Le réchauffement climatique aggrave-t-il réellement les maladies infectieuses ?

Un futur sombre
58 % des maladies aggravées par le changement climatique ?
Malaria, choléra, et bien d’autres…
L’asthme et les allergies aussi !
Certaines maladies semblent affaiblies
La pluie envoie les malades à la maison…
... mais fait sortir les moustiques
Le Chikungunya
Les maladies et les conditions climatiques, un vieux duo
Les maladies changent avec le climat
Terrifiantes découvertes
L’union fait la force
De simples spéculations ?
Des réserves quant à cette étude
Corrélation ne veut pas dire causalité
Une mise en garde concernant l’avenir
Reste une part de mystère…
Un point de non-retour climatique
Trop d’optimisme concernant notre avenir ?
Famines et conflit pour les ressources
Une augmentation des catastrophes climatiques
Les décès liés à la canicule sont en hausse
Un futur sombre

Une bien terrible alchimie semble lier le changement climatique et les maladies infectieuses à en croire certaines études récentes. Cette découverte survient alors que le monde se relève tant bien que mal de la crise de la Covid-19, et que plusieurs pays mettent en place des mesures contre la variole du singe.

58 % des maladies aggravées par le changement climatique ?

58 % des maladies infectieuses connues pourraient-elles voir leurs effets décuplés par les catastrophes naturelles telles que les inondations ou les vagues de chaleur ? C’est en tout cas ce que semble révéler une étude publiée dans le journal “Nature Climate Change”.

Malaria, choléra, et bien d’autres…

Selon les recherches des responsables de cet article, ils auraient constaté que 218 des 375 maladies infectieuses connues par l’homme pourraient être aggravées par des conditions climatiques extrêmes. Ils sont arrivés à cette conclusion en épluchant la littérature scientifique à ce sujet. Certaines de ces maladies sont bien connues du grand public : le paludisme, l'hantavirus, le choléra et l'anthrax.

L’asthme et les allergies aussi !

D'autres types de maladies humaines que les maladies infectieuses semblent être concernées par le problème, selon les chercheurs. Asthme, allergie, et même les maladies liées aux morsures d'animaux... Qui sait combien de maladies pourraient être affectées ?

Certaines maladies semblent affaiblies

S’ils ont découvert 223 maladies aggravées par les climats extrêmes, l’inverse semble aussi avéré : certaines maladies seraient affaiblies par le changement climatique.

 

La pluie envoie les malades à la maison…

La Covid-19, par exemple, pourrait être l'une de ces maladies affectées par les conditions climatiques. Par les fortes précipitations pour être exact. En effet, lors des grosses pluies, les gens restent enfermés chez eux, loin les uns des autres, et ne propagent pas le virus.

Photo : Mike Kotsch/Unsplash

... mais fait sortir les moustiques

Mais parfois, les fortes précipitations, surtout lors des crues et inondations, provoquent une augmentation de la population en créant un habitat idéal pour les moustiques.

Le Chikungunya

Camilo Mora, auteur principal de l'étude, utilise son cas personnel pour illustrer ce phénomène : après une inondation chez lui en Colombie, il a contracté le Chikungunya, un virus transmis par les piqûres de moustiques. Il en a subi les effets pendant des années sous forme de douleurs articulaires.

Les maladies et les conditions climatiques, un vieux duo

Cette étude ne fait que démontrer le degré d'influence du climat sur la santé, même si la médecine est familière de la relation maladie-climat depuis l'époque d'Hippocrate.

Les maladies changent avec le climat

Le Dr Jonathan Patz, coauteur de l'étude et directeur du Global Health Institute de l'université du Wisconsin-Madison, a fait la déclaration suivante : "Si le climat change, le risque de toutes ces maladies change avec lui".

Terrifiantes découvertes

Le Dr Carlos del Rio, spécialiste des maladies infectieuses à l'université Emory, quant à lui, faisait cet alarmant constat : "Les résultats de cette étude sont terrifiants et illustrent bien les énormes conséquences du changement climatique sur les agents pathogènes humains".

L’union fait la force

Le professeur del Rio a ajouté : "Ceux d'entre nous qui travaillent dans le domaine des maladies infectieuses et de la microbiologie doivent faire du changement climatique une de leurs priorités, et nous devons tous travailler ensemble pour prévenir ce qui sera, sans aucun doute, une catastrophe résultant du changement climatique".

De simples spéculations ?

Cependant, l'étude ne sert pas à prédire de futurs cas, selon l'auteur principal de l'étude, Camilo Mora, analyste des données climatiques à l'université d'Hawaï. "Il n'y a aucune spéculation ici, quelle qu'elle soit. Ce sont des choses qui se sont déjà produites" affirme-t-il.

Des réserves quant à cette étude

Les méthodes utilisées pour l'étude et les conclusions qui en ont été tirées font cependant l'objet de vives mises en garde, de la part de Kristie Ebi, spécialiste de longue date du climat et de la santé publique à l'université de Washington.

Photo : Ux Indonesia/Unsplash

Corrélation ne veut pas dire causalité

"La corrélation, ce n'est pas la causalité", a déclaré Ebi à CNBC. "Les auteurs n'ont pas discuté de la façon dont les risques climatiques examinés ont évolué au cours de la période de l'étude et de la mesure dans laquelle tout changement a été imputé au changement climatique".

Photo : Alvaro Reyes/Unsplash

Une mise en garde concernant l’avenir

L'étude représente cependant un bon avertissement sur les risques climatiques et sanitaires présents et à venir, selon le Dr Aaron Bernstein, directeur intérimaire du Centre pour le climat, la santé et l'environnement mondial de l'École de santé publique de Harvard, et trois autres experts indépendants.

Reste une part de mystère…

"Cette étude souligne la façon dont le changement climatique peut piper les dés pour favoriser les surprises infectieuses indésirables. Mais bien sûr, elle ne rend compte que de ce que nous savons déjà et ce qui est encore inconnu au sujet des agents pathogènes pourrait se révéler encore plus convaincant", a déclaré Bernstein à CNBC.

Un point de non-retour climatique

Alors que des phénomènes météorologiques extrêmes continuent de ravager la planète, une équipe de scientifiques internationaux a récemment déclaré que le monde devait commencer à se préparer à l'éventualité d'un "un point de non-retour climatique".

Trop d’optimisme concernant notre avenir ?

L'un de ces scientifiques, Luke Kemp, du Centre for the Study of Existential Risk de Cambridge, a déclaré la chose suivante : "Pour l'instant, je pense que nous sommes naïfs. Nous n'envisageons pas du tout les pires scénarios".

Famines et conflit pour les ressources

Le rapport de Kemp et de ses collègues met en garde contre le risque d'une augmentation des maladies infectieuses due au climat, ainsi que contre les risques de famine, de catastrophes climatiques extrêmes et de conflits pour les ressources.

Une augmentation des catastrophes climatiques

Le nombre de catastrophes météorologiques qui ont frappé le monde a été multiplié par cinq au cours des 50 dernières années. Toutefois, le nombre de décès dus aux catastrophes naturelles a fortement diminué, grâce à l'amélioration des alertes précoces et de la gestion des catastrophes, selon "l'Organisation météorologique mondiale".

Les décès liés à la canicule sont en hausse

Alors que les décès liés au froid sont en baisse, ceux liés à la chaleur sont en hausse. En effet, le "Lancet Planetary Health" a publié en 2021 une étude qui montrait que plus de 5 millions de personnes meurent chaque année dans le monde en raison de chaleurs ou de froids excessifs.

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