Le Portugal, nouvel eldorado des Français aisés ?
Le Portugal est-il le nouvel eldorado des Français aisés ? Tout semble l’indiquer, entre une fiscalité particulièrement favorable aux riches particuliers et le nombre croissant de Français expatriés dans ce pays. Le point en images.
Aujourd’hui vanté pour sa solidité économique, avec un taux de croissance de 2,2% en 2023 (contre 0,6% en moyenne dans l’Union européenne), le Portugal revient pourtant de loin. Ce pays avait été durement frappé par les conséquences de la crise de 2008.
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Pour contrecarrer l’endettement massif de l’État et la fragilité des banques face aux défauts de paiement, Lisbonne avait fait le pari d’attirer des capitaux étrangers. Une politique qui porte ses fruits plus d’une décennie après.
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Concrètement, le Portugal a mis en place des dispositions fiscales très favorables : un statut de résident non habituel (RNH) exonère d’impôts pendant 10 ans les anciens salariés européens du secteur privé, à condition de vivre au moins la moitié de l’année dans le pays.
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« L’idée, plutôt que de se faire concurrence comme le font certains autres pays, avec de faibles taux d’imposition sur les sociétés, c’était d’utiliser le levier de l’impôt sur le revenu des particuliers. », indique Rita de la Feria, spécialiste du droit fiscal à l’université de Leeds, citée par ‘Radio France’.
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Pour les non-européens, le voisin de l’Espagne a créé un « Golden Visa » : ce titre de séjour de cinq ans renouvelables est conditionné à un investissement dans un bien immobilier d’une valeur d’au moins 250 000 euros, ou à la création d’une entreprise dans le pays.
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Mais, au-delà du cadre fiscal très avantageux, ce sont aussi le climat ensoleillé et le faible coût de la vie qui attirent les individus au Portugal.
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Les effets de la politique fiscale portugaise se sont fait sentir rapidement, avec une première vague de Français arrivés dès 2013, souvent des actifs très qualifiés et jugés comme « à haute valeur ajoutée » pour le pays.
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Jean-Luc Paulhe, le dirigeant de la société Envie de Lisbonne qui aide les Français à s’installer au Portugal, a indiqué à ‘Radio France’ qu’il avait compté dans sa clientèle « de nombreux trentenaires, des entrepreneurs qui venaient de revendre leur société, ce qui leur offrait une rémunération en dividendes sur plusieurs années ».
Les exonérations fiscales ont aussi attiré de nombreux retraités français, qui viennent profiter aussi bien du soleil que d’une fiscalité plus clémente que dans leur pays d’origine.
À partir de 2020, la pandémie et la mise en place massive du télétravail ont déclenché une nouvelle vague d’installations de Français au Portugal.
C’est ainsi que le nombre de ressortissants français établis dans ce pays était estimé entre 50 000 et 60 000 en septembre 2022, selon les données de l’ambassade de France au Portugal, contre environ 15 000 en 2010.
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Fait notable : les artistes installés au Portugal bénéficient d’une exonération d’impôts totale sur leurs royalties. De quoi attirer des noms aussi prestigieux qu’Isabelle Adjani ou Florent Pagny, ainsi que les héritiers de Claude François.
Mais quel est l’impact de cet engouement des Français sur la vie des Portugais ? L’arrivée massive d’étrangers aisés a fait doubler les prix de l’immobilier dans les deux plus grandes villes du pays, Lisbonne et Porto.
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Une note interne de BNP Paribas (un groupe très implanté au Portugal), que ‘Radio France’ s’est procurée, précise que « la plupart des employés perçoivent mensuellement entre 800 et 1200 euros nets », ce qui permet de louer seulement une chambre à Lisbonne. « Et même à l’extérieur de la capitale, le loyer pour un logement modeste coûte environ 800 euros ».
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Conscients du problème, les pouvoirs publics font machine arrière aujourd’hui. Le Golden Visa a été supprimé. D’autre part, le NRH n’existe plus pour les retraités, et sa limitation pour les actifs est actuellement en discussion. Est-ce la fin de l’eldorado pour les expatriés français ?