoir davantage leur mot à dire dans la gouvernance de l'Église.
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Néanmoins, le sujet le plus controversé est probablement l'appel à une "inclusion radicale" des catholiques LGBT et d'autres groupes traditionnellement marginalisés par l'Église.
Par le passé, François a laissé entendre que l'Église pourrait bénir les unions entre personnes de même genre si celles-ci n'étaient pas assimilées au sacrement du mariage.
Les partisans du pape François, écrit le New York Times, estiment que ce synode a été une occasion unique de mettre en pratique une attitude plus ascendante à l'égard de l'institution, avec des évêques et des laïcs travaillant ensemble pour apporter un changement potentiel.
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Les discussions se sont poursuivies tout au long du mois d'octobre, et une deuxième réunion est prévue à l'automne 2024. Selon Reuters, un document papal devrait suivre en 2025, détaillant tout changement dans les enseignements de l'Église, le cas échéant.
Selon Associated Press, le pape François a imposé un black-out médiatique sur le synode, qui s'est déroulé à huis clos et dont les participants ont été priés de ne pas s'adresser à la presse.
Ce qui est certain, c'est que ce qui sortira de ce synode pourrait définir l'héritage du pape François au sein de l'Église catholique et des centaines de millions de catholiques à travers le monde.